Cameroun - Politique-Longévité: Ces leaders politiques qui battent le record de Paul Biya
Douala, 07 mai 2013
© Flore Honga | Aurore Plus
Ils ont commencé à l'UNC, puis au RDPC, avant de créer, à la faveur du multipartisme de 1990, leur propre formation politique. Près de 20 ans après l'ouverture démocratique, tout porte à croire que ces leaders ont définitivement acquis le titre foncier de leurs différents partis politiques.
Y a-t-il un autre candidat dans la salle? La question, posée lors du renouvellement du mandant du Président national à chaque congrès extraordinaire du RDPC, tient du simple rituel. Ce qui est loin de signifier que personne n'a jamais voulu l'affronter. Au dernier congrès extraordinaire du parti du flambeau, on aura vu des velléités de candidatures, notamment celle de René Zé Nguelé, ancien ministre, bien que sans enjeu. Ainsi, depuis le congrès de Bamenda, le 5 mars 1985, Paul Biya a toujours été élu par applaudissements, faute de concurrent sérieux.
Autant la longévité de Paul Biya à la tête du RDPC suscite des interrogations, autant celle de Ni John Fru Ndi, Bello Bouba Maïgari, Adamou Ndam Njoya, pour ne citer que ceux là, interpellent. Car, plus de 20 ans après l'avènement du multipartisme au Cameroun, l'alternance politique n'est toujours pas à l'ordre du jour. Les présidents de la plupart des formations politiques jusqu'à ce jour, sont toujours à leur poste. Depuis 28 ans, Ni John Fru Ndi est régulièrement à la tête du Social Democratic Front (SDF). Pourtant en 2006, le SDF a tenu deux congrès simultanément suite à des querelles internes. Celui des «légitimistes» et celui des «dissidents». C'est évidemment sans aucune surprise que l'aile «légitimiste» a reconduit à la présidence, à l'issue d'un congrès qui aura duré trois jours à Bamenda, le Chairman Ni John Fru Ndi.
C'est de Paris, après une rencontre entre Camerounais soucieux du devenir sombre de leur pays, que Maïgari Bello Bouba, ex Premier Ministre en exil au Nigeria, annonça le 25 mai 1990, la création d'un parti politique dénommé Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP). De nombreux Camerounais rejoignirent les rangs de ce parti et se remirent à rêver d'une nation prospère dans un contexte multipartisan. Force est de constater qu'à ce jour, la situation de l'UNDP s'est dégradée de façon déplorable. S'il est vrai que les multiples dissidences, du point de vue idéologique, ont poussé plus d'un cadre à quitter le bateau, il n'en demeure pas moins vrai qu'à ce jour, Bello Bouba Maïgari reste toujours seul commandant à bord. Le fauteuil de l'UDC, (Union Démocratique Camerounaise) depuis sa création en 1991, est toujours occupé par son père créateur, en la personne d'Adamou Ndam Njoya. Leader historique, incontestable et incontesté, l'actuel Maire de Foumban a été réélu cinq fois à la tête du parti.
De l'avis de certains transfuges desdits partis, les Founding Fathers s'éternisent au pouvoir pour des intérêts purement égoïstes: «L'enjeu est purement financier. Les partis politiques reçoivent des financements de l'Etat qui sont de gros avantages que les leaders ne veulent pas bicher».
S’il est vrai que les leaders cités supra sont chacun à la tête d'une formation politique, il reste que ce sont tous des camarades de parti de Paul Biya, du temps de la défunte UNC (Union Nationale Camerounaise). A l'évidence, le vent de la démocratie qui a soufflé dans les années 90, et qui a permis l'émergence de ces formations politiques, s'est estompé au fil des temps. Pour avoir réussi à développer des stratégies de conservation, ils sont devenus inamovibles. A telle enseigne qu'il est aujourd'hui quasi impossible, voire impensable de parler d'un parti politique sans se référer à son leader. Car, au Cameroun, le parti est chevillé à son président, qui garde la main haute sur son activité programma¬tique. Anicet Ekane illustre l’unique exception d'un président d'un mouvement politique qui a cédé son trône à un autre.
© Flore Honga | Aurore Plus
Ils ont commencé à l'UNC, puis au RDPC, avant de créer, à la faveur du multipartisme de 1990, leur propre formation politique. Près de 20 ans après l'ouverture démocratique, tout porte à croire que ces leaders ont définitivement acquis le titre foncier de leurs différents partis politiques.
Y a-t-il un autre candidat dans la salle? La question, posée lors du renouvellement du mandant du Président national à chaque congrès extraordinaire du RDPC, tient du simple rituel. Ce qui est loin de signifier que personne n'a jamais voulu l'affronter. Au dernier congrès extraordinaire du parti du flambeau, on aura vu des velléités de candidatures, notamment celle de René Zé Nguelé, ancien ministre, bien que sans enjeu. Ainsi, depuis le congrès de Bamenda, le 5 mars 1985, Paul Biya a toujours été élu par applaudissements, faute de concurrent sérieux.
Autant la longévité de Paul Biya à la tête du RDPC suscite des interrogations, autant celle de Ni John Fru Ndi, Bello Bouba Maïgari, Adamou Ndam Njoya, pour ne citer que ceux là, interpellent. Car, plus de 20 ans après l'avènement du multipartisme au Cameroun, l'alternance politique n'est toujours pas à l'ordre du jour. Les présidents de la plupart des formations politiques jusqu'à ce jour, sont toujours à leur poste. Depuis 28 ans, Ni John Fru Ndi est régulièrement à la tête du Social Democratic Front (SDF). Pourtant en 2006, le SDF a tenu deux congrès simultanément suite à des querelles internes. Celui des «légitimistes» et celui des «dissidents». C'est évidemment sans aucune surprise que l'aile «légitimiste» a reconduit à la présidence, à l'issue d'un congrès qui aura duré trois jours à Bamenda, le Chairman Ni John Fru Ndi.
C'est de Paris, après une rencontre entre Camerounais soucieux du devenir sombre de leur pays, que Maïgari Bello Bouba, ex Premier Ministre en exil au Nigeria, annonça le 25 mai 1990, la création d'un parti politique dénommé Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP). De nombreux Camerounais rejoignirent les rangs de ce parti et se remirent à rêver d'une nation prospère dans un contexte multipartisan. Force est de constater qu'à ce jour, la situation de l'UNDP s'est dégradée de façon déplorable. S'il est vrai que les multiples dissidences, du point de vue idéologique, ont poussé plus d'un cadre à quitter le bateau, il n'en demeure pas moins vrai qu'à ce jour, Bello Bouba Maïgari reste toujours seul commandant à bord. Le fauteuil de l'UDC, (Union Démocratique Camerounaise) depuis sa création en 1991, est toujours occupé par son père créateur, en la personne d'Adamou Ndam Njoya. Leader historique, incontestable et incontesté, l'actuel Maire de Foumban a été réélu cinq fois à la tête du parti.
De l'avis de certains transfuges desdits partis, les Founding Fathers s'éternisent au pouvoir pour des intérêts purement égoïstes: «L'enjeu est purement financier. Les partis politiques reçoivent des financements de l'Etat qui sont de gros avantages que les leaders ne veulent pas bicher».
S’il est vrai que les leaders cités supra sont chacun à la tête d'une formation politique, il reste que ce sont tous des camarades de parti de Paul Biya, du temps de la défunte UNC (Union Nationale Camerounaise). A l'évidence, le vent de la démocratie qui a soufflé dans les années 90, et qui a permis l'émergence de ces formations politiques, s'est estompé au fil des temps. Pour avoir réussi à développer des stratégies de conservation, ils sont devenus inamovibles. A telle enseigne qu'il est aujourd'hui quasi impossible, voire impensable de parler d'un parti politique sans se référer à son leader. Car, au Cameroun, le parti est chevillé à son président, qui garde la main haute sur son activité programma¬tique. Anicet Ekane illustre l’unique exception d'un président d'un mouvement politique qui a cédé son trône à un autre.