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Les rencontres entamées le 24 août dernier avec les membres du Comité central se sont achevées hier à Yaoundé.

Palais des Congrès, ce 31 août 2010. Il est 16h. Depuis quelques temps, certains collaborateurs du secrétaire général du comité central (Cc) sortent de la salle des échanges, la mine décontractée et même réjouie, malgré les longs échanges. René Sadi reçoit en effet les délégués du Cc du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) originaires de la région de l’Extrême-Nord depuis près de quatre heures. Le pas mesuré, René Sadi sort enfin de la salle. Il est suivi de ses camarades qui échangent gaiement. Quelques minutes de répit, et le patron de l’administration du parti au pouvoir regagne la salle pour recevoir ses camarades de la région du Nord.

C’est par eux que René Sadi a conclut ces entretiens «très instructifs et très utiles autant pour le secrétariat général que pour les membres du Comité central», ainsi qu’il l’indiquait lui-même. Avant d’expliquer: «Les membres du comité central se sont exprimés. Ils nous ont posé un diagnostique sans complaisance du parti dans leurs différentes régions». Le secrétaire général confirmait ainsi, presque à demi-mot, les informations glanées auprès de certains de ses collaborateurs et camarades du parti. «Chacun de nous s’est exprimé. Et il vomit tout ce qu’il avait à cœur. Le secrétaire général a écouté, il a demandé que le linge sale se lave en famille et que l’on s’accepte», déclarait avec véhémence Julienne Djakaou membre titulaire du comité central de la région de l’Extrême-Nord désignée par le président national.

Réunion technique
La coordinatrice de la Fondation «actions généreuses pour l’intervention rurale» se dit victime d’ «exclusions et d’abus» de la part de certaines têtes couronnées du Rdpc dans le département du Diamaré. Autant de griefs qu’elle a donc porté à la connaissance de ses camarades et notamment du Sg du Cc. «Mais toutes ces explications se sont faites sans éclats de voix», précisait Amadou Vamoulké, autre membre du Cc de cette région et directeur général de la Crtv. Selon Jean-Fabien Monkam Nitcheu, conseiller auprès du secrétariat du Comité central, «Jusqu’ici, les concertations n’ont connu aucun déballage comme c’était souvent le cas antérieurement. Les échanges sont sincères et courtois. D’où le huis clos. Et les séances ne s’achèvent que lorsque tous ceux qui veulent prendre la parole l’ont fait et ont eu dans certains cas, un début de réponse pour leurs préoccupations. Il s’agit en fait d’un d’une sorte de réunion technique».

Les concertations du palais des Congrès ont également tourné autour des préoccupations d’ordre social et infrastructurel des populations et des militants du Rdpc. «Pour ce qui est de la région de l’Extrême Nord par exemple, nos camarades nous ont transmis les préoccupations de nos compatriotes en relation avec leurs problèmes d’inondations, de choléra et même de communication», expliquait en substance René Sadi.
Selon nos sources, ces préoccupations ont été «prises au sérieux par le secrétaire général du Cc puisque les militants à la base qui sont à l’origine de ces doléances sont aujourd’hui lassent d’attendre les réalisations des promesses faites par le parti». «Jusqu’ici, il ne s’est pas encore agit de conditionnalités pour le soutien du candidat du parti. Mais simplement d’un dialogue franc», nuançait Jean-Fabien Monkam Nitcheu.
Autant de sujet donc, et bien d’autres au sujet desquels la loi de l’omerta fonctionne jusqu’ici, qui ont amené l’essentiel des membres du comité central invité à rallier la capitale politique du pays. René Sadi reconnaissait lui-même être «comblé» par le niveau de participation de ses camarades mais aussi par «la qualité de leurs contributions» aux échanges.