Cameroun: qui est Viettel et comment a-t-il devancé Bharti Airtel et Maroc Telecom ?
YAOUNDE - 13 DEC. 2012
© Beaugas-Orain Djoyum | Correspondance
L’entreprise vietnamienne a déboursé 20 milliards de Francs Cfa pour obtenir la licence 3G au Cameroun.
© Beaugas-Orain Djoyum | Correspondance
L’entreprise vietnamienne a déboursé 20 milliards de Francs Cfa pour obtenir la licence 3G au Cameroun.
Le 10 décembre dernier, Viettel
Cameroun Sarl a décroché devant Bharti Airtel, Maroc Telecom et Korea
Telecom la première licence 3G du pays devenant ainsi le troisième
opérateur de téléphonie mobile au Cameroun. Selon le ministère des
Postes et des Télécommunications, Viettel a déboursé 20 milliards de
Francs Cfa (30,4 millions €) pour décrocher le précieux sésame. Ce choix
du Minpostel a quelque peu surpris ceux qui s’attendaient à voir
l’indien Airtel ou encore Maroc Telecom obtenir cette licence. Qui est
donc cette inconnu du marché africain qui a pu devancer les géants qui
ont pignon sur rue en Afrique ?
Viettel Cameroun Sarl est la filiale du groupe Viettel, opérateur public des télécommunications au Vietnam. Cette compagnie gérée par le ministère vietnamien de la Défense est le premier groupe du pays dans le secteur des télécommunications. Avec près de 60 millions d’abonnés, ses opérations couvrent actuellement six marchés d’Asie (Cambodge et Laos), d’Amérique latine (Haïti et Pérou).
En Afrique, la compagnie est présente dans un seul pays : le Mozambique, où elle est actionnaire majoritaire de Movitel, troisième opérateur de téléphonie mobile du pays, installé en mai 2012. Movitel vise deux millions d’abonnés à la fin de cette année 2012. Le groupe vietnamien nourrit des ambitions pour le marché africain. Notamment au Kenya qui semble être sa prochaine cible.
D'après Nguyên Manh Hùng, directeur général adjoint de Viettel, le groupe vise 500 millions d’abonnés dans dix pays en 2015 et un milliard d’abonnés en 2020. Le revenu total de Viettel en 2011 était, d’après son Dg, de près de 6 milliards de dollars Us.
Dans un entretien accordé au Daily News en Tanzanie en juillet dernier, le directeur général du Groupe Viettel, Nguyen Duy Tho, avait indiqué que « la couverture mobile n'atteint en moyenne que 60% de la population africaine et principalement dans les zones urbaines. Seulement 20% des Africains vivant en zone rurale ont accès au signal mobile. L'Afrique est un marché au potentiel immense ». De même, indiquait-il, « la pénétration du haut débit en Afrique subsaharienne reste faible, environ 2% dans les zones urbaines et 1% dans les zones rurales ». Toute chose que son groupe veut inverser à travers ses investissements.
«Parmi les 30 entreprises de télécommunications internationales, nous sommes la plus petite », reconnaît son Dg. « Mais, Viettel est la seule entreprise qui s'est développée à partir des défis et des difficultés. Du niveau le plus bas et dans une courte période de deux ans, nous avons atteint le plus haut niveau dans un marché concurrentiel féroce », a-t-il affirmé au Daily News.
Airtel et Maroc Telecom out
C’est probablement cette volonté à investir dans les zones rurales, présentée dans son offre technique, qui a séduit le comité de pilotage de l’ouverture du marché de la téléphonie mobile au Cameroun, car il reste difficile de savoir pourquoi Viettel a devancé Airtel, qui, d’après nos informations avait proposé une enveloppe supérieure aux 20 milliards de FCFA de Viettel pour accéder à la 3G. « On analyse l’offre technique en demandant ce que la compagnie compte réaliser, c’est au vu de cela qu’on passe à l’offre financière. C’est ainsi qu’on a choisi Viettel », explique un cadre du Minpostel. C’est donc l’offre technique, en d’autres termes le plan d’investissement, qui aurait démarqué Viettel de ses concurrents et non le coût de la licence 3G.
Viettel Cameroun s’est en effet engagé à investir près de 200 milliards de FCFA, pour couvrir, dès le lancement de ses activités, 81% de tout le territoire camerounais avec les technologies mobiles de deuxième et troisième générations, indique Jean-Pierre Biyiti bi Essam. S’adressant à ce sujet sur les ondes du Poste national de la Crtv, le ministre explique qu’ « il y a un certain nombre d’infrastructures à mettre en place et il est apparu que Viettel avait l’expérience nécessaire pour mettre en place très rapidement l’infrastructure qui va lui permettre de fonctionner. D’ici 12 mois, Viettel sera capable de donner son premier coup de fil. Il y a d’autres critères qui ont conduit à ce choix : les investissements à consentir, la couverture du réseau national de l’arrière pays désenclavé. Pour toutes ces raisons, il est apparu au comité interministériel d’analyse que l’offre de Viettel était la meilleure ».
La signature de la convention de concession se fera le 14 décembre 2012 entre le groupe vietnamien, le Minpostel et le ministère des Finances. C’est à ce moment que le cahier de charges de Viettel sera signé. Cette convention de concession sera par la suite approuvée par le président de la République.
Il est fort probable que des avantages particuliers soient accordés à Viettel afin de mieux stimuler la concurrence d’Orange Cameroun (cinq millions d’abonnés) et de Mtn Cameroon (Sept millions d’abonnés), qui contrôlent ce marché depuis plus d’une décennie. « La tradition veut que l’on donne un certain nombre d’avantages à l’opérateur qui arrive, y compris celui de l’exclusivité de la 3G pendant un certain temps », affirme le ministre des Postes et des Télécommunications.
source: agenceecofin.com
Viettel Cameroun Sarl est la filiale du groupe Viettel, opérateur public des télécommunications au Vietnam. Cette compagnie gérée par le ministère vietnamien de la Défense est le premier groupe du pays dans le secteur des télécommunications. Avec près de 60 millions d’abonnés, ses opérations couvrent actuellement six marchés d’Asie (Cambodge et Laos), d’Amérique latine (Haïti et Pérou).
En Afrique, la compagnie est présente dans un seul pays : le Mozambique, où elle est actionnaire majoritaire de Movitel, troisième opérateur de téléphonie mobile du pays, installé en mai 2012. Movitel vise deux millions d’abonnés à la fin de cette année 2012. Le groupe vietnamien nourrit des ambitions pour le marché africain. Notamment au Kenya qui semble être sa prochaine cible.
D'après Nguyên Manh Hùng, directeur général adjoint de Viettel, le groupe vise 500 millions d’abonnés dans dix pays en 2015 et un milliard d’abonnés en 2020. Le revenu total de Viettel en 2011 était, d’après son Dg, de près de 6 milliards de dollars Us.
Dans un entretien accordé au Daily News en Tanzanie en juillet dernier, le directeur général du Groupe Viettel, Nguyen Duy Tho, avait indiqué que « la couverture mobile n'atteint en moyenne que 60% de la population africaine et principalement dans les zones urbaines. Seulement 20% des Africains vivant en zone rurale ont accès au signal mobile. L'Afrique est un marché au potentiel immense ». De même, indiquait-il, « la pénétration du haut débit en Afrique subsaharienne reste faible, environ 2% dans les zones urbaines et 1% dans les zones rurales ». Toute chose que son groupe veut inverser à travers ses investissements.
«Parmi les 30 entreprises de télécommunications internationales, nous sommes la plus petite », reconnaît son Dg. « Mais, Viettel est la seule entreprise qui s'est développée à partir des défis et des difficultés. Du niveau le plus bas et dans une courte période de deux ans, nous avons atteint le plus haut niveau dans un marché concurrentiel féroce », a-t-il affirmé au Daily News.
Airtel et Maroc Telecom out
C’est probablement cette volonté à investir dans les zones rurales, présentée dans son offre technique, qui a séduit le comité de pilotage de l’ouverture du marché de la téléphonie mobile au Cameroun, car il reste difficile de savoir pourquoi Viettel a devancé Airtel, qui, d’après nos informations avait proposé une enveloppe supérieure aux 20 milliards de FCFA de Viettel pour accéder à la 3G. « On analyse l’offre technique en demandant ce que la compagnie compte réaliser, c’est au vu de cela qu’on passe à l’offre financière. C’est ainsi qu’on a choisi Viettel », explique un cadre du Minpostel. C’est donc l’offre technique, en d’autres termes le plan d’investissement, qui aurait démarqué Viettel de ses concurrents et non le coût de la licence 3G.
Viettel Cameroun s’est en effet engagé à investir près de 200 milliards de FCFA, pour couvrir, dès le lancement de ses activités, 81% de tout le territoire camerounais avec les technologies mobiles de deuxième et troisième générations, indique Jean-Pierre Biyiti bi Essam. S’adressant à ce sujet sur les ondes du Poste national de la Crtv, le ministre explique qu’ « il y a un certain nombre d’infrastructures à mettre en place et il est apparu que Viettel avait l’expérience nécessaire pour mettre en place très rapidement l’infrastructure qui va lui permettre de fonctionner. D’ici 12 mois, Viettel sera capable de donner son premier coup de fil. Il y a d’autres critères qui ont conduit à ce choix : les investissements à consentir, la couverture du réseau national de l’arrière pays désenclavé. Pour toutes ces raisons, il est apparu au comité interministériel d’analyse que l’offre de Viettel était la meilleure ».
La signature de la convention de concession se fera le 14 décembre 2012 entre le groupe vietnamien, le Minpostel et le ministère des Finances. C’est à ce moment que le cahier de charges de Viettel sera signé. Cette convention de concession sera par la suite approuvée par le président de la République.
Il est fort probable que des avantages particuliers soient accordés à Viettel afin de mieux stimuler la concurrence d’Orange Cameroun (cinq millions d’abonnés) et de Mtn Cameroon (Sept millions d’abonnés), qui contrôlent ce marché depuis plus d’une décennie. « La tradition veut que l’on donne un certain nombre d’avantages à l’opérateur qui arrive, y compris celui de l’exclusivité de la 3G pendant un certain temps », affirme le ministre des Postes et des Télécommunications.
source: agenceecofin.com