Cameroun: Réponse à l'article de Suzanne Kala-Lobe (Les migraines de la diaspora !)
Cameroun: Réponse à l'article de Suzanne Kala-Lobe (Les migraines de la diaspora !)
J'aimerais qu'on la lui fasse parvenir. Il y a quelques points pertinents dans cet article , à savoir par exemple, le fait que le seul fait d’être de la diaspora ne donne aucune qualité par procuration. Toutefois, considérer tous les « diasporés » comme une bande d’aigris, sans vision, incultes et incompétents, nous semble tout à fait injuste. Tous les exilés ne sont pas des clandestins, des aventuriers qui auraient rejoint l’étranger dans la soute à bagages d’un avion ou d’un navire. Et, même si c’était le cas, nos pays ne font-ils pas appel aux sportifs dans cette catégorie qui, anonymes au départ, ont su faire peau neuve dans un environnement qui leur a permis de mieux faire éclore leurs talents? Nos pays ne prennent-ils pas l’initiative de faire la cour aux footballeurs, basketteurs, sprinters, boxeurs, et autres athlètes de la diaspora, pour qu’ils viennent renforcer nos sélections nationales lors des grandes compétitions, en reléguant au second plan, à tort ou à raison, les sportifs restés au pays ?
Ce faisant, ne donnent-ils pas l’impression que le sport est plus important que l’enseignement, la médecine, l’ingénierie, l’informatique, et autres professions libérales, qu’exercent nos compatriotes à un très haut niveau à l’étranger ? Combien de cadres dans ces disciplines, et dans bien d’autres, avons-nous dans l’ensemble du continent africain, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, en Océanie ? Quel suivi faisons-nous pour suivre leur évolution et les intégrer dans nos plans de développement économique, social et culturel?
La fuite des cerveaux, il va sans dire, est une réalité africaine que personne ne peut ignorer. Si nos pays procédaient à un recensement exhaustif de nos ressources humaines, et s'ils faisaient appel à nos meilleurs cadres « intra et extra muros », comme ils savent si bien le faire quand il s’agit du football, le génie africain subirait un coup de fouet salvateur, et permettrait de relever plus efficacement de nombreux autres défis dans tous les secteurs d’activités.
En parlant des « diasporés », de grâce, ne ciblons pas uniquement les gens qui ont fait leur temps, et qui ne vivent plus que dans le passé. Pensons à ces jeunes entrepreneurs dont certains ont fait un malheureux retour au pays natal, parce que les projets qu’ils ont ramenés dans leurs valises ont été rejetés ou phagocytés par le système en place. Ces innovateurs finissent parfois par reprendre, malgré eux le chemin de l’exil.
De quel côté se trouverait la migraine ?* Titre de Camer.be
Lire sur ce lien l'article de Kala Lobé