Cameroun: Une avocate franco-camerounaise détenue sans jugement depuis deux ans
YAOUNDÉ - 19 Mai 2012
© RFI.fr
“Prisonnière au Cameroun”. C’est le titre de la tribune signée par deux avocats parisiens dans l'édition d'hier du quotidien Libération. Maîtres Charrière-Bournazel et Wasserman y défendent le sort d’une de leur consoeur franco-camerounaise, Me Lydienne Yen-Eyoum, incarcérée depuis janvier 2010 à Yaoundé dans le cadre de l'opération anti-corruption Epervier.
© RFI.fr
“Prisonnière au Cameroun”. C’est le titre de la tribune signée par deux avocats parisiens dans l'édition d'hier du quotidien Libération. Maîtres Charrière-Bournazel et Wasserman y défendent le sort d’une de leur consoeur franco-camerounaise, Me Lydienne Yen-Eyoum, incarcérée depuis janvier 2010 à Yaoundé dans le cadre de l'opération anti-corruption Epervier.
“Prisonnière au Cameroun”. C’est le
titre de la tribune signée par deux avocats parisiens dans l'édition
d'hier du quotidien Libération. Maîtres Charrière-Bournazel et Wasserman
y défendent le sort d’une de leur consoeur franco-camerounaise, Me
Lydienne Yen-Eyoum, incarcérée depuis janvier 2010 à Yaoundé dans le
cadre de l'opération anti-corruption Epervier.
C'est en 2004 que débute l'affaire Yen-Eyoum. A l'époque, l'avocate défend les intérêts de l'Etat dans un contentieux contre la Société générale de banques au Cameroun et reçoit un mandat pour recouvrer une partie de la somme disputée.
C'est là que les versions diffèrent. Selon la justice camerounaise, elle aurait détournée ladite somme en coaction avec le ministre des Finances de l'époque, Polycarpe Abah Abah, et celui du Budget, tous deux incarcérés depuis.
Pour ses avocats, elle aurait prélevé en accord avec le ministre des Finances ses honoraires, impayés depuis plusieurs années. Incarcérée depuis janvier 2010, Lydienne Yen-Eyoum a purgé sa détention provisoire depuis bientôt un an. Ses avocats français ont d'ailleurs porté plainte à Paris contre le président Biya pour détention arbitraire, torture et barbarie. Pour eux, Lydienne Yen-Eyoum est une prisonnière politique, un dommage collatéral des réglements de compte au sommet en raison de sa proximité supposée avec les ministres tombés dans le même dossier.
Au Cameroun, ses conseillers se veulent, contexte oblige, moins offensifs. Ils continuent d'espérer que les charges contre leur cliente soit levée, au nom des exceptions qu'ils ont soulevées devant la justice. Tout comme ses soutiens actifs sur les réseaux sociaux, Lydienne Yen-Eyoum continue, elle, de clamer son innocence depuis la prison centrale de Kondengui, tristement célèbre pour ses conditions de détention déplorables.
C'est en 2004 que débute l'affaire Yen-Eyoum. A l'époque, l'avocate défend les intérêts de l'Etat dans un contentieux contre la Société générale de banques au Cameroun et reçoit un mandat pour recouvrer une partie de la somme disputée.
C'est là que les versions diffèrent. Selon la justice camerounaise, elle aurait détournée ladite somme en coaction avec le ministre des Finances de l'époque, Polycarpe Abah Abah, et celui du Budget, tous deux incarcérés depuis.
Pour ses avocats, elle aurait prélevé en accord avec le ministre des Finances ses honoraires, impayés depuis plusieurs années. Incarcérée depuis janvier 2010, Lydienne Yen-Eyoum a purgé sa détention provisoire depuis bientôt un an. Ses avocats français ont d'ailleurs porté plainte à Paris contre le président Biya pour détention arbitraire, torture et barbarie. Pour eux, Lydienne Yen-Eyoum est une prisonnière politique, un dommage collatéral des réglements de compte au sommet en raison de sa proximité supposée avec les ministres tombés dans le même dossier.
Au Cameroun, ses conseillers se veulent, contexte oblige, moins offensifs. Ils continuent d'espérer que les charges contre leur cliente soit levée, au nom des exceptions qu'ils ont soulevées devant la justice. Tout comme ses soutiens actifs sur les réseaux sociaux, Lydienne Yen-Eyoum continue, elle, de clamer son innocence depuis la prison centrale de Kondengui, tristement célèbre pour ses conditions de détention déplorables.