Carrière: Samuel Eto'o claque la porte à la sélection nationale
Douala, 09 Septembre 2013
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Eto'o et les Lions, c'est fini! Le capitaine de l'équipe nationale du Cameroun a annoncé à ses coéquipiers hier à la mi-temps du match Cameroun-Libye, qu'il prenait sa retraite internationale. Une nouvelle troublante pour ses fans, mais qui attend encore d'être officialisée par le principal concerné qui aura passé seize années de sa carrière à servir le drapeau.
On joue la 62e minute de ce match Cameroun-Libye. Les Lions mènent au score 1-0. But inscrit à la 42e minute par Aurélien Chedjou sur corner. La cuvette de Mfandena pleine à craquer, est en ébullition. Le public encourage le Onze camerounais par des applaudissements. Samuel Eto'o, bien servi par Stéphane Mbia, tente une feinte, mais est victime d'un tacle de Mohamed Abdussalam, le défenseur Libyen. Le capitaine des Lions, s'écroule, se tord de douleur et fait des grands signes en direction du banc de touche. Le goléador semble demander le remplacement. Doléance accordée par Volker Finke qui envoie aussitôt Jacques Zoua Daougari à l'échauffement. C'est la fin du match pour Samuel Eto'o qui vient de se blesser. Lui dont on disait qu'il souffrait d'un problème d'adducteurs et incertain pour cette finale du Groupe I. Mission accomplie pour la nouvelle recrue de Chelsea qui aura été de tous les combats au sein de attaque des Lions, avec en prime , trois coup-francs magistralement tirés. Dieu merci pour la Libye, le portier Mohamed Nashnush a dû sortir la grande classe pour éloigner le danger de sa cage (respectivement à la 23e, 28e et 37e minute de jeu).
Après quelques minutes, le quadruple ballon d'or africain se lève, accompagné des soigneurs et remet solennellement le brassard à Nicolas Nkoulou. On aurait dit une cérémonie d'intronisation. Avant de regagner le banc, Eto'o, un peu boitillant, va même s'offrir un tour d'honneur si ce n'est un bain de foule. Mfandena le lui rend bien puisqu'un tonnerre d'applaudissements s'en suit. A la tribune presse, on parle de jubilé pour le Pichichi qui a manqué de baraka dans cette rencontre. Ce ne sont encore que des rumeurs qui finiront par se confirmer. Quelques heures avant le match, une vive polémique avait même éclaté au sujet de sa titularisation qu'on disait encline à des rumeurs de brouille avec le sélectionneur. Pendant que d'aucuns soutenaient qu'il ne débutera pas le match, d'autres laissaient entendre qu'il a menacé de jeter l'éponge si Idris Carlos Kameni ne faisait pas partie du onze entrant. Ouvrant ainsi un boulevard à de vives controverses. En guise de verdict, l'ancien interiste sonne le glas et décide de mettre un terme à sa carrière avec l'équipe nationale fanion.
Problèmes internes
La fin d'une légende? Assurément puisque l'homme qui a annoncé, dans le vestiaire à ses coéquipiers qu'il avait décidé de quitter la sélection pour «régler des problèmes personnels», selon nos confrères du journal l’Équipe, est suffisamment charismatique pour que la nouvelle de sa retraite puisse passer inaperçue. C'est donc clair: Samuel Eto'o ne va plus arborer le maillot des Lions indomptables. Il n'est d'ailleurs pas revenu à l'hôtel avec ses coéquipiers. «Après l'avoir annoncé à ses camarades, il leur a dit qu'il les laissait entre les mains de Nicolas Nkoulou, qu'il désignait comme le nouveau capitaine et a quitté le stade à bord d'une voiture personnelle» confie sous cape, un membre de la sécurité des Lions, à la fin de la rencontre. En fait, les sirènes de cette renonciation retentissaient depuis le début de la semaine écoulée. Durant tout le stage, des problèmes internes ont affecté la préparation des Lions indomptables. Même si la presse sportive était tenue à l'écart, on devinait à travers l'attitude de Eto'o que la tanière sentait le roussi.
Adoum Garoua, le Ministre des sports a même été dépêché nuitamment au Centre d'excellence de la Caf à Mbankomo pour régler le différend. Peine perdue. «Il a fallu que le Secrétaire général de la présidence de la République lui demande de prendre ses responsabilités afin qu'il accepte de revenir de meilleurs sentiments», apprend-t-on d'une source proche de la tanière. Le nouveau chouchou de Chelsea qui a joué à cache-cache avec la presse durant toute la semaine, a finalement accepté d'être titularisé. C'était sans compter qu'il ferait ses adieux à cette tanière où on l'a longtemps accusé à tort ou à raison, d'avoir pollué. Probablement dans un coin de la tête, son idée avait germé depuis longtemps, mais les évènements de cette semaine dans la tanière ont fini par le convaincre de laisser l'équipe nationale de football du Cameroun. Visiblement usé par les conflits dans le vestiaire et l'adversité de l'équipe dirigeante du football camerounais, Samuel Eto'o a décidé de se consacrer à son nouveau club. La nouvelle a surpris parce qu'il y a au bout le Mondial brésilien de 2014 et la posibilité de disputer une autre Coupe du monde. La quatrième de sa carrière. Mais le chemin lui a paru long avec cette équipe minée par des conflits internes, des querelles de personnes et des marchandages de toutes sortes. 1997-2013, après plus de seize ans passés au sein de cette équipe, Samuel Eto'o a décidé de tirer sa révérence commentent nos confrères du site mboafootball.com.
Primes de match
Revenu en sélection en juin dernier, Eto'o a, à plusieurs reprises, fait faux bond son pays. Notamment lors des deux derniers matchs des éliminatoires du Mondial 2014. II avait même cessé de manger avec ses coéquipiers lors des regroupements, ne se montrait plus très présent avec eux, mais se comportait davantage en syndicaliste qu'en footballeur. A la veille de la rencontre contre le Togo, il avait été signalé indisponible pour cause de blessure. Puis en août dernier, il effectuait un énième retour lors d'un stage à Lisses (France). On n'a pas oublié ce fameux 06 juin 2011 Mfandena, ou il a failli passer à l'échafaud pour avoir manqué un penalty (Cameroun-Sénégal). Certains dirigeants de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) étaient allés jusqu'à réclamer qu'on lui retire le brassard de capitaine pour le ramener à l'ordre. Pour se défendre, Eto'o va répondre à une interview sur le plateau de Stv2 le 12 juin 2011. Et là, il va révéler qu'il ne touche plus ses primes de match, ni ses remboursements de frais de transports depuis trois ans. Une déclaration qui va faire des vagues, non sans emporter le Directeur administratif des équipes nationales (Daenf), soupçonné de toucher à sa place lesdites primes.
Entre temps, le Pichichi refait parler de lui. Le goléador s'engage pour trois saisons avec Anzhi Makachkala, un club russe jusque-là inconnu du grand public. Malgré le niveau relativement bas du football dans cette province du Daguestan, Eto'o décroche au passage le plus gros salaire jamais payé à un footballeur: 26 millions d'euros. Le jackpot. Novembre 2011. Les Lions sont au Maroc à la faveur de la LG Cup. Les joueurs présents réclament le paiement de la prime de présence et conditionnent leur départ pour Alger par l'émargement des 1500 euros par personne. La Fécafoot joue les petits dieux et balaie les revendications d'Eto'o et ses coéquipiers du revers de la main. Mais au final, le boycott est confirmé et le match est annulé. La cible est toute trouvée: Samuel Eto'o. Le capitaine des Lions est accusé d'avoir incité ses paires au boycott. Après sa comparution devant la commission de discipline de la Fécafoot, Eto'o est lourdement sanctionné. 15 matches de suspension. La rue gronde, les fans sont aux abois, la presse crie au scandale. Les anciennes gloires montent au créneau et prennent fait et cause pour le meilleur footballeur camerounais en activité. Les politiques s'en mêlent. Outré, Eto'o va étaler en mondovision l'incompétence de la Fécafoot. Sans état d'âme, il jette Iya Mohamed en pâture. La guerre est ouverte. C'est peut-être là aussi la fin d'un feuilleton qui n'aura que trop duré. Partir, peut-être mais de quelle manière? Là est toute la question.
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Eto'o et les Lions, c'est fini! Le capitaine de l'équipe nationale du Cameroun a annoncé à ses coéquipiers hier à la mi-temps du match Cameroun-Libye, qu'il prenait sa retraite internationale. Une nouvelle troublante pour ses fans, mais qui attend encore d'être officialisée par le principal concerné qui aura passé seize années de sa carrière à servir le drapeau.
On joue la 62e minute de ce match Cameroun-Libye. Les Lions mènent au score 1-0. But inscrit à la 42e minute par Aurélien Chedjou sur corner. La cuvette de Mfandena pleine à craquer, est en ébullition. Le public encourage le Onze camerounais par des applaudissements. Samuel Eto'o, bien servi par Stéphane Mbia, tente une feinte, mais est victime d'un tacle de Mohamed Abdussalam, le défenseur Libyen. Le capitaine des Lions, s'écroule, se tord de douleur et fait des grands signes en direction du banc de touche. Le goléador semble demander le remplacement. Doléance accordée par Volker Finke qui envoie aussitôt Jacques Zoua Daougari à l'échauffement. C'est la fin du match pour Samuel Eto'o qui vient de se blesser. Lui dont on disait qu'il souffrait d'un problème d'adducteurs et incertain pour cette finale du Groupe I. Mission accomplie pour la nouvelle recrue de Chelsea qui aura été de tous les combats au sein de attaque des Lions, avec en prime , trois coup-francs magistralement tirés. Dieu merci pour la Libye, le portier Mohamed Nashnush a dû sortir la grande classe pour éloigner le danger de sa cage (respectivement à la 23e, 28e et 37e minute de jeu).
Après quelques minutes, le quadruple ballon d'or africain se lève, accompagné des soigneurs et remet solennellement le brassard à Nicolas Nkoulou. On aurait dit une cérémonie d'intronisation. Avant de regagner le banc, Eto'o, un peu boitillant, va même s'offrir un tour d'honneur si ce n'est un bain de foule. Mfandena le lui rend bien puisqu'un tonnerre d'applaudissements s'en suit. A la tribune presse, on parle de jubilé pour le Pichichi qui a manqué de baraka dans cette rencontre. Ce ne sont encore que des rumeurs qui finiront par se confirmer. Quelques heures avant le match, une vive polémique avait même éclaté au sujet de sa titularisation qu'on disait encline à des rumeurs de brouille avec le sélectionneur. Pendant que d'aucuns soutenaient qu'il ne débutera pas le match, d'autres laissaient entendre qu'il a menacé de jeter l'éponge si Idris Carlos Kameni ne faisait pas partie du onze entrant. Ouvrant ainsi un boulevard à de vives controverses. En guise de verdict, l'ancien interiste sonne le glas et décide de mettre un terme à sa carrière avec l'équipe nationale fanion.
Problèmes internes
La fin d'une légende? Assurément puisque l'homme qui a annoncé, dans le vestiaire à ses coéquipiers qu'il avait décidé de quitter la sélection pour «régler des problèmes personnels», selon nos confrères du journal l’Équipe, est suffisamment charismatique pour que la nouvelle de sa retraite puisse passer inaperçue. C'est donc clair: Samuel Eto'o ne va plus arborer le maillot des Lions indomptables. Il n'est d'ailleurs pas revenu à l'hôtel avec ses coéquipiers. «Après l'avoir annoncé à ses camarades, il leur a dit qu'il les laissait entre les mains de Nicolas Nkoulou, qu'il désignait comme le nouveau capitaine et a quitté le stade à bord d'une voiture personnelle» confie sous cape, un membre de la sécurité des Lions, à la fin de la rencontre. En fait, les sirènes de cette renonciation retentissaient depuis le début de la semaine écoulée. Durant tout le stage, des problèmes internes ont affecté la préparation des Lions indomptables. Même si la presse sportive était tenue à l'écart, on devinait à travers l'attitude de Eto'o que la tanière sentait le roussi.
Adoum Garoua, le Ministre des sports a même été dépêché nuitamment au Centre d'excellence de la Caf à Mbankomo pour régler le différend. Peine perdue. «Il a fallu que le Secrétaire général de la présidence de la République lui demande de prendre ses responsabilités afin qu'il accepte de revenir de meilleurs sentiments», apprend-t-on d'une source proche de la tanière. Le nouveau chouchou de Chelsea qui a joué à cache-cache avec la presse durant toute la semaine, a finalement accepté d'être titularisé. C'était sans compter qu'il ferait ses adieux à cette tanière où on l'a longtemps accusé à tort ou à raison, d'avoir pollué. Probablement dans un coin de la tête, son idée avait germé depuis longtemps, mais les évènements de cette semaine dans la tanière ont fini par le convaincre de laisser l'équipe nationale de football du Cameroun. Visiblement usé par les conflits dans le vestiaire et l'adversité de l'équipe dirigeante du football camerounais, Samuel Eto'o a décidé de se consacrer à son nouveau club. La nouvelle a surpris parce qu'il y a au bout le Mondial brésilien de 2014 et la posibilité de disputer une autre Coupe du monde. La quatrième de sa carrière. Mais le chemin lui a paru long avec cette équipe minée par des conflits internes, des querelles de personnes et des marchandages de toutes sortes. 1997-2013, après plus de seize ans passés au sein de cette équipe, Samuel Eto'o a décidé de tirer sa révérence commentent nos confrères du site mboafootball.com.
Primes de match
Revenu en sélection en juin dernier, Eto'o a, à plusieurs reprises, fait faux bond son pays. Notamment lors des deux derniers matchs des éliminatoires du Mondial 2014. II avait même cessé de manger avec ses coéquipiers lors des regroupements, ne se montrait plus très présent avec eux, mais se comportait davantage en syndicaliste qu'en footballeur. A la veille de la rencontre contre le Togo, il avait été signalé indisponible pour cause de blessure. Puis en août dernier, il effectuait un énième retour lors d'un stage à Lisses (France). On n'a pas oublié ce fameux 06 juin 2011 Mfandena, ou il a failli passer à l'échafaud pour avoir manqué un penalty (Cameroun-Sénégal). Certains dirigeants de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) étaient allés jusqu'à réclamer qu'on lui retire le brassard de capitaine pour le ramener à l'ordre. Pour se défendre, Eto'o va répondre à une interview sur le plateau de Stv2 le 12 juin 2011. Et là, il va révéler qu'il ne touche plus ses primes de match, ni ses remboursements de frais de transports depuis trois ans. Une déclaration qui va faire des vagues, non sans emporter le Directeur administratif des équipes nationales (Daenf), soupçonné de toucher à sa place lesdites primes.
Entre temps, le Pichichi refait parler de lui. Le goléador s'engage pour trois saisons avec Anzhi Makachkala, un club russe jusque-là inconnu du grand public. Malgré le niveau relativement bas du football dans cette province du Daguestan, Eto'o décroche au passage le plus gros salaire jamais payé à un footballeur: 26 millions d'euros. Le jackpot. Novembre 2011. Les Lions sont au Maroc à la faveur de la LG Cup. Les joueurs présents réclament le paiement de la prime de présence et conditionnent leur départ pour Alger par l'émargement des 1500 euros par personne. La Fécafoot joue les petits dieux et balaie les revendications d'Eto'o et ses coéquipiers du revers de la main. Mais au final, le boycott est confirmé et le match est annulé. La cible est toute trouvée: Samuel Eto'o. Le capitaine des Lions est accusé d'avoir incité ses paires au boycott. Après sa comparution devant la commission de discipline de la Fécafoot, Eto'o est lourdement sanctionné. 15 matches de suspension. La rue gronde, les fans sont aux abois, la presse crie au scandale. Les anciennes gloires montent au créneau et prennent fait et cause pour le meilleur footballeur camerounais en activité. Les politiques s'en mêlent. Outré, Eto'o va étaler en mondovision l'incompétence de la Fécafoot. Sans état d'âme, il jette Iya Mohamed en pâture. La guerre est ouverte. C'est peut-être là aussi la fin d'un feuilleton qui n'aura que trop duré. Partir, peut-être mais de quelle manière? Là est toute la question.