Canada- Cameroun, Paul Biya Bi Mvondo contre sa diaspora éveillée : Qui a gagné le combat parisien?
Chères lectrices, chers lecteurs, L’article du débat de la semaine passée a atteint un record de près de 300 ''like'' sur Facebook. Merci !!! Regard sur la croisade Paul Biya et de sa diaspora à Paris: les gagnants, les perdants, l'avenir... Peut-on gagner une bataille contre son peuple? Un évènement aussi banal que la visite d'un président francafricain à Paris à monopolisé la toile camerounaise depuis deux semaines et a pris l'allure d'une guerre fratricide : des arrestations, des manifestations de joie, des manifestations de colère, des humiliations diplomatiques, la guerre des images...le tout dans un même sac.
C'est un Paul Biya bien déterminé en route vers son oscar parisien qui est la prise d'une photo avec le président français sur le perron de l’Élysée, une diaspora camerounaise mobilisée plus que jamais à rappeler au tyran ses abus de pouvoirs, voilà en quoi la presse camerounaise a assisté : à la bataille communicationnelle relations publiques que mène Paul Biya à sa diaspora bien décidée à lever le voile sur la misère du peuple camerounais.
Un tel évènement relations publiques mérite une évaluation pour que demain soit meilleur...
La diaspora camerounaise:
Sa force:
Le but ultime de son action étant de dénoncer le
régime de Yaoundé, elle a atteint son objectif par un bruit
communicationnel sans précédent, la toile étant émaillée des messages de
divers groupes membres de la société civile ou d’associations des
droits de l'Homme. C'est ainsi que plusieurs correspondances ont été
adressées au président français.
Cette stratégie communicationnelle vient mettre fin au monopole que
Paul Biya détenait avant internet lors de ses visites à l'étranger quand
sa voix seule était entendue.
La voix du peuple est dorénavant entendue elle aussi à travers les plaintes de la diaspora camerounaise.
Sa faiblesse:
La diaspora camerounaise a montré qu'elle était divisée. Ce qui
devait être une action commune a perdu sa vigueur quand finalement
chaque groupe ou association se positionnait seul sur la place publique.
L'union fait la force, dit-on…
Recommandation:
Bien que militer pour un groupe ou un organisme relève des valeurs
prônées, la diaspora camerounaise doit s'unir d'une seule voix quand il
s'agit de poser un geste faisant partie du plan d'action de tous. C’est
ainsi qu’une seule lettre aurait pu être émise signée au nom de toutes
les associations et groupes.
Pour mieux s'organiser, un forum devrait être ouvert sur la toile
spécifiquement avant chaque sortie de Paul Biya à l'étranger, réunissant
les leaders de chaque groupe ou association, dans le but de poser une
action commune.
Le régime de Biya
Sa force:
Aucune, si ce n’est diviser pour mieux régner.
Sa faiblesse:
Comme d'habitude, manipuler maladroitement l'information… C'est
ainsi que le chef de cabinet civil à la présidence du Cameroun
annonçait une invitation du président français adressée à Paul Biya. La
suite on le sait: ce n’était ni un voyage officiel ni une visite
d'État. Ce n’était qu’un voyage de travail qui rentre au troisième rang
du protocole, ce qui a valu à Biya de n’être accueilli en sol français
par personne d'autre que l’ambassadeur de France au Cameroun. Une grande
humiliation pour certains, une normalité pourtant dans le cadre de ce
voyage. La polémique continue autour de cet accueil réservé à Paul Biya
du Cameroun.
Comme d’habitude … payer pour acclamer celui que les médias français
appellent moqueusement « roi fainéant ». Si au Cameroun il existe les
danseurs de Nsimalen qui au coût d'une bière ou d’un kilo de riz passent
des heures sous le soleil des tropiques à acclamer Paul Biya, à Paris,
le rdpc de France-Nord a pris le relais. Au coût de 100 euros voir 200
euros, ils étaient des centaines à soutenir l'homme lion à la devise:
oisiveté, villégiature et corruption. Information confirmée sur le web
par un participant ayant reçu 200 euros en guise de déplacement à cette
singerie bien camerounaise. Cette corruption des âmes affamées vivant
dans des pays ou 40% de la nourriture se retrouve dans la poubelle est
une haute insulte pour leurs compatriotes qui dorment ventre vide au
Cameroun.
Comme d'habitude...manipuler les images :
En voulant axer la visite de Paul Biya sur la rencontre avec le
président français, le but même de cette visite est passé inaperçu.
Quand on va sur le site de la présidence du Cameroun, c'est un album
souvenir de vacances de Paul Biya à Paris, à l’Elysée et dans sa suite
présidentielle.
Au terme de ce voyage de villégiature de Paul Biya et de sa pléthore
d'accompagnateurs, le bilan est nul et seul le peuple camerounais est
encore une fois de plus floué dans l’exploitation de ses richesses, mais
surtout floué dans la perception de ses impôts.
Une visite économique se chiffre en thème d'emplois nouvellement
créés. Aucune annonce majeure n’a été faite dans ce sens. Les
INVESTISSEURS PARLENT DE POSSIBILITÉS…
Les promesses du secteur privé à Paul Biya (source : présidence du Cameroun):
L’ancien ministre Olivier STIRN, en sa qualité d’associé du Cabinet
Conseil Edifice Capital a affirmé que cette structure avait des fonds
qui pourraient être investis très prochainement au Cameroun dans le
domaine de l’agriculture bio et des infrastructures, notamment au plan
sanitaire.
M. Alexandre VILGRAIN, qui était accompagné à l’audience du Directeur
Général de SOMDIA, M. Bernard COQUELET, et du Président Directeur
Général de SOSUCAM, M. Louis YINDA, il a déclaré avoir fait avec le Chef
de l’Etat, un tour d’horizon des opérations de la société sucrière du
Cameroun (SOSUCAM) et évoquer les possibilités de développement de cette
agro-industrie.
Le même engagement a été exprimé par M. Bernard LAFONT pour le compte du
groupe LAFARGE, présent dans le pays à travers les Cimenteries du
Cameroun (CIMENCAM).
Quand ce n'est pas du réchauffé, l'annonce est vague... tout, mais rien d'économique.
On peut ainsi lire sur le site de la présidence:
Paul BIYA a reçu successivement en audience à son hôtel à Paris,
vendredi 1er février 2013, l’ancien Président français Valery GISCARD
D’ESTAING, la Directrice Générale de l’UNESCO, Madame Irina BOKOVA,
l’ancien ministre français de l’Intérieur Claude GUEANT et le Directeur
Général de l’Agence Française de Développement (AFD), Monsieur Dov
ZERAH.
On annonce toujours les mêmes projets, comme la
construction du second pont sur le Wouri par une compagnie française,
annonce faite avant la visite de Paul Biya à Paris.
Triste est de constater que 50 ans après l'indépendance, aucune
entreprise camerounaise n'est apte à construire un petit pont sur le
Wouri…
Mais surtout cette visite pompeuse relations publiques vient nous
ressortir le côté sombre des remises de contrats qui se font très
souvent sans appel d'offre.
Avec Paul Biya et son album Photo sur le site de la présidence, on
assiste à la seule présidence mobile au monde. Quand Paul Biya ne reçoit
pas dans ses suites présidentielles à Genève, il le fait aussi bien
dans une suite à Paris.
Est-il choquant de voir Paul Biya recevoir à Paris des chefs
d'entreprises déjà établies au Cameroun ? Espérons, si ce n’est pas une
relation de soumission maître-élève qu’à son retour au Cameroun il ira
rencontrer monsieur Fotso à Bandjoun étant donné le nombre d'emplois que
son groupe génère.
Déjà il rentre quand Paul Biya...???!!! Prendra-t-il sa pause habituelle
à Genève ou ira-t-il directement se reposer oisivement à M'voméka dès
son retour au Cameroun? Voilà une question qui demande une réponse aussi
transparente que le bilan de cette visite économique qui s'achève avec
des images de communication relations publiques pour meubler l'album
photo de celui qui détient arbitrairement depuis plus de 30 ans le
pouvoir du peuple camerounais.
Quel BILAN!!!
Paul Biya contre sa diaspora éveillée, qui a gagné le combat parisien?
Les forces et les faiblesses des deux équipes... bilan d'un
non-événement…
Regard sur la croisade Paul Biya et sa diaspora à Paris: les gagnants,
les perdants, l'avenir...peut-on gagner une bataille contre son peuple?
Telle est notre question de la semaine.
Chères lectrices, chers lecteurs,
L’article du débat de la semaine passée a atteint un record de près de 300 ''like'' sur Facebook. Merci !!!