Cameroun: Paul Biya vire un général d'armée

Le Messager

Cameroun: Paul Biya vire un général d'armée
Le contre-amiral Jean Pierre Nsola a été admis à la  deuxième section, trois mois seulement après avoir été élevé au grade d’officier général.

Le décret du président de la République lu sur les antennes de la Crtv hier, 1er novembre 2011 a surpris plus d’un. Car Jean Pierre Nsola élevé le 10 mars 2011 au grade de  contre-amiral de la marine, équivalent de général de brigade dans l’armée de terre, a été admis en deuxième section assimilable à la retraite. Là où exactement les généraux Semengué, Nganso et Oumarou Djam étaient admis ce même 10 mars. Dans les casernes, cette décision est assimilée à une sanction cinglante puisque dans la pratique militaire, la deuxième section est considérée comme une retraite en douce des généraux sans les dessaisir de leurs atours. Pis, dans les annales de l’histoire, aucun officier général n’a été aussi spectaculairement admis à ladite section.

Avant sa promotion comme contre-amiral (deux mois avant l’âge de la retraite) Jean Pierre Nsola  était depuis six ans conseiller militaire à l’ambassade du Cameroun en République populaire de Chine. On le présentait alors  proche du chef de l’Etat. D’où l’influence considérable qu’on lui prête au sein du sérail. Le  désormais contre-amiral Nsola « à la retraite » et Edgard Alain Mebe Ngo’o actuel ministre de la Défense seraient également très proches. Ils se sont connus à Kribi au début des années 90. L’un était alors le commandant du 31è Bafumaco à la base navale de la cité balnéaire, pendant que l’autre était préfet du département de l’Océan, ancienne province du Sud. Une idylle qu’il n’aura pas connue avec un des prédécesseurs d’Edgard Alain Mebe Ngo’o.

Car, alors qu’il occupait le poste sensible de chef du secrétariat militaire au ministère de la Défense , Jean Pierre Nsola a connu quelques noises, notamment avec Amadou Ali. Ce sont respectivement l’affaire de la poudrière du quartier général, et celle des « Ships-ships », du nom des petits bateaux de la marine camerounaise dont l’argent débloqué pour leurs réparations avait été scandaleusement détourné. Celui qui était en ce temps capitaine de corvette est isolé par le système, et affecté  à l’ambassade du Cameroun en République populaire de Chine comme conseiller militaire en 2005. Ses adversaires avancent même que n’eut été sa proximité parentale avec le chef de l’Etat, il aurait pu connaître quelques sérieux déboires.

Lorsqu’Edgard Alain Mebe Ngo’o est donc nommé en juin 2009 comme ministre délégué à la présidence chargé de la Défense , les proches de Jean Pierre Nsola voient tout de suite se dissiper les voiles de son calvaire. Cela s’est quelque peu concrétisé avec la promotion de mars dernier. Mais celle-ci n’aura duré que le temps d’une rose. Puisque tel un couperet, la nouvelle  de « mise à la retraite en douce » et brusque par décret de Paul Biya est tombée.

Issu de l'école des officiers de réserve de Brest, Jean Pierre Nsola est né le 26 mai 1951. Il a intégré  l'armée camerounaise le 1er juillet 1972.

Rodrigue N. TONGUE




02/11/2011
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