Cameroun- Tribunal Militaire de Yaoundé: Des armes retrouvées dans un seau d'«Okok»
YAOUNDE - 22 MARS 2012
© Hermine Foumane | L'Avocat
Elles étaient portées par une femme qui voulait aider ses complices, présumés fieffés bandits, à s'évader après avoir orchestré une fusillade, au cours de leur jugement.
© Hermine Foumane | L'Avocat
Elles étaient portées par une femme qui voulait aider ses complices, présumés fieffés bandits, à s'évader après avoir orchestré une fusillade, au cours de leur jugement.
Une scène digne d'un film texasien a
manqué de se produire le 13 mars dernier au Tribunal militaire de
Yaoundé. Quelques présumés bandits de grands chemins, de mèche avec une
dame, dont la présence dans la salle d'audience prêtait à confusion,
avaient échafaudé un plan diabolique pour s'évader. Selon une source, «la dame qui portait le seau de chocolat, pouvait être prise soit comme une simple commerçante ou alors une auditrice».
Dans ce récipient étaient noyées dans une épaisse sauce d'«Okok» des
armes redoutables, notamment, un PA (pistolet automatique) muni d'un
chargeur plein de munitions, une boîte contenant également de munitions,
deux couteaux et un demi-morceau de lame de scie à métaux.
La découverte de cet arsenal est faite à 19 h 30 mn et plus, après que la porteuse du seau lasse d'attendre que l'opération commence, et certainement hantée par quelques appréhensions, était partie en l'abandonnant, et que, l'un des membres du groupe des présumés malfrats, avait décidé de se «repentir». Selon une source, il avait levé le doigt où il était assis, ceint par les chaînes, et avait déclaré en s'adressant au président du Tribunal: «Je veux me repentir. Quand je venais ici aujourd'hui c'était soit pour me faire tuer ou alors pour m'évader. Le seau que vous apercevez là-bas (en indiquant le lieu) porte des armes». Manu militari, le récipient fut apporté au juge qui crut au premier moment à une manœuvre dangereuse du détenu avant d'être rasséréné une fois qu'au fond de celui-ci, l'on retrouva des armes blanches et également une arme à feu. En fait, à en croire notre source, le plan était bien machiné. Il était question pour le prisonnier de trouver quelque raison de se déplacer de là où il gisait afin qu'avec les membres de son équipe et notamment la dame porteuse de ce seau, dans l'intention de s'extirper des verrous de la justice, ils mettent à feu et à sang la salle d'audience. «Ils auraient réussi leur coup sans grand-peine, si depuis quelque temps les autorités judiciaires et pénitentiaires n'étaient pas très prudentes» déclare un gardien de prison. En effet, il serait subodoré la préparation d'une évasion à grande échelle dans les milieux carcéraux camerounais, même si les responsables de cette administration ne savent exactement où elle se ferait. Toute chose qui ferait qu'en ces moments, contrairement à jadis où une fois dans les prétoires les détenus étaient libérés des chaines, ceux-ci les portent jusqu'au moment de se présenter dans le box. La porteuse d'armes aurait été arrêtée quelques jours après le coup raté et incarcérée dans une geôle de la capitale. « Il est à croire que si le seau que la femme portait n'était pas susceptible de faire l'objet de curiosité, une fois qu'elle compte que leur plan ne réussirait pas, sinon avec beaucoup de difficultés, elle l'aurait porté pour sa maison. Mais hélas », affirme un témoin. Selon notre source, « cette bande à laquelle s'était ajoutée la dame devait une fois de plus comparaître le 16 mars dernier. Les responsables du maintien de l'ordre sont donc avertis et devaient par voie de conséquence prendre toutes mesures qui s'imposent afin qu'au Cameroun l'on ne vive le spectacle d'une salle d'audience transformée en champ de bataille. Ils devraient mettre en esprit que pour arriver à cette situation, il faut juste un temps d'incurie, car les bandits ont « plus d'un tour dans leur sac ». Qui eût imaginé qu'un seau contenant un « bon Okok préparé de chez nous » servirait de cache d'armes pour certains membres de la pègre pas du tout à court d'idées dans le grand banditisme ? |
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