Cemac : Le Cameroun maltraité par ses voisins
Cemac : Le Cameroun maltraité par ses voisins
Les ressortissants camerounais sont victimes de manières répétitives, d’exactions de toutes sortes de la part des pays de la sous-région. Dernière exemple en date, l’expulsion de la Centrafrique, du diplomate camerounais Antoine Tsimi.
L’ensemble de la presse nationale relaie l’information ce matin. Antoine Tsimi, président de la Commission de la Cemac, a été empêché, mercredi dernier, par les autorités centrafricaines de débarquer à Bangui, ville qui abrite pourtant la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Mutations va plus même plus loin, en indiquant que le diplomate camerounais a été tabassé avant d’être expulsé. Très remonté contre Ntsimi, le chef de l'État centrafricain mène campagne depuis plusieurs mois pour obtenir son limogeage. François Bozizé reproche à Antoine Tsimi de bloquer le fonctionnement de l’institution sous-régionale.
Le gouvernement camerounais, d’habitude lent à réagir n’a pas attendu cette fois. Et c’est le ministre camerounais des Relations extérieures qui est monté au créneau. Dans un communiqué qu’il a signé hier 22 mars, Pierre Mokoko Mbondjo informe l’opinion de cette situation et souligne que le président en exercice de la Cemac, le congolais Sassou Ngesso « a été saisi (…) aux fins de règlement de la situation ainsi créée, dans le souci de préserver la dynamique de l’intégration régionale ».
Cet incident relance le débat sur les mauvais traitements que subissent les compatriotes de Paul Biya dans les pays de la sous-région. En octobre 2011, Esther Ebela et Nadine Ze, deux camerounaises résidant en situation régulière en Guinée-Equatoriale sont arrêtées par des militaires équato-guinéens alors qu’elles reviennent du travail. Les hommes en tenue veulent abuser d’elles. Face à la résistance de l’une et l’autre, les militaires tirent sur les camerounaises.
Nadine Ze trouve la mort sur le champ tandis que Esther Ebela, touchée à une jambe sera amputée quelques jours plus tard. Le récit de son calvaire fait la une de l’hebdomadaire Repères de cette semaine. Yaoundé, comme à son habitude ne réagit pas. Pas discours officiel pour condamner l’acte, aucune mesure de représailles. Le Chef de l’Etat se contente d’apporter à la rescapée et à la famille de la défunte un soutien financier.
Craint dans les années 1980 par ses voisins, le Cameroun est devenu la « proie facile » au sein de la Cemac. De manière récurrente, des ressortissants camerounais sont soit brimés, soit chassés de la Guinée-Equatorial, du Gabon, et maintenant de la Rca. Demain ce sera pourquoi pas, le tour du Tchad, du Congo. Le politologue Mathias Eric Owona Nguini qui attribue cet état de chose au caractère souple de la diplomatie camerounaise, propose une fermeture des frontières nationales. Une mesure qui est pas excessive au regard de la situation.