Campus de Douala: Des judas parmi les grévistes
Écrit par Vivien Tonfack, stagiaire |
Jeudi, 17 Janvier 2013 15:38 |
Le mouvement d’ordre de grève lancé par le Syndicat national des enseignants du supérieur (SYNES) n’a pas été respecté par l’intégralité des enseignants de ladite institution.
Le 16 janvier 2013 avait été brandie par
le syndicat national des enseignants du supérieur comme date à laquelle
il mettra en pratique sa menace de boycott des cours si les doléances
contenues dans le communiqué final de la session extraordinaire de son
bureau exécutif tenue le 10 janvier dernier ne trouvaient pas dans les
meilleurs délais de suite favorable. A l’université de douala ce
mercredi, l’ambiance au premier regard ne suscitait aucun soupçon de
trouble de cours. Il fallait cependant visiter les amphis et autres
salles de cours pour percevoir des réalités contrastées.
D’un coté, les étudiants attendant en
vain de l’ombre de leurs enseignants. C’était le cas à l’amphi « Pr Nlep
Gabriel » où, les étudiants de la filière MATHS-INFO2 avaient répondu
présent et les enseignants, absents. L’un d’eux raconte tout inquiet
« on devait avoir cours depuis 11h. Le premier enseignant n’est pas
venu. Il est déjà plus 16 h et le second n’est pas toujours là.» Dans
l’amphi « Pr Fonlon Bernard » tout à coté, les étudiants de COMPTABILITE
ET FINANCE s’impatientent également. Ils attendent en vain leurs
enseignants pourtant, les plus assidus depuis 3heures. Ce que ne
comprend pas le délégué de cette filière « depuis la rentrée, aucun des
deux professeurs qui devaient nous tenir aujourd’hui n’avait encore
manqué. Je ne comprends pas ce qui se passe» s’étonne t il. Pendant que
nous échangions, ce délégué reçoit un coup fil. Au bout de la ligne, son
enseignant. Celui-ci lui signale son indisponibilité sans autres
précisions.
De l’autre coté, des étudiants concentrés
à écouter les explications venant de l’enseignant comme nous l’avons
noté au gymnase de Basket-ball transformé en salle de cours où, les
étudiants de SECO1 suivaient un cours de Mathématiques. Comme eux
plusieurs autres étudiants ont continué sans perturbation aucune à
recevoir les enseignements. Il s’agit entre autre de ceux de Seco3 et
Biologie animale1. Après investigations, il ressort que les enseignants
ayant boycotté le mot d’ordre de grève du SYNES, sont pour la plupart
des cadres de l’université.
La grève des enseignants du supérieur n’a
pas seulement paralysé les cours dans les campus universitaires de
douala, mais a fait passer de sales moments à certains journalistes
allés couvrir cet évènement. En effet, Junior Kaparan et Narcisse Um,
tous en service à STV ont été tenus captifs pendant plus de deux heures
par le responsable de la sécurité de l’université de Douala. Il leur
serait reproché d’avoir pris des images à l’intérieur du campus sans
autorisation préalable de la haute hiérarchie de cette institution
universitaire. Chose que dément l’homme de média que nous avons joint au
téléphone « avant d’arriver à l’université, nous avons d’abord informé
le responsable de la communication de l’institution.»
Par cette grève d’avertissement qui ira jusqu’au 19 janvier, le SYNES exige « l’Allocation spéciale pour la modernisation de la recherche aux enseignants dans les universités d’Etat. »
« En cas de non versement à terme de
ladite quatrième tranche, une deuxième grève d’avertissement sera
organisée du 28 Janvier au 2 février 2013 et portera sur l’arrêt des
enseignements, évaluation et encadrement », souligne le communiqué du
SYNES signé du 10 janvier 2013.