Cameroun : Rigobert Song Bahanag , Je ne suis pas responsable de la débâcle en Afrique du Sud

Cameroun : Rigobert Song Bahanag , Je ne suis pas responsable de la débâcle en Afrique du Sud

Cameroun : Rigobert Song Bahanag , Je ne suis pas responsable de la débâcle en Afrique du SudL’ancien capitaine a annoncé sa retraite internationale, tout en considérant que la jeune génération a beaucoup de choses à prouver.

S’il est une chose que le public savait déjà, c’est qu’après la coupe du monde, Rigobert Song Bahanag devait quitter la sélection nationale. Plus d’un mois après la débâcle des Lions indomptables en Afrique du Sud, l’ancien capitaine officialise son départ au cours d’un point de presse qu’il a donné hier, en fin de matinée, au Hilton Hotel de Yaoundé. Côté cour, «j’ai le sentiment d’avoir tout donné avec les Lions indomptables. L’heure est venue de passer le témoin à une autre génération de footballeurs. Les hommes passent, la Nation demeure. Il faut savoir quitter les choses quand il le faut. Je me tiens à la disposition de me successeurs pour partager mon expérience, s’ils me font la demande», a répondu Rigobert Song Bahanag, à la question de savoir s’il n’avait pas été poussé à la sortie. Celui qui a décidé de mettre un terme à sa carrière avec les Lions indomptables a lu son speech derrière des lunettes fumées. Difficile de découvrir ce que «Magnan», de son pseudonyme, ressentait au moment où il reconnaissait «avoir disputé des rencontres avec des personnes exceptionnelles, qui [lui] ont permis de [se] bâtir chaque jour un peu plus.»

Puis, il a enlevé les lunettes pour répondre aux différentes questions des journalistes. On avait manifestement affaire à quelqu’un de stressé, qui était loin d’être aussi serein. Il regardait difficilement le public en face. Quelques minutes avant, Roger Chantal Tuile, qui faisait office de modérateur, a essayé de canaliser l’intervention des hommes de médias. Il a notamment demandé de ne poser que des questions relatives à l’avenir du footballeur et de ne pas revenir sur ce qui s’est passé en Afrique du Sud. Une consigne que l’un des confrères n’a pas respectée. Alors que jusqu’à ce moment il répondait aux questions en étant assis, Rigobert Song Bahanag va se lever et tenir le micro dans la main pour souligner ce qui suit : «Il y a eu beaucoup de choses qui ont été dites sur moi. Vous croyez un instant qu’un père, qui accouche son enfant, concourt à ce qu’il devienne quelqu’un, peut gâcher ce qu’il a bâti pendant longtemps ? Tout ce qui a été dit est totalement faux. Je connais l’honneur et le respect. Je suis resté là où on m’a demandé de rester». Comment expliquer l’absence des responsables du Minsep et de la Fécafoot hier matin au Hilton ?

Côté jardin
Pendant la conférence de presse, côté jardin, le seul nom des Lions indomptables que Rigobert Song Bahanag a prononcé est celui de feu Marc Vivien Foé. Pour le reste, c’était «les leaders», «les doyens», «mes successeurs», «mes coéquipiers». Attitude curieuse pour quelqu’un qui revendique 16 ans dans les Lions indomptables, dont plus de dix ans comme capitaine. De qui parlait-il donc? Même quand il fallait parler du passage de témoin au niveau du capitanat, il a juste indiqué laconiquement : «le relais a été bien donné. Chacun a sa façon de gérer les situations. Je fais confiance au nouveau capitaine, qui devra apporter cette équipe plus haut. Je suis confiant.»

Même si le défenseur de Trabzonspor, club de première division en Turquie, n’a pas voulu parler de ses regrets, on a senti comme un arrière goût d’amertume quand on lui a demandé le souvenir qu’il gardait de Paul le Guen, l’ancien sélectionneur national des Lions indomptables. «Il faut respecter les choix et le fonctionnement de chacun. J’ai vécu quelque chose que je n’avais jamais vécu pendant longtemps. Ca ne m’a pas dérangé plus que ça». Une attitude empreinte de philosophie, quand on sait que c’est sous le technicien français que le brassard de capitaine lui a été enlevé, c’est également sous lui que Rigobert Song Bahanag a été remplaçant le 5 septembre dernier à Libreville (Gabon), et pour la première fois, Paul le Guen ne l’avait pas convoqué pour le match amical du 3 mars dernier à Monaco. Sur l’avenir des Lions indomptables que Rigobert Song Bahanag quitte après 136 sélections, «je laisse une équipe qui a beaucoup de choses à prouver. Elle à 80% voire 90% nouvelle. On devrait lui accorder un peu de temps. Il y a des doyens, qui vont essayer de continuer ce que nous avons commencé. Je leurs fait entièrement confiance.»

© Mutations : Priscille G. Moadougou


02/08/2010
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