Catastrophe humanitaire dans le Grand-Nord: Opportunisme électoraliste ou assistance aux sinistrés?
YAOUNDÉ - 19 Septembre 2012
© Edmond Elanga | Libération Plus
La dramatique situation vécue par les populations du grand nord interpellerait le régime de Yaoundé et son gouvernement pour une mobilisation d'envergure nationale, si la volonté politique y était. Mais l'on observe plutôt le déploiement d'un parti politique.
Le ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation René Emmanuel Sadi brandissait il y a quelques semaines, une enveloppe d'une valeur de trente millions de francs CFA. Ce pactole était supposé envoyé par le chef de l'Etat aux victimes des inondations qui paralysent toutes les activités humaines dans cette partie septentrionale du pays.
L'on s'attendait à voir le gouvernement déployer une action d'envergure en faveur des sinistrés, à travers une intervention du gouvernement. Mais au lieu de cela, c’était un envoyé du chef de l'Etat qui apportait une aumône aux populations en proie à ce qui s'apparente davantage à un véritable drame humanitaire. Quatorze mille élèves environ pour qui la rentrée scolaire 2012-2013 reste un mythe, des milliers de familles délocalisées, la situation alimentaire précaire muée en crise avec en prime la menace d'une résurgence du choléra à une échelle la plus élevée que celle observée au cours des douze derniers mois. Tel est le paysage dans lequel tout un gouvernement ne trouve rien de mieux que la distribution de quelques grains de riz. Plus actuelle encore est le cynique passage du ministre de l'Enseignement supérieur arborant l'uniforme de son parti politique, toujours prétendu envoyé par le Président de la République, pour un réconfort aux sinistrés. Même si l'on réfrénait l'envie de le dire, l'évidence crève les esprits. Le régime Rdpc saisi de cette opportunité, pour battre campagne, essaye d'afficher un humanisme de façade cyniquement délayé devant des personnes en butte aux difficultés inhérentes à leur misérable condition de survie.
Les consciences seraient exposées à être, facilement corruptibles dans un tel contexte, si ces êtres à demi mort avaient seulement la force de voir et percevoir autre chose que ce qui leur est dicté par instinct de conservation, de survie, pour tout dire. Il aurait de ce fait une honte à verser dans ce style folklorique empreint de sadisme face au péril qui menace femmes et enfants éplorés.
Jacques Fame Ndongo n'en a malheureusement cure. Seul conterait pour lui la couverture médiatique de ce qu'il considère comme un exploit destiné à procurer quelques suffrages au parti de son créateur lors des scrutins à venir. L'œil du Cameroun présente de ce fait l'essentiel de son intérêt, en guise de témoin à cette odieuse campagne politicienne en pareille circonstance. Et qu'a-t-il apporté dans sa cagnotte? Le Cameroun ne s'est nullement gêné à filmer un seul médecin d'urgence, en admettant qu'il en fut. Plus de billet de banque mais davantage l'uniforme de son parti politique. Mais l'on ne peut afficher une telle indifférence face aux douleurs des autres, en espérant en récolter éternellement les dividendes.
© Edmond Elanga | Libération Plus
La dramatique situation vécue par les populations du grand nord interpellerait le régime de Yaoundé et son gouvernement pour une mobilisation d'envergure nationale, si la volonté politique y était. Mais l'on observe plutôt le déploiement d'un parti politique.
Le ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation René Emmanuel Sadi brandissait il y a quelques semaines, une enveloppe d'une valeur de trente millions de francs CFA. Ce pactole était supposé envoyé par le chef de l'Etat aux victimes des inondations qui paralysent toutes les activités humaines dans cette partie septentrionale du pays.
L'on s'attendait à voir le gouvernement déployer une action d'envergure en faveur des sinistrés, à travers une intervention du gouvernement. Mais au lieu de cela, c’était un envoyé du chef de l'Etat qui apportait une aumône aux populations en proie à ce qui s'apparente davantage à un véritable drame humanitaire. Quatorze mille élèves environ pour qui la rentrée scolaire 2012-2013 reste un mythe, des milliers de familles délocalisées, la situation alimentaire précaire muée en crise avec en prime la menace d'une résurgence du choléra à une échelle la plus élevée que celle observée au cours des douze derniers mois. Tel est le paysage dans lequel tout un gouvernement ne trouve rien de mieux que la distribution de quelques grains de riz. Plus actuelle encore est le cynique passage du ministre de l'Enseignement supérieur arborant l'uniforme de son parti politique, toujours prétendu envoyé par le Président de la République, pour un réconfort aux sinistrés. Même si l'on réfrénait l'envie de le dire, l'évidence crève les esprits. Le régime Rdpc saisi de cette opportunité, pour battre campagne, essaye d'afficher un humanisme de façade cyniquement délayé devant des personnes en butte aux difficultés inhérentes à leur misérable condition de survie.
Les consciences seraient exposées à être, facilement corruptibles dans un tel contexte, si ces êtres à demi mort avaient seulement la force de voir et percevoir autre chose que ce qui leur est dicté par instinct de conservation, de survie, pour tout dire. Il aurait de ce fait une honte à verser dans ce style folklorique empreint de sadisme face au péril qui menace femmes et enfants éplorés.
Jacques Fame Ndongo n'en a malheureusement cure. Seul conterait pour lui la couverture médiatique de ce qu'il considère comme un exploit destiné à procurer quelques suffrages au parti de son créateur lors des scrutins à venir. L'œil du Cameroun présente de ce fait l'essentiel de son intérêt, en guise de témoin à cette odieuse campagne politicienne en pareille circonstance. Et qu'a-t-il apporté dans sa cagnotte? Le Cameroun ne s'est nullement gêné à filmer un seul médecin d'urgence, en admettant qu'il en fut. Plus de billet de banque mais davantage l'uniforme de son parti politique. Mais l'on ne peut afficher une telle indifférence face aux douleurs des autres, en espérant en récolter éternellement les dividendes.