CAN féminine 2013: Les Lionnes domptées par les Aigles
DOUALA - 30 OCT. 2012
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Entrée manquée du Cameroun. Pour leur première sortie au Stade Nkoantoma de Bata, les pouliches d’Enow Ngachu sont tombées devant une sélection nationale du Nigeria (1-2) mieux organisée et plus réaliste. L’espoir d’une qualification aux demi-finales ne réside plus désormais que sur la rencontre face à la Côte d’Ivoire jeudi prochain.
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Entrée manquée du Cameroun. Pour leur première sortie au Stade Nkoantoma de Bata, les pouliches d’Enow Ngachu sont tombées devant une sélection nationale du Nigeria (1-2) mieux organisée et plus réaliste. L’espoir d’une qualification aux demi-finales ne réside plus désormais que sur la rencontre face à la Côte d’Ivoire jeudi prochain.
Le
rapace a eu finalement raison du fauve ! Même si plusieurs fans de la
sélection nationale féminine du Cameroun aurait préféré le scénario
inverse. Mission impossible pour les verts-rouge et jaune qui n’ont pu
résoudre l’équation nigériane en dépit de tous les efforts et le beau
football qu’elles ont développé tout au long des 90 minutes. La
championne en titre a imposé son diktat certes, mais les camerounaises
n’ont pas pour autant été ridicules. Ce sont elles qui vont d’ailleurs
donner le ton de la rencontre dès les quinze premières minutes. A la
manœuvre, le duo infernal Gabrielle Aboudi-Onguéné et Christine Mani,
pratiquement omniprésentes dans la surface de vérité des Aigles. Leur
fraîcheur et leur technique représentent un danger pour l’adversaire qui
tente bon an mal an de leur barrer la voie. En vain. Abondamment «
nourries » par un milieu de terrain bien huilé, les deux Lionnes vont
manquer plusieurs fois de loger le cuir au fond des filets.
Le Nigeria qui entend pérenniser son hémogénie sur le football féminin en Afrique va se réveiller quelques minutes plus tard. Suite à un ballon renvoyé en catastrophe au point de corner par la défense, Odu Awadougu, sans poser de question va fusiller Annette Ngo Ndom, la gardienne du Cameroun. C’est l’ouverture du score (1-0). De quoi remettre en confiance les pouliches du coach Kadhiri Ikhana. Dix minutes plus tard, les Lionnes repartent à la chasse. Après une belle combinaison entre Gaëlle Enganamouit et Gabrielle Aboudi Onguéné, la défense nigériane est poussée à la faute. Le dossard 7 du Cameroun est fauché en pleine surface de réparation. L’arbitre, sans hésiter, siffle le penalty. Christine Mani s’élance et prend à contrepied la gardienne. (1-1). Le Cameroun remet les pendules à l’heure. C’est sur ce score que les deux équipes vont à la pause. A la reprise, la domination camerounaise est totale mais seulement Françoise Bella et ses coéquipières pèchent par maladresse. Plus d’une fois, Aboudi Onguéné qui se retrouve seule face au dernier rempart nigérian, va envoyer le ballon dans le décor. Alors qu’on s’achemine déjà à un match nul, les Lionnes vont baisser la garde visiblement à bout de souffle. Perpetua Nkwocha On joue la 98e minute. Nouvelle erreur défensive de la deuxième ligne devenue inattentive et très perméable. Le Nigeria va profiter de cette faille pour inscrire son second but sur un boulet de canon de la redoutable Perpetua Nkwocha, (2-1) La messe est dite. Les Lionnes viennent de plier l’échine. C’est donc vrai que le Nigeria est au football féminin africain ce que le Brésil est au football mondial chez les hommes, la référence absolue. Son palmarès dans la Can se passe de tout commentaire. Après avoir remporté toutes les éditions disputées jusque là, à l’exception de celle de 2008 où elles durent se contenter d’une modeste pour elles troisième place, les Super Falcons sont invincibles. Depuis la création de la Coupe d’Afrique, elles ont livré 36 matches en phase finale, en ont gagné 29 pour 5 nuls et 2 défaites (2002 contre le Ghana, 2008 contre la Guinée Equatoriale, sur le même score 0-1). Que dire de leur efficacité offensive qui ne s’est jamais démentie ? 121 buts inscrits et la défense est souvent demeurée intraitable, seulement 16 buts encaissés soit une différence de buts extraordinaire de +105. Avec un tel parcours, elles sont déterminées à rentrer à la maison avec le trophée de cette 8e Can. Pour espérer continuer l’aventure, le Cameroun devra impérativement se débarrasser de la Côte d’Ivoire jeudi prochain. Gare au faux pas. Christian TCHAPMI Focal: Mystère autour des primes des Lionnes Pour avoir vécu le même rituel plus d’une dizaine de fois, cela ne devrait plus surprendre. Face à la presse jeudi 25 octobre, Adoum Garoua, le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) a largement orienté sa communication sur le soutien constant et permanent du gouvernement à l’endroit des joueuses de la sélection nationale pour leur garantir une participation honorable. C’est d’ailleurs pourquoi, il a rappelé pour que nul n’en ignore que « les pouvoirs publics ont pris toutes les mesures nécessaires pour assurer une participation honorable de l’équipe nationale à la Coupe d’Afrique des nations féminine à travers un soutien matériel et financier conséquent. Nous croyons en cette équipe et nous les encouragerons jusqu’au bout». Pour Adoum Garoua, le gouvernement a convenablement joué sa partition et n’attend plus que de voir les joueuses en faire autant en offrant au public camerounais un spectacle à la mesure des efforts et des sacrifices consentis pour leur préparation prompt à les conduire au sacre. Au nom de l’union sacrée autour des Lionnes, le Minsep veut y croire malgré les réticences. Mais qu’en est-il donc de l’éternel problème des primes très souvent à l’origine des remous et des tensions au sein de la tanière ? Le patron des sports tente sans pour autant convaincre la presse de ce que toutes les dispositions réglementaires en la matière ont déjà été prises rassure qu’ « il n’y aura pas de problème à ce niveau. Le gouvernement va continuer à honorer ses engagements. Avec le peuple camerounais, nous sommes tous derrière nos Lionnes. En dehors des primes de victoires et de matches nuls, les joueuses recevront également des primes olympiques pour les différents stages effectués à Yaoundé. A cela il faut également ajouter des primes de participation à la Can et d'autres gratifications qui seront revus à la hausse selon l’échelon (en cas de qualification pour les demi-finales et la finale Ndlr », conclut-il. Quoi qu’il en soit, attendons de voir si la tanière va de nouveau hurler. C. T. |
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