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Samuel Fonkam Azu'u, President ELECAM
Photo: © REUTERS

Aucun "dysfonctionnement majeur" n'a été constaté pendant l'élection présidentielle qui s'est tenue dimanche au Cameroun, a affirmé lundi la commission électorale (Election Cameroon, Elecam).

"Aucun dysfonctionnement majeur n'a été déploré tant dans l'organisation matérielle du scrutin que dans son déroulement", a déclaré le président du conseil électoral d'Elecam, Samuel Fonkam Azu'u devant la presse.

"Toutefois, Elecam entend tirer les leçons et suggestions formulées en vue d'une meilleure organisation des scrutins futurs", a-t-il assuré.

"Les citoyens camerounais se sont rendus en grand nombre aux urnes comme lors des inscriptions sur les listes électorales", a-t-il poursuivi.

Des observateurs internationaux et des journalistes ont toutefois constaté que l'affluence était faible dans les bureaux de vote de Douala et Yaoundé. Aucun chiffre de participation n'a été donné par la commission électorale à l'issue du scrutin.

"Sur l'ensemble du territoire national, le scrutin s'est déroulé dans le calme, la sérénité, la paix et dans des conditions de sécurité satisfaisantes", a-t-il jugé, alors que trois personnes ont été tuées à l'occasion du vote dans deux incidents distincts.

L'opposition a estimé dimanche, le jour du scrutin, que l'élection était une "cacophonie totale", selon Joshua Osih, un des vice-président du Social Democratic Front (SDF) du principal rival de Paul Biya l'opposant John Fru Ndi.

A Bandjoun dans l'Ouest, une femme de 54 ans a été tuée.

Le SDF soutient que c'était une responsable locale du parti.

Selon ce parti, elle a été tuée lors "d'échauffourées (...) à la fin des opérations électorales" alors que le gouvernement assure que c'est une "militante du RDPC" (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti du président Biya) qui a été tuée après "un coup de pied au ventre" lors du dépouillement par "un repris de justice, peut-être un sympathisant du SDF".

Dans la péninsule de Bakassi, deux gendarmes ont été tués alors qu'ils se déplaçaient pour sécuriser le vote.

La Cour suprême, seule habilitée à proclamer les résultats selon la loi camerounaise, a quinze jours pour donner le vainqueur, dont tout semble indiquer que ce sera Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et qui, à 78 ans, briguait un sixième mandat. Sept millions de personnes étaient appelées à voter.