Canada - Cameroun : Expulsion de Vincent Fouda, Les vraies questions s’imposent
Canada - Cameroun : Expulsion de Vincent Fouda, Les vraies questions s’imposent
Le gouvernement fédéral du Canada dans un acte souverain vient de décider d’expulser Vincent Sosthène Fouda de son territoire vers le Cameroun qui est le pays d’origine de monsieur Fouda. Ce type d’actes et de décisions, les autorités du gouvernement fédéral en prennent de nombreux chaque jour. La décision participe aux respects des règles et droits de l’État du Canada, ce à quoi, est astreinte toute personne qui aspire à vivre sur son territoire. Cette décision signifie que monsieur Fouda aurait failli au respect de tout ou partie de ces règles. On aurait du s’en tenir à cela sauf que cette situation est beaucoup plus complexe et demande donc l’interprétation du droit se fasse avec intelligence pour aboutir à son objectif ultime, un jugement équitable.
Monsieur Fouda est en effet, un citoyen du monde engagé. Après avoir fait de brillantes études couronnées par un Phd au Sénégal et surtout en France. On lui reconnait un passé militant mu par son désir d’influencer son environnement et de ne pas rester spectateur aux mutations qui entourent celui-ci. Il a ainsi publié de nombreux ouvrages et articles sur des questions diverses. Sa participation aux débats de société comme ceux de la commission sur les accommodements raisonnables au Québec qui a fait autorité est venue confirmer une orientation politique résolument tournée vers l’action.
Le débat sur
l’expulsion de monsieur Vincent Fouda se focalise aujourd’hui sur la
possibilité qu’il soit torturé à son retour au Cameroun pire encore, mis
à mort. Une analyse de l’actualité au Cameroun montre qu’on ne saurait
évacuer cette perspective de manière péremptoire. Toutefois, il s’agit
bien là d’un faux débat. Ce qui importe en ce moment c’est l’apparence
de complicité dans laquelle, le gouvernement fédéral s’est emballé. Le
timing est on ne peut plus mauvais. Le gouvernement confirme son désir
d’expulser monsieur Fouda alors que ce dernier est en pleine précampagne
présidentielle
notamment à travers un réseau dynamique et une présence innovatrice sur
le net. Cette décision intervient aussi quelques semaines après qu’un
journaliste camerounais soit mort dans des conditions mystérieuses en
prison alors même qu’il faisait l’objet d’une accusation de nature
politique. Par ailleurs, il serait difficile de prouver que ce chercheur
et professeur d’université représente un danger aussi important pour la
sécurité national qu’il faille l’exporter sur le champ.
On ne peut pas accuser uniquement le gouvernement canadien dans cette histoire. On pourrait logiquement questionner l’attitude de monsieur Fouda. Longtemps étudiant en France, travailleur au Canada, marié à une canadienne, monsieur Fouda aurait pu se prévaloir une autre nationalité depuis longtemps. Que ne l’a-t-il pas fait? L’homme qui se reconnait un destin présidentiel ne voulait pas hypothéquer ses chances de pouvoir un jour participer à une élection présidentielle dans son pays le Cameroun. En effet, ce pays ne permet pas la double nationalité et le cas du professeur Mongo Beti, éminent enseignant de littérature et romancier de renommé internationale qui a été écarté des élections municipales excusez du peu! Aux motifs qu’il se serait prévalu d’une autre nationalité est assez éloquent pour édifié monsieur Vincent Sosthène Fouda. Voilà comment l’étau se resserre sur un homme et ses ambitions. Même si l’on doit reconnaître au gouvernement fédéral le droit de poursuivre en toutes circonstances une procédure administrative entamée, comment évacuer la lourde suspicion de collusion avec le régime de Yaoundé qui pèsent désormais sur lui? C’est la vraie question donc la démocratie se serait bien passer en ces temps où sous tous les cieux, elle se fait de plus en plus molester.
Dr Gustave Kamguia universitaire camerounais
Chargé de l’animation des comités Cameroun Generation 2011