Cameroun:La pornographie de retour sur les étals à Yaoundé
Cameroun:La pornographie de retour sur les étals à Yaoundé
CD, DVD, documents estampillés X et autres revues érotiques refont surface dans les principales artères de la capitale.Image forte que celle offerte par un groupe de personnes rassemblées, telles des mouches près d’une ruche, autour d’un commerçant.Nous sommes au lieu dit carrefour Poste centrale et la scène met aux prises un vendeur de produits divers et des clients potentiels. Au menu des échanges, les transactions en vue de se procurer quelques accessoires érotiques. Démarches qui semblent se faire sans crainte ni considération aucune de la présence alentour des forces de l’ordre. Pourtant, un arrêté préfectoral interdit la vente de ces accessoires. En effet, en octobre 2009, mettant en application un arrêté préfectoral signé le 23 juillet 2008 signé, des équipes de lutte contre la vente de ces produits se sont déployées sur le terrain.
Une véritable chasse s’est alors ouverte contre ces « atteintes à la pudeur et à la moralité publique ». Selon un commerçant du marché central, « les policiers circulaient beaucoup dans le marché, c’était étrange. Au départ on pensait qu’ils cherchaient des produits contrefaits. On voyait les vendeurs de CD se faufiler dans le marché, fuyant les forces de l’ordre et c’est là qu’on a compris ce qui se passait ».
Avant la diffusion de l’arrêté préfectoral, les supports érotiques se vendaient un peu partout sur les axes les plus fréquentés de Yaoundé. Outre les produits téléchargés, qui sont majoritaires et vendus sur des supports de type CD et DVD,l’on pouvait se procurer des livres portant des étiquettes imprimées d’images de personnages en plein ébats. Les campagnes de lutte contre ce commerce s’étant interrompues, les vendeurs de supports pornographiques sont de retour dans les rues.
Les produits érotiques ne sont plus exposés, mais vendus sous les manteaux, dans les brouettes, et à travers le bouche à oreille. Avec des étiquettes en double face cette fois, toutes blanches et sans images. « De quoi faire diversion » nous précise un autre vendeur. « Les gars ont changé de stratégie, il faut être un connaisseur pour savoir que c’est la nouvelle manière de vendre ces CD » renchérit une source à la quête d’un support érotique au marché Mvog-Mbi. « Depuis que la police nous a interdit de vendre ces CD dans la rue, nous n’avons plus trop de clients. Je préfère circuler dans le marché, chercher mes clients et comme ça la police ne peut pas saisir mes produits », nous confie un jeune vendeur de films érotiques au marché Ekounou. Les prix oscillent entre 500 et 2000 FCFA, ajoute-t-il.
D’autres adeptes de la vente de ces produits interdits, plus futés, continuent d’exposer au trottoir leurs cargaisons de films et bandes dessinées. A la demande du client un article érotique est vite remis en échange de l’argent. Ainsi va la ville de Yaoundé aujourd’hui, avec ses commerçants toujours plus présents et encore plus enclins à violer la loi en vigueur qui interdit la vente, la détention et la production dans le Mfoundi des produits érotiques.
CE QUE DIT LA LOI
Le code pénal en son article 265 sur les publications obscènes prévoit « des peines d’emprisonnement de un mois à deux ans et une amende de 10.000 à 500.00FCFA pour tout détenteur ou producteur de ces publications en vue d’en faire le commerce ». Au cas où un individu possèderait une entreprise de fabrication ou de stockage de dessins, d’écrits ou d’objets tendant à corrompre les moeurs, il précise que « la juridiction peut également ordonner sa fermeture pour une durée de un an au plus. »
Note de la rédaction de Camer.be: ÉMERGENCE,L'HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES PARAÎT LE MARDI et est Édité par MARCOM (MARKETING - COMMUNICATION). SIÈGE : BASTOS. Vous pouvez dès à présent vous abonner à l'adresse suivante: BP : 11845 - YAOUNDÉ. TÉL: 237 33 16 77 35. EMAIL : JOURNALEMERGENCE@YAHOO.COM
© Publié en collaboration avec ÉMERGENCE N° 001 du 01er au 07 Juin 2010 : ESTHER PIIM