Cameroun,Jean-Michel Nintcheu: «Notre objectif est atteint»
Cameroun,Jean-Michel Nintcheu: «Notre objectif est atteint»
[...] Vous constaterez vous-même la dérive totalitaire de ce régime qui ne recule pas devant le ridicule, qui est capable de provoquer des incidents sur les lieux du défilé. Ils veulent entendre un seul son de cloche, une seule musique. Le RDPC a défilé avec l’effigie de Chantal Biya. Ce qui est extrêmement grave car elle ne représente rien sur le plan protocolaire. C’est grave que ces autorités mal inspirées laissent passer ce genre de folklore et nous empêchent de défiler avec nos messages qui sont pourtant citoyens et patriotiques.
Pourquoi des messages lors de ce défilé alors que vous saviez que c’est interdit ?
Nous avons décidé de défiler avec des pancartes pour exprimer les messages qui nous tenaient à cœur. Nous avons décidé de faire de ce défilé, un défilé contestataire. C’est ainsi que nous avons confectionné un certain nombre de messages liés à la dépénalisation des délits de presse, par rapport au recensement, par rapport à ELECAM, la décentralisation, etc. Ce sont nos préoccupations par rapport à ces grandes questions.
Quel regard posez-vous sur la célébration de ces cinquantenaires ?
Ces cinquantenaires sont célébrés avec beaucoup d’indifférence de la part des populations. Nous sommes surpris autour du tapage qui est fait sur cette célébration. Au SDF, on se demande ce qu’on célèbre. On célèbre 50 ans de misère, 50 ans de gâchis. C’est pourquoi nous avons décidé de faire un défilé protestataire. Nous n’avons pas voulu défiler comme la légion romaine devant Jules César. Nous avons atteint notre objectif car notre message est passé. L’incurie, la maladresse des forces de l’ordre, j’allais dire le désordre, a fait en sorte que les populations ont vu comment on nous a bloqués pendant près d’une heure. C’est surtout le message portant sur la dépénalisation des délits de presse qui a posé problème.
Les militants de Douala IIIè ont particulièrement été interdits de défilé. Pourquoi ?
Ils n’ont pas défilé car ils formaient la queue. Nous, on a pu passer avec deux banderoles, concernant le recensement et la décentralisation. La 3è banderole qui concernait l’alternance à la tête du pays a été bloquée. C’est pourquoi nos camarades n’ont pas pu défiler. Vous constaterez vous-même la dérive totalitaire de ce régime qui ne recule pas devant le ridicule, qui est capable de provoquer des incidents sur les lieux du défilé. Ils veulent entendre un seul son de cloche, une seule musique. Le RDPC a défilé avec l’effigie de Chantal Biya. Ce qui est extrêmement grave car elle ne représente rien sur le plan protocolaire. C’est grave que ces autorités mal inspirées laissent passer ce genre de folklore et nous empêchent de défiler avec nos messages qui sont pourtant citoyens et patriotiques.
Après le boycott de l’an dernier, le SDF refait parler de lui…
C’est la décision du parti. Nous sommes un démembrement organisé qui a décidé de respecter les décisions de la hiérarchie. Il fallait qu’on défile certes, mais à notre manière.
© Le Messager : Entretien avec Etame Kouoh