La troisième session ordinaire de l’Assemblée nationale pour l’année en cours s’est ouverte hier lundi, 12 novembre 2012. En présence de plusieurs représentants du corps diplomatique accrédités à Yaoundé, des membres du gouvernement chapotés par le Premier ministre, Philémon Yang et des députés à l’Assemblée nationale.
De prime abord, Cavayé Yéguié Djibril, le
président de la Chambre a donné lecture de l’acte convoquant cette
session, avant de présenter les excuses d’une quinzaine de députés
absents. Tout cela est suivi par son discours d’ouverture de la session.
Une allocution pendant laquelle il décline le plat de résistance devant
meubler les travaux.
Il s’agit de l’élaboration et du vote du premier budget-programme qui
entrera en vigueur dès le 1er janvier prochain, comme le veut la loi du
26 décembre 2007 portant régime financier de l’Etat. Cette loi dispose
que désormais, le Cameroun doit passer du budget moyen au
budget-programme.
Ainsi, les députés à l’Assemblée nationale
devront, au préalable, inventorier et voter tous les programmes
structurants à réaliser au cours de l’année 2013 en fonction des
priorités, puis voter le budget pour les réaliser. « C’est
l’inauguration d’une nouvelle ère », précise Cavayé Yéguié Djibril qui
indique que depuis 1962, le Cameroun fonctionnait sur le système du
budget moyen qui a finalement montré ses limites.
Parmi celles-ci, le président de l’auguste chambre cite la faiblesse de
ne pas se préoccuper des résultats, le manque de disponibilités
financières à moyen terme et l’absence d’une exigence de performance. «
Le budget-programme est la forme la plus achevée des feuilles de route
ministérielles. C’est un saut qualitatif vers la longue marche vers la
modernisation de la gestion des finances publiques», a-t-il insisté dans
son allocution. En ce sens qu’il autorise un élargissement conséquent
du contrôle budgétaire.
Et pour mieux appréhender cette nouvelle notion,
cinq séminaires ont été organisés à l’intension des députés pendant la
période d’intersession, en vue du renforcement les capacités des élus du
peuple sur le mode opératoire du budget-programme et l’avènement
imminent du Sénat. Un budget qui selon certains confrères, pourrait
atteindre 3.000 milliards en 2013, alors qu’il était de 2.571 milliards
Fcfa en 2012.
Gouvernement somnolant
A l’occasion, le président de l’Assemblée nationale a clairement dénoncé sans complaisance l’imprévision du gouvernement Philémon Yang au sujet des catastrophes naturelles qui ont endeuillé plusieurs familles camerounaises récemment. Il a ainsi appelé à la mise sur pied d’un mécanisme approprié pour la prévention et la gestion des catastrophes naturelles qui « montrent bien comment notre pays est exposé ». Mais il ne manque pas de féliciter ses collègues députés pour leurs actes de générosité à l’endroit des sinistrés. Le chef de l’Etat et son épouse sont aussi remerciés par Cavayé Yéguié Djibril, de même que les pays amis ayant manifesté leur altruisme aux personnes ainsi sinistrées.
Pour finir, le président de l’Assemblée nationale a
annoncé la fin des travaux, non sans inviter les uns et les autres au
cocktail offert par l’auguste chambre.
Les questions électorales bottées en touche
Les opérations de refonte des listes électorales
devant prendre fin le 28 février 2013 comme l’a signalé Elecam, le
calendrier électoral devrait être débattu au cours de cette session. A
moins que le chef de l’Etat, qui a le pouvoir de renouveler la
prorogation des mandants des députés, n’ait manifesté son intention de
procéder une fois de plus à une rallonge, le moment venu.