Cellule de communication : En attendant la nomination d’un conseiller…
Ce service gagne en épaisseur au terme du décret présidentiel du 9 décembre dernier.
Dans le décret présidentiel du 09 décembre 2011 portant réorganisation
de la présidence de la République, il est un fait notable, qui est
passé presqu’inaperçu: La réorganisation des services du Cabinet civil
de la présidence de la République, marquée du sceau du renforcement de
ses attributions et donc de son influence. Selon le décret présidentiel
du 22 octobre 1998 portant réorganisation de la présidence de la
République, le Cabinet civil de la présidence de la République était
chargé «des affaires réservées et des audiences du président de la
République; du Protocole d'État et de l'intendance du Palais, des
résidences et pavillons présidentiels». Depuis le 09 décembre dernier,
il est chargé «du protocole d’Etat; de la communication du président de
la République; des affaires réservées».
On le voit bien, le
Président a décidé de mettre en lumière cette attribution du Cabinet
civil. Fait innocent? Voire. Il est vrai que la réorganisation des
services d’une structure publique et le changement de dénomination qui
l’accompagne souvent, évoluent comme dans la vie d’un homme avec ses
éternels pertes et gains. Mais s’agissant de la communication
présidentielle, aujourd’hui, il est difficile de ne guère y voir la
marque de la polémique née du financement par la présidence de la
République par l’entremise du Directeur du Cabinet civil (Dcc), des
médias nationaux lors de la présidentielle du 09 octobre dernier.
Révélée et largement diffusée par les «exclus» de la liste de Martin
Belinga Eboutou, l’affaire avait fait grand bruit notamment en raison de
sa nouveauté en pareille circonstance, mais aussi en raison du
clair-obscur dans lequel elle s’était déroulée.
Il s’est trouvé des
observateurs pour se demander pourquoi la direction du Cabinet civil
avait-elle entrepris une telle démarche, alors même que le ministère de
la Communication effectuait, dans le même temps, une opération similaire
au bénéfice des journalistes. Nos confrères du Messager n’avaient
d’ailleurs pas manqué de se demander si le pouvoir, à travers le Dcc,
n’avait pas essayé de corrompre la presse.
Le décret du 09
décembre vient donc clarifier définitivement les choses: Le gouvernement
a son ministre de la Communication et porte-parole, en la personne de
Issa Tchiroma Bakary, et la présidence sa cellule de Communication,
placée sous la responsabilité du Dcc. Le même décret précise, en son
article 45, que placée sous l’autorité d’un conseiller à la
Communication, la cellule de Communication de la présidence de la
République est chargée: «de l’exécution de tous les travaux de
communication qui lui seront confiés par le président de la République;
de la mise à la disposition du président de la République des
informations et des synthèses relatives à l’actualité nationale et
internationale, ainsi qu’aux grandes tendances de l’opinion publique
(…); de la promotion de l’image du Cameroun, tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur (…); des relations publiques de la présidence de la
République dont elle est en tant que de besoin, le porte-parole;…»
A
l’aune de cette dernière attribution de porte-parole «en tant que de
besoin» de la présidence de la République, et dans un contexte où cette
dernière est demeurée aussi bavarde qu’une…carpe sur les grands sujets
nationaux d’actualité et même de controverse, il s’agit d’une mission de
confiance, à confier à homme tout aussi de confiance. Encore
faudra-t-il que le conseiller en communication (qui a rang et
prérogatives de conseiller technique) ait les pleins pouvoirs pour
accomplir ses missions. Car jusqu’ici, et notamment en ce qui concerne
la promotion de l’image de marque du Cameroun, Paul Biya a davantage
fait confiance aux «conseillers de l’ombre». Ainsi est-il de Jaques Fame
Ndongo, ancien patron de la cellule de communication de la Présidence,
et des communicants étrangers dont les plus connus sont Jacques Séguéla,
Stéphane Fouks, Patricia Balme et Anne Méaux.
S. D. B.