Les méthodes de l’hebdomadaire panafricain frisent souvent le chantage. Lorsque vous résistez, le lynchage médiatique suit. Jeune à fric, on vous connait déjà… Né avant la honte.
Ainsi donc, Jeune Afrique s’est courbé sur la «gestion financière à tout le moins troublante» de Antoine Ntsimi. Profitons – en pour regarder à notre tour le «derrière» du célèbre hebdomadaire panafricain de la rue d’Auteuil à Paris. Parallélisme des formes oblige, intéressons – nous exclusivement à son mode opératoire en matière financière, dans la partie Afrique centrale du continent. Pour ce faire, convoquons deux faits précis, l’un actuel et l’autre vieux de douze mois. Ils éclairent sur l’approche stratégique de renflouement des caisses de Jeune Afrique.
Dans son numéro 2671, livraison de la semaine du 17 mars, Jeune Afrique, à travers François Soudan, écrit un éditorial au vitriol sur ce que sont devenues les personnes convaincues de détournement de fonds à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Un article de presse fort compromettant sur l’institution bancaire. L’effet est immédiat sur les autorités de la Béac.
Le numéro 2672 de Jeune Afrique a, en deuxième de couverture, une banale publicité de la Béac. Combien a-t-elle coûté? Quel type d’arrangement a conduit à sa publication? François Soudan nous le dira certainement un jour. Avant l’épisode relevé plus haut, une histoire de gros sous concernant toujours la Béac et JA se raconte. D’aucuns avancent un montant de 80 millions de FCFA payés rubis sur ongle à Jeune Afrique pour un dossier spécial, avec en prime la grande une pour le Gouverneur de la Béac. Vraisemblablement, la mise en route du deal se serait fait sur fond de chantage.
Lynchage médiatique
Les méthodes de Jeune Afrique, on les connait bien à la présidence de la République du Cameroun. Le quotidien à capitaux privés, Mutations, en parle dans sa livraison du numéro 2863 du jeudi 10 mars 2011.Voici sa manchette: «Le gouvernement (camerounais) et Jeune Afrique à couteaux tirés. Suite à une enquête effectuée au Cameroun par l’hebdomadaire panafricain basé à Paris, le cabinet civil crie au complot; la nouvelle querelle entre les deux parties survient alors que le journal de Ben Béchir Yahmed réclame le payement d’une facture de 650 millions au gouvernement». La chute de l’article de presse du journaliste de Mutations est révélatrice du caractère intéressé et de maître – chanteur de Jeune Afrique:« Cette passe d’armes entre Jeune Afrique et le pouvoir de Yaoundé survient après l’affaire née du non- règlement des factures de Difcom, l’agence internationale pour la diffusion de la communication, un des démembrements du groupe de presse Jeune Afrique.
Des factures impayées alors évaluées à 650 millions FCFA, qui ont manifestement jeté le trouble dans les rapports, jadis cordiaux, entre l’establishment camerounais et le magazine panafricain basé à Paris». On peut citer à la pelle d’autres exemples de la sorte dans la sous – région.
400 millions de FCFA pour le Plus JA sur la Cémac
«Cémac: le grand déballage» ne serait-il pas de la même eau? Selon des indiscrétions glanées auprès des sources introduites à la Cémac, Antoine Ntsimi paye aujourd’hui le prix de son refus de travailler avec Jeune Afrique. Le journal de Béchir Ben Yahmed a fait en 2011 une offre mirobolante d’un supplément publi-informationnel embellie sous l’appellation de JA+. Pour sa réalisation, François Soudan et son «collègue» Jean Michel Meyer proposait à la Commission de la Cémac de payer le montant de 400 millions de FCFA. Excusez du peu. Le président de la Commission Cémac avait alors décliné poliment l’offre. Elle était chère évaluée à son goût.
Jean Michel Meyer -membre de l’équipe de prospection- avait alors laissé échapper sa colère, en proférant des menaces à peine voilées. Dans les couloirs du siège de la Cémac à Bangui, l’écho de cette menace résonne encore dans la tête de certains témoins: «Vous allez nous en entendre». Ceci explique-t-il le lynchage médiatique de l’édition 2673 de JA?
Les observateurs avertis répondent par l’affirmative. Ils argumentent en contestant par exemple l’authenticité de certains fac-similés (qualifiés de vrais – faux) publiés par François Soudan. En attendant que toute la vérité éclate sur ce fameux déballage dans les colonnes de JA, force est de constater que le manège du journal de Ben Béchir Yahmed n’échappe plus aux lecteurs avisés de JA.