Cameroun,Contrôles routiers :La fuite en avant du gouvernement
Cameroun,Contrôles routiers :La fuite en avant du gouvernement
Le
délégué général à la sûreté national (Dgsn) a préféré abandonner les
axes routiers aux délinquants de tous poils. Au lieu de s’atteler à la
tâche de discipliner ses policiers.Une politique de l’autruche aux
conséquences incalculables sur la sécurité des personnes et des biens.
Depuis sa nomination au poste de Délégué général à la sûreté nationale
le 31 août 2010, l’acte le plus fort que le nouveau patron de la police,
Martin Mbarga Nguele, a pu poser, est la suspension de tous les
contrôles routiers classiques par ses éléments, sur toute l’étendue du
territoire national. Tout le long de la tournée de prise de contact
qu’il a effectuée à travers les différentes unités de police, le
diagnostic qu’il a fait de la situation au sein de la police a gardé
un constance dans le ton : « Ceux d’entre vous qui ont fait de
l’arnaque et de la mendicité sur la voie publique leur crédo doivent
se reconvertir sans délai….La discipline doit être l’élément fondateur
de votre action », a lancé le Dgsn, le 13 octobre 2010 à Bamenda, lors
de la cérémonie de prise d’armes qu’il a présidée ce jour dans la
capitale régionale du Nord ouest ». Il a aussi dénoncé pêle-mêle, des
cas où , sur influence de l’argent, un innocent se retrouve en prison
alors que le coupable est en liberté, les agressions à répétition dans
les taxi de ville, des vols à l’aide des motos, le calvaire des usagers
dans les embouteillages monstres des centres urbains où la présence du
policier est pourtant précieuse et prévue, l’incivisme caractérisé des
usagers sur la voie publique…Le Dgsn a par exemple récupéré, lors de la
dernière étape de sa tournée de prise de contact à Yaoundé en début
novembre dernier, une image de la mendicité publique d’un policier sur
la voie publique : « patron, supplie le policier face à un
automobiliste, ne nous montrez pas vos pièces ou celles du véhicule.
Nous, on a froid. On est là pour vous. Mon enfant est malade ».
Il existe une bonne vingtaine d’infraction liées à l’activité des automobilistes sur la voie publique. Lesquelles infractions donnent lieu à des contravention. Mais Mbarga Nguelé a relevé, comme d’ailleurs ses prédécesseurs, que les recettes des contraventions étaient d’autant plus dérisoires qu’elles étaient détournées en chemin par les agents de police lors des contrôles.
Lors de la réunion bilan avec les responsables des services centraux et extérieurs de la délégation générale à la sûreté nationale le 22 novembre 2010 au palais des congrès à Yaoundé, Mbarga Nguelé a martelé : « il faut que ça change et ça doit changer. C’est une question d’honneur ». Il était drapé dans son uniforme de commissaire divisionnaire, fait rarissime pour un patron de la police. Un symbole qu’il avait tenu à relever.
Alors, une mesure qui n’a pas fait beaucoup de publicité, est justement la suspension des contrôles routiers sur l’ensemble du territoire national.
Une mesure qui fait sauter de joie les usagers de la route. Parce qu’ils peuvent désormais se déplacer paisiblement sur nos axes routiers sans avoir à affronter une infinité de barrières fixes loin de se justifier, véritables postes de « péages privés » que les agents de police, dans le cadre d’un système bien élaboré, avaient multipliés sur nos axes. Pour arnaquer les usagers, au vu et au su de tous, y compris les grands patrons qui attendent « les comptes rendus » à faire remonter.
Mais cette mesure de suspension des contrôles de police sans alternative, est une véritable fuite en avant. Parce que le délégué général aurait dû s’attaquer de front à tous les maux qu’ils a lui-même eu la lucidité d’identifier dans ce corps. Les conséquences d’une telle décision sont sont de n: Les quelques rares automobilistes qui constituaient un dossier de leur véhicule, particulièrement la police d’assurance, pour éviter les tracasseries policières, ont désormais le champ libre. C’est après un accident que l’on va se rendre compte que la police d’assurance n’est pas seulement un bouclier contre le policier. Par ailleurs, les véhicules volés, Les évadés de prison et autres repris de justice de dangereux braqueurs peuvent aller d’une ville à une autre, avec un butin, quelque soit la taille, sans compter la police parmi les écueils qu’ils peuvent rencontrer en chemin.
Il est vrai que la gendarmerie est plus présente que jamais sur les axes routiers. Mais elle ne remplace pas la police. Et selon des informations introduite, le ministère de la défense et la délégation générale à la sûreté nationale ne s’étaient pas concertée, comme dans une administration cohérente, afin que l’une, en attendant, comble le vide laissée par l’autre. D’autant que les deux corps ont toujours géré concomitamment assuré les contrôles routiers. Et les gendarmes sont tout aussi coupables des péchés reprochés à la police. A la différence que les premiers lèvent un peu plus les enchères, maintenant qu’ils sont les rois de la route. Le retour en urgence, surtout en cette période de fête, d’une police à l’image plus enviable et plus honorable, est pourtant incontournable sur nos routes.