Cameroun,Sur Internet: "L'appel du peuple" qui demande le départ de Biya
Cameroun,Sur Internet: "L'appel du peuple" qui demande le départ de Biya
De nombreux analystes taxent d'anti «appel du peuple» les messages qui inondent depuis quelques semaines les différentes boîtes électroniques à l'adresse mail du chef de l'Etat. De même que tous les autres au vitriol contre sa personne sur les réseaux sociaux. Le vrai appel du peuple. C'est ainsi que de nombreux internautes présentent la floraison de textes peu élogieux pour le président de la République à moins de deux mois de la présidentielle annoncée en octobre 2011. Ils sont présents sur Facebook, Twitter, Google, Badoo... Tous les messages véhiculés par ces textes désignent Paul Biya comme responsable de la crise économique et de la baisse des valeurs que connaît le Cameroun. Certains émetteurs de ces messages n'hésitent même pas de le taxer de dictateur ou de «roi fainéant» qui par sa passivité aurait laissé s'enraciner l'inertie et prospérer des voleurs à col blanc. D'autres encore plus corrosifs, parlent de Paul Biya en empruntant un ton à la limite de l'injure.
Mais quelles que soient les variantes observées dans les différentes formes de messages délivrés et diffusés sur la Toile, une réalité est constante: Paul Biya n'est pas aimé de ces Camerounais qui écrivent de leurs chambres ou de leur bureau à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. D’ailleurs, nombre d’entre eux assimilent ces messages «au vrai appel du peuple» (faisant référence à «Paul Biya: l'appel, du peuple», ouvrage dithyrambique à l’égard de Paul Biya édité déjà en 5 volumes par Sopecam). A ce titre, un certain Viano laisse sur la page Facebook de «One Cameroon in 2011», ce message: « Nous sommes des millions à écrire déjà partout sur de nombreux réseaux sociaux que voici le vrai appel du peuple. Celui qu'aucun éditeur ne peut compiler et imprimer pour vendre dans les librairies du Cameroun. Comme ce cercueil de motions de soutien adressé à Paul Biya que Cameroon Tribune s'est empressé d'éditer avec l'argent du contribuable. Cela, pour une raison simple. Ces messages demandent au dictateur qui a confisqué les institutions et le jeu électoral pour se maintenir au pouvoir depuis 29 ans, de partir.» Sic. Des messages analogues à celui-ci fusent par dizaines de milliers chaque jour sur Internet, avec une violence verbale qui en dit long sur l’opinion que leurs destinateurs se font du chef de l’Etat. Se montrant plus offensifs, d'autres «messagers» ont pris d'assaut les boites électroniques à l'adresse de Paul Biya, dans l’espoir de se faire entendre directement par le «tortionnaire national».
«Répliquer farouchement»
Ses destinataires, eux, n'en sont pas insensibles. Puisque face à cette escalade d'appels du peuple d'un autre genre (en tout cas pas celui qui est attendu par le régime), le Rdpc a organisé une riposte. Elle consiste à inviter tous les jeunes sympathisants et militants de ce parti politique à être présents sur la Toile. Et pour la mise en musique, c'est le secrétaire national des organisations spécialisées qui a embouché la trompette du réarmement. En l'espace de quatre jours, à Bamenda (le 03 août, 2011) et à Yaoundé (le 06), Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt a exhorté invariablement les jeunes à «envahir les Facebook, Google, Twitter, Internet, Sms, Webs, E-mails, etc. (…) Chers militants de Ojrdpc, vous avez l'obligation de maitriser ces technologies pour ainsi devenir leaders sur le terrain cybernétique». Aussi, invitait-il les jeunes du Rdpc à investir la Toile et «répliquer farouchement» à ceux des internautes qui à travers ces différents sites cités plus haut, «mènent une campagne contre la candidature de Paul Biya». C’est dire si l’anti «Paul Biya: l’appel du peuple» suscite des insomnies à Yaoundé.