Carte nationale d’identité - Gemalto : Comment la France a récupéré le dossier

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L’attribution à l’entreprise Gemalto, de la production de cette pièce a été pilotée au sommet.  

 

L’information a été officialisée le 31 juillet dernier par le délégué général à la Sureté nationale (Dgsn). Dans un communiqué paru dans Cameroon Tribune, Martin Mbarga Nguelé fait savoir que l’Etat du Cameroun et la société Gemalto ont procédé à la signature d’un contrat portant sur la fourniture et la mise en service d’un nouveau système d’identification sécuritaire pour le Cameroun. Pourtant, d’après certaines sources, Indra, une société espagnole avait déjà été retenue pour le même service. Les négociations étaient déjà finalisées. Il ne restait que l’étape de la signature des contrats. Mais semble-t-il, la France a mis en œuvre sa diplomatie pour récupérer le dossier de production des Cni.

 

Le processus a été déclenché en février dernier, lors du séjour au Cameroun du ministre français des Affaires étrangères. Laurent Fabius aurait alors approché les autorités du pays arguant de « la sensibilité du sujet ». Plus tard, c’est le président français, François Hollande qui a scellé les négociations lors de sa visite d’Etat à Yaoundé le trois juillet dernier. On comprend alors pourquoi le Dgsn a précisé dans son communiqué que « l’accord a été donné par le chef de l’Etat ».

 

 

En effet, en janvier dernier, le Dgsn avait refusé de renouveler le contrat de Thales, société française qui offrait son support technique et son logiciel pour la production des cartes nationales d’identité au Cameroun. Ladite société, filiale de Thomson, avait pourtant signifié sa disponibilité « à poursuivre son travail qu’elle effectue depuis plus d’une dizaine d’années ». Les services économiques de l’ambassade de France chargés entre autres, de défendre les intérêts de l’Hexagone sur le territoire camerounais, ont pris le dossier en main. Des arrangements à l’amiable ont été trouvés entre Thales et le gouvernement camerounais représenté par le Dgsn. L’entreprise française arrivée au Cameroun sous l’ère de Pierre Minlo Medjo, Dgsn d’alors, a procédé au « transfert technique des équipements et des compétences aux experts du pays ». L’Etat camerounais s’est engagé à trouver « des solutions pour la réintégration des 381 employés de Thales ».  

Par ailleurs, des négociations avaient été  engagées entre les deux parties afin de trouver la bonne formule pour apurer la dette du Cameroun. Notre pays doit en effet près de 300 millions euros, soit environ 196 milliards et 500 millions Fcfa à la société Thales. Entre février et juillet derniers, plusieurs missions ont joué les intermédiaires entre les deux parties. Le processus d’attribution de la production des Cni à Indra a été finalement interrompu. Gemalto est désormais l’opérateur technique du système de sécurité de la nationalité camerounaise. On ne saura sans doute pas les dessous des négociations entre le Cameroun et la France au sujet de ce dossier « sensible ». La gestion s’étant faite au sommet.

 

Pour mémoire, Gemalto, société française tout comme Thales, développe des logiciels et des systèmes d’exploitation sécurisés dans les cartes sim, les cartes bancaires, les tokens, les passeports électroniques et les cartes d’identité électroniques. Présente dans 46 pays, cette société disposait en 2014, d’un chiffre d’affaire de 2,5 milliards d’euros. Son siège social se trouve à Amsterdam, aux Pays-Bas.

 

© Mutations : Wamba Sop


19/08/2015
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