Cameroun - RCA : Mebe Ngo’o annonce la fin de la récréation
Les observations de la mission d’évaluation conduite par le Mindef militent pour un durcissement de ton aux frontières camerounaises.
Après deux jours passés dans les villes frontalières de Garoua-Boulaï, Kentzou et Gari-Gombo dans la région de l’Est, c’est un Edgard Alain Mebe Ngo’o amer qui a quitté Bertoua pour Yaoundé ce mardi 09 avril 2013 en début d’après-midi. Au sein de l’équipe qui l’accompagne, l’on est unanime: «le durcissement du ton avec les Centrafricains qui violent en permanence l’intégrité et la stabilité de notre territoire».
Pour l’un de ses officiers supérieurs, «le temps de la politique d’apaisement et de la diplomatie adoptée par le Cameroun sera bientôt révolue». C’est dire si les constats faits sur le terrain contrastent avec les rondeurs et les figures de style des différents rapports envoyés à la haute hiérarchie militaire.
Autre chose qui a accentué l’ire du patron des forces armées camerounaises, c’est l’attaque, lundi 08 avril 2013 très tôt dans la matinée, des coupeurs de route dans l’arrondissement de Ngoura. Un acte de défiance envers le gouvernement camerounais dont l’un des membres, Edgard Alain Mebe Ngo’o, venait de passer par là la veille pour Garoua- Boulaï. Une incursion qui rappelle celle consécutive à la crise en RCA et qui entraîne depuis quelques semaines dans la région de l’Est, un flux important de ressortissants centrafricains, militaires et civils confondus.
C’est d’ailleurs par une visite à ces militaires actuellement dans un camp à Bertoua que le Mindef a entamé son périple à l’Est. Occasion pour M. Mebe Ngo’o de leur rappeler leurs obligations qui se résument, en tant que réfugiés, «en respect des lois et des institutions camerounaises et observation stricte du droit de réserve». Pour ce qui est des détails de cette intransigeance camerounaise, Edgard Alain Mebe Ngo’o n’a rien dévoilé. Au cours de son adresse laconique à la presse juste avant de rallier Yaoundé, le Mindef a dit «réserver la primeur de mes constatations au président de la République, chef suprême des armées, qui nous a commis à cette mission».