Camwater: Jean William Sollo coincé au SED pour 350 millions de Fcfa
Yaoundé, 21 Novembre 2013
© René Atangana | La Météo
L'Anif a récemment saisi le Tribunal criminel spécial (Tcs) qui à son tour, a commandé une enquête sur des virements de l'entreprise au profit de 5 curieux prestataires.
C'est un Jean William Sollo éreinté, flétri et la chemise sortant de la taille du pantalon où elle avait été enfilée qui a émergé, lundi dernier — et non mardi, comme indiqué malencontreusement dans notre dernière édition —, du bureau du colonel Ahmadou Dahogobiri, patron du Service central des recherches judiciaires au secrétariat d'Etat à la Défense (Sed) en charge de la gendarmerie. Le Directeur général de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) y était entendu dans le cadre d'un dossier détonnant, lié à des virements bancaires tous aussi insolites de son entreprise dans le compte bancaire d'un tiers.
Déjà convoqué la semaine dernière, Jean William Sollo avait prétexté un empêchement lié à la préparation de la visite du Chef de l'Etat à Douala. Mais, il ne pouvait infiniment faire le dilatoire sans inspirer le courroux des enquêteurs du Sed.
La nouvelle «affaire Sollo», c'est des règlements de prestations d'un montant total de plus de 350 millions de francs, au profit de cinq présumées entreprises. L'Agence nationale des investigations financières (Anif), qui déclenche l'affaire, a été intriguée de mouvements de fonds ayant, en l'espace de cinq mois, atterri dans un compte dormant, appartenant à un certain Aloïs Ndzié Ndzié, qui en remontant les investigations, serait employé à la Camerounaise des eaux (Cde) Douala. Le plus curieux, c'est que les fonds virés par Camwater disparaissaient quasi instantané-ment du mystérieux compte, retirés par des mains visiblement expertes dans les tripatouillages financiers.
Comment la Camwater a-t-elle pu virer le règlement de prestations dans un compte appartenant à un particulier? Cette question de l'enquêteur à Jean William Sollo est d'autant plus lancinante que, dans les procédures, chaque lettre-commande comporte des dispositions financières parmi lesquelles le relevé d'identité bancaire (Rip). Autant dire que, sauf manœuvre dolosive, aucune société digne de ce nom ne peut régler une prestation à travers le compte bancaire d'un tiers, mais plutôt dans celui du prestataire. Circonstance aggravante, les cinq virements des cinq «prestataires» appartenant tout aussi à des prestataires différents, ont été faits au profit d'un même compte bancaire: celui de sieur Aloïs Ndzié Ndzié.
A toutes ces incohérences, Jean William Sollo a préféré se défausser sur son Directeur des affaires financières (Daf), Dieudonné Mah, avec qui il avait déjà travaillé du temps de son sinistre passage à l'Office national de développement des forêts (Onadef). Le patron de Camwater, interrogé sur la régularité de ces opérations a, en bredouillant, déclaré avoir trouvé ces dossiers sur la table. «C'est mon prédécesseurs qui les a traités, et je n'ai fait que les liquider mon arrivée à Camwater», a-t-il déclaré. Soit.
Il n'en demeure pas moins que la procédure de vérification nécessite la certification de l'ordonnateur des dépenses, qui n'est autre que le Directeur général. A cette réflexion, Jean William Sollo a indiqué que cette étape était du ressort de son Daf et que son travail consistait simplement à apposer son auguste signature au bas des documents. Une étourderie qui passe difficilement, venant d'un prétendu gestionnaire de haut vol.
Plus grave, selon des sources introduites, M. Sollo a repris à son compte, plusieurs dossiers compliqués dont le paiement fut rejeté pour non-exécution des marchés par son prédécesseur. Et les cinq paiements à problème en faisaient partie. Pour l'Anif, il s'agit ni plus ni moins que d'un détournement de deniers publics. Après la scandaleuse avance de quelque 15 millions de francs pour une prétendue insertion publicitaire dans un journal virtuel appartenant à Harrys Mintya, après les 118 millions de francs gracieusement offerts à un beau-frère sous couvert de «consultations» de gré à gré, sans l'autorisation du Premier Ministre, après l'affaire du terrain d'Etetak, à Yaoundé, où la Camwater a dilapidé près de 100 millions pour rien et dont l'ancien pilleur de l'Onadef (Office national de développement des forêts) a auditionné au Sed l'année dernière, revoici Jean William Sollo au cœur d'un autre scandale financier. Et cette autre atteinte à l'éthique managériale risque de le précipiter davantage dans les serres de l'Opération « épervier».
© René Atangana | La Météo
L'Anif a récemment saisi le Tribunal criminel spécial (Tcs) qui à son tour, a commandé une enquête sur des virements de l'entreprise au profit de 5 curieux prestataires.
C'est un Jean William Sollo éreinté, flétri et la chemise sortant de la taille du pantalon où elle avait été enfilée qui a émergé, lundi dernier — et non mardi, comme indiqué malencontreusement dans notre dernière édition —, du bureau du colonel Ahmadou Dahogobiri, patron du Service central des recherches judiciaires au secrétariat d'Etat à la Défense (Sed) en charge de la gendarmerie. Le Directeur général de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) y était entendu dans le cadre d'un dossier détonnant, lié à des virements bancaires tous aussi insolites de son entreprise dans le compte bancaire d'un tiers.
Déjà convoqué la semaine dernière, Jean William Sollo avait prétexté un empêchement lié à la préparation de la visite du Chef de l'Etat à Douala. Mais, il ne pouvait infiniment faire le dilatoire sans inspirer le courroux des enquêteurs du Sed.
La nouvelle «affaire Sollo», c'est des règlements de prestations d'un montant total de plus de 350 millions de francs, au profit de cinq présumées entreprises. L'Agence nationale des investigations financières (Anif), qui déclenche l'affaire, a été intriguée de mouvements de fonds ayant, en l'espace de cinq mois, atterri dans un compte dormant, appartenant à un certain Aloïs Ndzié Ndzié, qui en remontant les investigations, serait employé à la Camerounaise des eaux (Cde) Douala. Le plus curieux, c'est que les fonds virés par Camwater disparaissaient quasi instantané-ment du mystérieux compte, retirés par des mains visiblement expertes dans les tripatouillages financiers.
Comment la Camwater a-t-elle pu virer le règlement de prestations dans un compte appartenant à un particulier? Cette question de l'enquêteur à Jean William Sollo est d'autant plus lancinante que, dans les procédures, chaque lettre-commande comporte des dispositions financières parmi lesquelles le relevé d'identité bancaire (Rip). Autant dire que, sauf manœuvre dolosive, aucune société digne de ce nom ne peut régler une prestation à travers le compte bancaire d'un tiers, mais plutôt dans celui du prestataire. Circonstance aggravante, les cinq virements des cinq «prestataires» appartenant tout aussi à des prestataires différents, ont été faits au profit d'un même compte bancaire: celui de sieur Aloïs Ndzié Ndzié.
A toutes ces incohérences, Jean William Sollo a préféré se défausser sur son Directeur des affaires financières (Daf), Dieudonné Mah, avec qui il avait déjà travaillé du temps de son sinistre passage à l'Office national de développement des forêts (Onadef). Le patron de Camwater, interrogé sur la régularité de ces opérations a, en bredouillant, déclaré avoir trouvé ces dossiers sur la table. «C'est mon prédécesseurs qui les a traités, et je n'ai fait que les liquider mon arrivée à Camwater», a-t-il déclaré. Soit.
Il n'en demeure pas moins que la procédure de vérification nécessite la certification de l'ordonnateur des dépenses, qui n'est autre que le Directeur général. A cette réflexion, Jean William Sollo a indiqué que cette étape était du ressort de son Daf et que son travail consistait simplement à apposer son auguste signature au bas des documents. Une étourderie qui passe difficilement, venant d'un prétendu gestionnaire de haut vol.
Plus grave, selon des sources introduites, M. Sollo a repris à son compte, plusieurs dossiers compliqués dont le paiement fut rejeté pour non-exécution des marchés par son prédécesseur. Et les cinq paiements à problème en faisaient partie. Pour l'Anif, il s'agit ni plus ni moins que d'un détournement de deniers publics. Après la scandaleuse avance de quelque 15 millions de francs pour une prétendue insertion publicitaire dans un journal virtuel appartenant à Harrys Mintya, après les 118 millions de francs gracieusement offerts à un beau-frère sous couvert de «consultations» de gré à gré, sans l'autorisation du Premier Ministre, après l'affaire du terrain d'Etetak, à Yaoundé, où la Camwater a dilapidé près de 100 millions pour rien et dont l'ancien pilleur de l'Onadef (Office national de développement des forêts) a auditionné au Sed l'année dernière, revoici Jean William Sollo au cœur d'un autre scandale financier. Et cette autre atteinte à l'éthique managériale risque de le précipiter davantage dans les serres de l'Opération « épervier».