Cameroun : Trois morts et une trentaine de blessés recensés à l'Hôpital central de Yaoundé à Noël
Cameroun : Trois morts et une trentaine de blessés recensés à l'Hôpital central de Yaoundé à Noël
Vendredi dernier, les fêtards accidentés ou bagarreurs n’ont pas attendu les 12 coups de minuit pour débarquer aux urgences.
Le réveillon de la Nativité a encore été sanglant aux urgences de l’Hôpital central de Yaoundé. Vendredi dernier, les fêtards accidentés ou bagarreurs n’ont pas attendu les 12 coups de minuit pour débarquer aux urgences. « Depuis 19h, c’est la folie. Les blessés arrivent sans arrêt. On peine même à enregistrer certains d’entre eux, car il faut accorder les soins en priorité », explique un des urgentistes. Il est 1h30, et l’équipe de garde se retrouve déjà avec un mort et une vingtaine de blessés sous les bras. Ce bilan va d’ailleurs s’alourdir tout au long de la nuit. Les deux médecins et les quatre infirmières de garde ont fort à faire, et doivent souvent supporter le caractère grossier de quelques-uns.
Après de longues minutes à essayer de panser la plaie d’un jeune homme victime d’un accident à Nkol-Afamba, les infirmières sont excédées de le voir retirer sans scrupule son pansement. « C’était une vraie bagarre avec lui. On s’est mis à plus de quatre pour panser sa plaie, et maintenant il enlève son bandage », raconte une infirmière, déçue et exténuée. Cet homme est tombé d’une moto sur laquelle il se trouvait avec un autre passager, décédé dans l’accident. Leur moto a subi les dommages collatéraux d’une collision entre deux gros porteurs. Les autres blessés du même accident ont également passé leur réveillon à l’Hôpital central, aux urgences et aux petites chirurgies.
Au fil de la nuit, les victimes d’agressions, de bagarres et d’accidents ont grossi les rangs des patients. Un homme présenté comme journaliste traite le personnel soignant d’incompétent, tout en se faisant panser des blessures contractées après une bagarre à Ya-Fe avec un confrère. A la morgue de l’hôpital, deux autres cas de décès, toujours de l’accident de Nkol-Afamba, ont été enregistrés. Vers 2h du matin, les urgences de l’Hôpital central, à saturation, ont conduit les nouveaux arrivants vers d’autres hôpitaux. L’Hôpital général, le CHU, l’Hôpital de la Caisse, entre autres, ont prêté main forte à des personnels débordés.