Cameroun - Point de vue : Arrêtons la "Silly Season"
Comme le mois d'août tombe à la "silly season", c'est la seule raison qui puisse justifier tout le tapage médiatique autour des vacances du Président Paul Biya. Je dois en effet admettre que j'ai été stupéfait,- quelle naïveté de ma part,- à la lecture des articles de part et autre, pour ou contre, portant sur les vacances du Président Biya à la Baule.
En Angleterre et aux Etats-Unis, la "silly
season" (traduit littéralement par saison de bêtises) correspond à la
période d'été. C'est en quelque sorte la saison morte des journalistes,
car rien ne se passe, et ils sont alors à l'affût de la moindre
trivialité ! Ce n'est que ceci à mon humble avis qui pourrait justifier
la présente effervescence.
A l'heure où une figure publique camerounaise est mise aux arrêts ;
lorsque les estimations sur la totalité des fonds présumés détournés
par les prévaricateurs en attente d'un procès, et ceux déjà jugés,
avoisinent le tiers du budget national ; alors que dans les discours,
il n'est fait aucune allusion au recouvrement des sommes détournés, à
l'inventaire des biens mal acquis, ou encore au développement d'une
stratégie globale visant à exécuter les jugements rendus, je trouve
spécieux ce gaspillage d'encre et d'énergie provoquant tant de remous.
Et pourtant notre pays remporte la palme d'or en
matière de création de comités, d'organisations de séminaires et de
voyages à l'étranger occasionnés par des missions de toutes sortes. Un
pays où les bons d'essence rivalisent avec le CFA comme moyen
d'échange. Un pays où tout le monde sait que le carburant destiné aux
militaires sert plutôt à alimenter de brûlantes aventures qui n'ont
rien de militaire ! Un pays où il y a plus de 66 raisons d'appliquer
l'article 66 de la Constitution. Il faudrait quand même reconnaître que
c'est dans ce même pays, que nombre de barons, soi-disant intouchables,
de l'ethnie même du Président de la République, se retrouve en prison
suite a une campagne contre la corruption initiée par ce dernier.
Peut-on citer pareil précédent en Afrique ?
Je peux donc affirmer que si nous sommes soucieux pour l'avenir de nos
enfants, il faut tourner le regard ailleurs. Pour partir en voyage, le
Président Biya doit affréter un avion. Et s'il devait être évacué
aujourd'hui, il lui faudrait attendre l'arrivée de l'avion affrété
avant de pouvoir s'envoler. Il avait d'ailleurs opté pour l'achat d'un
aéronef de seconde main, malheureusement, d'autres camerounais avaient
conçu d'autres plans avec la somme affectée à cette opération
.Extravagance, vous me dites ?!
Où sont-ils ceux-là qui ont acquis des propriétés
de l'Etat à un prix défiant l’imagination ? Qui sont-ils ceux là qui
ont édifiés des châteaux, et d'où proviennent donc leurs ressources ?
Peut-être la "saison" n'est pas propice pour en débattre. Et si ces
frais de congés sur lesquels l'on glose tant avaient été payés par une
société étrangère, personne, indubitablement, n'aurait évoqué le sujet
! Sûrement pas les auteurs du "scoop". Si une telle somme déboursée aux
fins des vacances pouvait empêcher les hommes d'affaires de prendre le
pli, comme beaucoup d'autres personnes le font, en pratiquant le même
exercice, le prix à payer est vraiment dérisoire !
Certains chefs d'états de par le monde, s'offrent des croisières sur
des yachts appartenant à des hommes d'affaires nantis, ayant des
intérêts importants dans leurs pays. Peut-être faudrait-il t envisager
de faire lancer un appel d'offres par le Cabinet Civil, aux hommes
d'affaires, en vue de payer les vacances du Président? A l'approche du
week-end, je propose que nous