Cameroun : Perception de la prime de l’excellence, Le calvaire des étudiants de Douala
Cameroun : Perception de la prime de l’excellence, Le calvaire des étudiants de Douala
« C'est depuis 6h que je suis ici à l'ENSET.
On nous avait fait savoir que les opérations de paiement de cette prime
allaient vite avancer. Mais voici que nous sommes là et on n'a pas
l'impression que ça progresse. » Jeanne, étudiante en 3ème année de
Sociologie, est au bord des larmes au moment où elle est approchée par
le reporter de camer.be à l'ENSET (Ecole Normale Supérieure de
l'Enseignement Technique) autour de 17h30 ce mardi,13 juillet 2010.
Comme des centaines d'autres étudiants, elle est en rang depuis les
premières lueurs de la matinée et n'est pas certaine d'être servie.
D'après les informations recueillies et recoupées auprès de plusieurs étudiants, cette lenteur dans le paiement de la prime de l'excellence peut s'expliquer par trois raisons. La première, c'est que les deux agents comptables, venus de Yaoundé et affectés pour la circonstance au guichet de l'ENSET arrivent « sans pression » dans leur lieu de travail à 10h30 voire 11h. En plus, ils prennent une pause à midi comme tout bon fonctionnaire camerounais. Quand ils ne sont pas lents dans le service. Paul A, mélancolique, s’étonne : « vous imaginez qu’on sert à peine 200 personnes par jour dans ce maudit guichet. » « Pas question pour eux de tenir compte de l'ampleur de la tâche et du calvaire des étudiants », renchérit Achille L, courroucé par cet état de chose.
La deuxième raison est liée à la présence de l'unique et seul guichet aménagé au sein de cette école de formation pour les plus de 2.000 étudiants bénéficiaires dont les noms commencent par la lettre M ou N. Et la troisième raison est relative à la magouille. « Les vigiles (agents de sécurité, Ndlr) d’ici font fi des listes que nous constituons dès le matin. Si tu viens même à 13h et que tu donnes tes 4.000 voire tes 5.000 frs cfa, on te fait entrer », nous confie un étudiant qui ajoute que « pour nous autres qui jouons au dur avec l'argent, on n'appelle pas nos noms et on se retrouve entrain de venir ici tous les jours comme c'est le cas depuis lundi dernier (11 juillet 2010, Ndlr) », conclut-il.
Pour ce qui est des autres guichets, à l’instar de celui de l’amphi Georges Ngango, celui du forum de l’ESSEC et du restaurant universitaire, la situation n’est guère différente. A défaut d’être patient pendant des jours durant, il faut « bien parler », c’est-à-dire moyenner. C’est aussi ça le business.
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