Ce "pouvoir Beti" qui broie les Betis

 

 
OPÉRATION ÉPERVIER : Angoula, Mendouga, Engoulou, Abena, Booto à Ngon, Essimi…l’enfer pour eux, le paradis pour les autres !
 

La capitale est proche de la roche tarpéienne, l’ancien ministre Essimi Menye sur son lit d’hôpital doit méditer sans doute cette affirmation. Hier adulé, flatté, le voici voué aux gémonies, vilipendé par ceuxlà mêmes qui le défiaient presque. Malade, il souffre dans sa chair et probablement dans sa tête. Les journaux bruissent de rumeurs, de méchantes rumeurs le concernant. Son nom est associé à toutes de sortes de combines à la CAMAIR-CO, à la SCT, dans la faillite des banques, bref une espèce d’Al Capone version camerounaise. Loin de nous l’idée de défendre un homme déjà condamné par certains avant même d’être jugé, il faut quand même regretter qu’il y ait deux poids, deux mesures. M. Essimi est tellement malade qu’il lui faut une évacuation sanitaire. Apparemment il ne l’aura pas.

 

Des militaires sont de faction devant sa chambre d’hôpital. Henri Engoulou a subi le même traitement. Il en est mort. Arrêté, interné à l’hôpital, il n’a jamais pu se défendre devant la justice de son pays. Cinq, six ans durant, il a été gardé à Kondengui comme un vulgaire escroc. Sans jugement. Mme Catherine Abena, ancien secrétaire d’Etat à l’Education de base a subi le même sort. Elle a été arrêtée alors que son patron, le ministre des Enseignements secondaires paradait toujours au sommet du ministère. Tout récemment, on l’a interpellé quelques heures. Il a été libéré vite fait. L’ambassadeur Jérôme Mendouga est également passé de vie à trépas à Kondengui, sans qu’on ne sache très bien ce qu’on lui reprochait. Il en est aussi de Booto à Ngon, un vénérable haut commis de l’Etat, tiré de sa retraite puis embastillé pour un supposé détournement de broutilles pour un ancien directeur des Impôts et ministre des Finances. Ses bourreaux l’on a laissé mourir sans soins.

 

Olanguena Awono est en prison, frappé lourdement. Tout comme Ntongo Onguene. Amadou Ali est malade, paraît-il. Il a eu sans problème une évacuation sanitaire. Personne n’a bronché. Jusqu’à ce jour le peuple s’interroge sur l’explosion de la poudrière du Quartier Général il y a quelques années. M. Ali était alors ministre de la Défense. Il ne nous a rien dit et il continue à trôner aux postes de Vice Premier ministre. D’aucuns ont affirmé qu’il a joué un rôle trouble dans des négociations avec les terroristes de Boko Haram pour libérer les otages étrangers. L’argent a circulé. Notre argent. De grosses sommes. Il semble que certains Camerounais ont pris au passage de petites commissions, des millions quand même. On nous dit qu’Aboubakar Shekau s’est fâché qu’on le roule ainsi dans la farine. En temps de guerre, pactiser avec l’ennemi s’apparente à de la haute trahison.

 

 
Garga Haman Adji a tenté il y a quelques années de chasser des baleines. Il s’est recyclé à la CONAC. Dès qu’il est malade, on l’envoie vite fait à l’étranger. Les évacuations sanitaires ont des yeux. Quand on s’appelle Mendouga, Essimi, Engoulou, Abena, Booto à Ngon, c’est compliqué. C’est même impossible. N’est-il pas temps de traiter de la même manière tous les citoyens ?
 

L’opération Epervier a des yeux. Est-ce juste ? Non évidemment. Mendo Ze est en prison pour détournement présumé de fonds publics. Son successeur à la CRTV, M. Vamoulke, apparemment n’est pas un ange. Il a élu domicile au Tribunal criminel spécial (TCS). Il s’explique sur de petites affaires d’argent, des milliards quand même. Le « management moderne’’ a de ces revers ! M. Vamoulke est libre comme le vent. Il se prénomme Amadou, pas Gervais. On n’ose pas penser que la différence vient de là. Personne ne prône le tribalisme, en tout cas pas nous. Nous disons simplement que les Camerounais, tous doivent bénéficier du même traitement judicaire. La justice doit être la même pour tous.

 

Un observateur de la scène politique camerounaise relève qu’il y a des tribus, des régions où on fait des motions de soutien. Ailleurs on écrit des memoranda. Dans la motion de soutien, on crie son amour, sa déférence, son soutien ‘’indéfectible’’. On est remercié, félicité. Dans le mémorandum, ou tempête, on exige, on menace presque. Et ça marche. Traitement à deux vitesses. Vive le mémorandum !

 

© Essingan : Gilbert Tsala Ekani


14/11/2015
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