Cameroun : Réaction du RDMC à l'annonce présidentielle du 31 décembre 2010

Cameroun : Réaction du RDMC à l'annonce présidentielle du 31 décembre 2010

Cameroun : Réaction du RDMC à l'annonce présidentielle du 31 décembre 2010Réaction du RDMC à l'annonce présidentielle du 31 décembre 2010 d'assurer la gratuité du traitement du paludisme simple chez les enfants de moins de cinq ans.
 
En 2010, le Chef de l’Etat est resté fidèle à la tradition en présentant ses vœux aux Camerounais. Fidèle, il l'a également été en faisant des annonces, même si à l'aube d'une année cruciale comme 2011, il ne fallait pas déroger à la règle, ne l'oublions pas, le Cameroun rentre dans une année électorale. En sachant toute fois que dans la plupart des cas, ces annonces ne sont pas suivies d’effets.

En effet, les Camerounais n'ont pas oublié la promesse de la gratuité de la scolarité pour les élèves du primaire ou la mise en place des centres de dialyse dans tous les hôpitaux régionaux ou encore la promesse de la création d'une université des sports et bien d'autres avant , alors qu'aujourd'hui les parents paient toujours au moins les frais de l'association des parents d'élèves (APE); pas plus qu'il n'y a de centre de dialyse dans tous les hôpitaux régionaux ou un quelconque chantier d'une université des sports. C'est à se demander si la parole présidentielle a encore de la valeur.
 
L'année 2011 a donc eu droit à sa part d'annonce à savoir : la gratuité du traitement du paludisme simple chez les enfants de moins de cinq ans.
 
Si toutes les actions allant dans le sens de l’amélioration des conditions sociales ne peuvent qu’être saluées, celle-ci suscite tout de même de nombreuses interrogations. D’abord, il est difficile de croire que cette promesse sera réalisée car comme on le sait tous, le régime des grandes ambitions est champion des promesses non tenues et manque de volonté politique en tout ce qui concerne la prise en main des problèmes des Camerounais. N'oublions pas que le Président de la République, M. Paul Biya a déjà eu à faire plusieurs promesses qui sont restées lettres mortes; que la parole du Chef de l'Etat ne suscite plus d'engouement au sein de l'opinion camerounaise et que cette annonce constitue tout simplement une entrée en campagne pour les élections présidentielles de 2011.

De plus Monsieur Biya reprend ici une de ses armes favorites en politique: diviser pour mieux régner car il est évident que le Chef de l'Etat cible ici les parents des enfants de moins de cinq ans en évoquant la vulnérabilité de cette couche de la population en feignant d’oublier ou en ignorant que les femmes enceintes et personnes âgées constituent également des couches tout aussi vulnérables.
 
Sur la forme, il faut s'interroger sur la faisabilité d'une telle décision, peut être qu'une note circulaire du ministre de la santé viendra nous éclaircir sur ce point. Il faut savoir que, si l'on parle de gratuité du traitement, cela veut dire que le gouvernement doit préciser le tiers qui en supportera le coût à la place des parents de ces enfants puis définir les mécanismes par lesquels les enfants accèderont gratuitement aux traitements.
 
D' autre part, le Chef de l'Etat parle de paludisme simple; ce vocable qui paraît étranger doit être clairement défini. En écoutant des médecins , pédiatres de surcroît, un cortège de signes caractérisant un paludisme simple est égrainé et parmi ces signes certains constituent déjà des signes de gravité d'une maladie quelqu'en soit l'origine; on pourrait alors se demander s'il s'agit encore d'un paludisme simple et pourquoi assurer seulement la prise en charge des seuls paludismes dits simples et chez les seuls enfants de moins de cinq ansω Un accès pernicieux palustre ou paludisme neurologique; une fièvre bilieuse hémoglobinurique ; une anémie post paludisme ou encore une déshydratation en rapport avec un accès palustre qui sont des complications du paludisme ne devraient-ils pas aussi bénéficier de cette mesure présidentielle quand on sait qu'ils peuvent entrainer la mort en quelques heures chez les enfants ou les personnes âgées ; que le paludisme peut causer la mort du fœtus ou un avortement chez la femme enceinteω Une telle mesure prise sans réelle étude pour les besoins conjoncturels illustre bien la navigation à vue de nos pouvoirs publics.
 
Le paludisme est une pandémie grave qui tue tous les jours près de trois milles enfants en Afrique et est responsable de 45 à 50% des hospitalisations au Cameroun. Il est dû à la piqûre d'un moustique du genre anophèle femelle dont le développement est en rapport avec une hygiène précaire de l'environnement et à la pauvreté des populations qui ne peuvent pas s'offrir une moustiquaire imprégnée.
 
La prise en charge du paludisme doit être globale.
Il existe dans le monde plusieurs espèces animales en voie de disparition ; on peut aussi se demander pourquoi un gouvernement serait-il incapable de faire disparaître l'anophèle qui cause tant de dégâts dans les populations. Une politique volontariste ne permettrait-elle pas sur la base des conclusions des travaux d'une équipe d'experts formée de biologiste, de médecins, d'entomologistes et d'épidémiologistes de prendre des mesures permettant d'éradiquer définitivement cette maladieω
 
Quant à la prise en charge des malades du paludisme, elle doit s'inscrire dans un système de santé efficace avec la mise en place d'une assurance maladie d'Etat permettant à tous les Camerounais, sans exclusive, d'accéder aux soins de santé de qualité et non faire l'objet de cliché ou de stratégie dans le seul but de servir les intérêts partisans d'un individu ou d'un groupe d'individus.
L'Etat doit également travailler à l’amélioration du pouvoir d'achat des Camerounais.
 
Le RDMC, Rassemblement Démocratique pour la Modernité du Cameroun sous la houlette de son Président national, M. Pierre Mila ASSOUTE, prend à cœur les problèmes de santé des Camerounais qui constituent un élément prioritaire du socle de la politique de modernisation du Cameroun.
 
Si une assurance maladie d'Etat devra voir le jour au cours des premiers mois de l'exercice du pouvoir par le RDMC , d'autres actions aussi importantes devront suivre afin que les Camerounais aient moins de problème de santé: l’hygiène qui aura pour mission première d'assainir l'environnement et l'habitat ; la formation des personnels de santé spécialisés dans la prise en charge des maladies tropicales sera assurée par un Institut National des Maladies Tropicales (INMT), cet établissement public aura pour mission de donner une solide formation à un personnel qui devra se doter d'armes efficaces pour combattre les maladies propres à l'Afrique car il est encore fréquent aujourd'hui dans nos hôpitaux de voir des médecins qui parlent de paludisme devant tout malade qui consulte pour fièvre alors qu'ils n'ont pas mis en évidence le parasite du paludisme dans le sang de celui-ci; la promotion de l'industrie et de la recherche pharmaceutiques permettra de découvrir des molécules efficaces au traitement du paludisme ou à la destruction du vecteur de cette maladie et pourquoi pas à la mise au point d'un vaccin contre le paludisme; sont autant d'actions qui figurent en bonne place dans la politique de santé du RDMC.
 
Tel est, parmi tant d’autres à venir, une des réactions du RDMC au discours présidentiel du 31 décembre 2010.
 
Pour le RDMC,

Dr Philippe MBELE ABANDA
3° Vice Président national du RDMC.

© RDMC : Dr Philippe MBELE ABANDA


10/01/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres