Cameroun,Rdpc : Bal de vautours au comité central
Cameroun,Rdpc : Bal de vautours au comité central
Benoît Ndong Soumhet et Ibrahim Talba Malla Oumate multiplient d’artifices pour saboter l’action du Sg/Rdpc. Jusqu’où iront ces deux cadres intriguants du parti des flammes ? Le Cameroun n’a cessé de livrer au monde entier ses mystères. La pratique politique ici déroule au fil des temps ses spécificités, ses curiosités et ses incongruités. Voilà un parti politique qui se veut leader incontesté de la scène nationale mais qui excelle dans de querelles de chiffonniers du genre tel ne vaut rien, c’est moi qui mérite ce poste et s’en suivent généralement des pièges à répétition.
C’est dans cet engrenage qu’est coincé le Rdpc où ses militants se livrent une bataille féroce qui entame malheureusement le moral des troupes. En trois années de magistère, il faut reconnaître que la sérénité souhaitée lors du remplacement du grabataire Joseph Charles Doumba par René Emmanuel Sadi n’est pas au rendez-vous. Si le Sg a une vision futuriste du grand parti national, tel n’est pas le cas pour ses collaborateurs qui érigent des torpilles au quotidien pour se positionner en indispensable absolu. Ndong Soumhet et Talba Malla arborent cette posture qui leur sied comme un soulier de cendrillon. C’est ainsi qu’ils sont depuis un certain temps de la suite officielle du Sg.Rdpc lors de ses descentes sur le terrain. On est à se demander à quoi leurs présences servent réellement. L’on retiendra de la tournée du Wouri que les déclarations de Laurent Esso présentant le Sg de «Monsieur le Président » ont été bien applaudies par ces deux comploteurs. Le parti qu’ils prétendent servir n’est guère un îlot de vitalité dans un paysage politique national sans acteurs de poigne mais une véritable arène à crabes où sexe, argent et trahison prolifèrent. Dans le Mfoundi, le parti est loin d’être remobilisé à la base à quelques mois de l’élection présidentielle. Dans l’Océan, le grand meeting a été reporté maintes-fois. Le conseiller spécial du Sg/Rdpc et son secrétaire à l’organisation en font à leurs têtes tellement ils sont obnubilés par d’improbables décrets présidentiels.
Le cas Ndong Soumhet Benoît
Cet administrateur civil principal actuel Directeur général de l’Enam ambitionne occuper le poste de ministre des finances. Dans son département d’origine, la Lékié, il se dit de bouches à oreilles qu’il est très apprécié par le Président de la République qui le lui a fait savoir en décembre dernier lors des festivités du cinquantenaire de l’école qu’il dirige. Le portefeuille piloté actuellement par Essimi Menyé lui reviendra bientôt surtout que le fils de Mfomakap est vomi par les siens qui le jugent de pingre et le président de la République aurait confié à plusieurs barons du régime que l’ancien cadre du Fmi est incompétent puisque les douanes sont une coquille vide, l’assiette fiscale n’est pas élargie et les malversations financières ont pignon sur rue dans toute la chaine de la dépense politique. Alors Benoît Ndong Soumhet qui ferait l’unanimité dans la région pour avoir beaucoup mis les fils du village dans la plus grande école de formation de la République, remplacerait convenablement le Minfi, poste juteux où la Lékié avait grassement bénéficié lors du séjour de Antoine Tsimi. Ces élucubrations ne sont que des chimères car le spécialiste de coups bas qu’est Benoît Ndong Soumhet ne saurait manager convenablement un département ministériel stratégique comme les finances. Bien qu’étant administrateur économique et financier, on ne lui reconnaît aucune technicité d’envergure. Son passage au Contrôle Supérieur de l’Etat a plutôt cultivé son génie dans le trafic d’influence, raison pour laquelle, il a étalé sa boulimie financière au grand jour à l’Enam. Si le détenteur du pouvoir discrétionnaire de nomination consent à sa promotion, les ministres des affaires sociales ou celui de l’Emploi pourraient lui convenir notent plusieurs analystes sous anonymat. Il est bien récurrent que les médiocres introduits dans les milieux sectaires briguent bien de postes ministériels au pays de nos ancêtres et ce ne serait pas Bénoît Ndong Soumhet à la gestion controversée de l’Enam qui ferait exception. Comme quoi l’inertie mène à tout et l’histoire retiendra que le fils de Konabeng qui a fait bitumé l’axe Mva’a Konabeng grâce au business conclu avec son ami Messengue Avom du ministère des travaux publics (nous y reviendrons), le Dg de l’Enam a instauré la corruption, le népotisme, le coquinage, le copinage et la fraude à haute échelle à dans cette prestigieuse école qui forme l’élite. L’Enam est une brillante poche de mal-gouvernance ou le fractionnement de marchés se pratique à merveille où les élèves sont peu occupés avec des heures creuses dans toutes les filières tenus par des amis à qui on aura pris le soin d’émietter les cours pour se partager le magot. La surfacturation des marchés y règne également comme ce fut le cas avec les agendas 2010. Tel est le triste record à l’actif du collaborateur du Sg/Rdpc qui rêve moderniser le parti des flammes en quête d’un souffle nouveau.
Quid de Talba Malla
Le fils à papa, tout puissant directeur général de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures, président de la confédération africaine de sport pour tous et grand propriétaire immobilier est un spécimen de la prévarication qui se réfugie derrière son flegme pour narguer la République. De son grade politique au comité central Rdpc où il officie au secrétariat à l’organisation, Ibrahim Talba Malla est avare en déclaration mais prolifique en coups-bas. Il dit à qui veut l’entendre que le Sg René Sadi ne connaît pas le parti, c’est lui qu’il maitrise mieux le terrain pour y avoir milité ardemment depuis la création du Rdpc en 1985. De connivence avec ses frères du septentrion, Talba Malla estime avoir trop donné et même consolidé le pouvoir du chef de l’Etat, le poste de Sg/Rdpc cumulativement avec le poste de Ministre de l’économie doit lui revenir d’office. Las d’attendre ce strapontin ministériel qui viendrait couronner les deux décennies passées à la Csph avec gabegie à l’appui, l’enfant terrible du Mayo Sava explore actuellement le volet maraboutique pour triompher. Il était récemment à Maiduguri au Nigeria voisin composer une potion visant à appâter Paul Biya lors de la soirée de gala du 20 mai prochain au Palais de l’Unité. Après avoir fait main-basse sur le patrimoine de la Csph, c’est un ministère qu’il faut maintenant piller et paralyser le parti.
Tels sont les desseins inavoués du secrétaire à l’organisation dont on retient la démobilisation de la base militante par des élus locaux inaptes à la praxis politique. Hypocrite et condescendant Talba Malla demeure un danger pour la République, ses amis des pénitenciers de Kondengui et de New-bell l’attendent urgemment car l’épervier serait à ses troupes pour justifier les surfacturations grossières de l’immeuble siège.
Pour un parti national revigoré et vibrant en phase avec sa base à l’orée des grandes échéances, le président National du Rdpc gagnerait de sanctionner des camarades qui ternissent l’image du groupe. Ndong Soumhet et Talba Malla exaspèrent les militants et cette situation est de nature de fragiliser le parti. Il faut faire gaffe à moins de perpétrer le banditisme politique qui a souvent fabriqué de fausses victoires. Le Cameroun de 2010 ne mérite pas ça..
© Le Zénith No 45 : Alfred Basseck