CANADA - CAMEROUN : CAMEROUNIAISERIES.
Leur point commun : ils sont Camerounais, enseignants à l’Université d’Ottawa et mariés respectivement à une Nigériane et à une Ghanéenne. Ils ont «réussi leur vie». Les deux ont pourtant connu une galère innommable. L’un fut expulsé par son bailleur en plein hiver et dut quitter l’Université pour un temps parce qu’il n’avait pas de moyen lorsque son père est décédé.
Démuni, il fut recueilli par son épouse actuelle, une jeune étudiante ghanéenne. L’autre a connu le même parcours : recueilli en dernier recours par une Nigériane. Lorsqu’ils approchaient leur compatriotes camerounaises, ces dernières s’en moquaient d’eux, disant : «voilà des gens qui n’arrivent pas à se loger et à manger et ils veulent des femmes. C’est la malchance». Aujourd’hui, ils ont tout.
Et les mêmes femmes les accusent déjà, à l’unisson, d’avoir épousé des «étrangères laissant leurs sœurs sans mari». Commentaire de l’un d’entre eux : «Nos compatriotes femmes aiment toujours récolter ce qu’elles n’ont pas semé. Elles cherchent toujours quelqu’un qui a déjà réussi. On leur souhaite bien de chance. Mais on ne va plus changer pour des femmes qui ne nous ont rien apportés»...