Cameroun - Opération épervier : Depuis hier à 19h, Catherine Abena a passé six mois et sept jours à l’hôpital central de Yaoundé
Cameroun - Opération épervier : Depuis hier à 19h, Catherine Abena a passé six mois et sept jours à l’hôpital central de Yaoundé
Internée à l’hôpital central de Yaoundé six jours après son arrestation, l’ex secrétaire d’Etat y est toujours.
14 janvier 2010 : la patiente Marie Catherine Abena Eyenga est conduite à l’hôpital central de Yaoundé où elle est accueillie au bloc réanimation et soins intensifs. L’ex secrétaire d’Etat au ministère des Enseignements secondaires (Minesec) a été arrêtée six jours avant et inculpée pour détournement de deniers publics, puis mise en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé Kondengui. Son carnet de santé reste secret ; même comme on se souvient que cette dame de 55 ans est entrée en grève de la faim le jour de son arrestation. Ce, pendant 11 jours, sans alimentation. Elle disait alors protester contre son arrestation injuste.
Pendant 85 jours, l’ex Secrétaire d’Etat au Minesec est restée à la salle 1 du pavillon Réanimation et soins intensifs. Avec une sortie signalée le 20 janvier pour effectuer des examens au service de l’imagerie médicale sur une chaise roulante. Puis, en mi avril, elle est transférée au «pavillon spécial haut standing» d’où, sûrement, une rumeur a enflé dans la nuit de mardi dernier, faisant étant de son décès. Une nouvelle vite balayée du revers de la main avec la descente sur les lieux où gardiens de prison en faction et médecins rassurent qu’elle se porte « bien ». Même si certains témoignages font état d’une santé déclinante. Toujours est-il que, jusqu’ici, l’accès à la patiente Catherine Abena est quasi impossible aux inconnus. Principalement aux hommes des médias. Les membres de l’Association pour la promotion des droits de l’homme du Cameroun (Aprho) avaient même été refoulés à la porte le 21 janvier dernier, en voulant lui rendre visite.
Six mois après son interpellation, Catherine Abena, arrêtée le 8 janvier 2010en même temps que certains anciens hauts responsables dudit ministère pour détournement de deniers publics après les conclusions d'une enquête du Conseil de discipline budgétaire et financière du Contrôle supérieur de l’Etat, qui lui impute une perte de 250 millions Fcfa, reste en détention préventive. Pour un avocat, sa situation ne devrait pas bloquer l’information judiciaire parce qu’elle est malade. « Si elle est hospitalisée, le juge d’instruction peut aller l’y entendre, sauf si son médecin traitant s’y oppose », informe cet avocat pour qui la justice procéderait alors à une disjonction de la procédure. Il s’agit notamment du cas de la procédure à plusieurs pans. On s’intéresserait alors aux autres pans, sauf ceux qui la concerne, en attendant qu’elle se rétablisse.
D’ailleurs, précise-t-il, « elle est en détention préventive depuis six mois et, en matière criminelle comme c’est son cas, cette détention préventive peut être renouvelée deux fois ». En d’autres termes, elle peut y rester encore un an. C’est-à-dire 18 mois. Il insiste sur le fait que qu’il n’y pas de restriction en ce qui concerne le temps que peuvent mettre les soins. « On ne peut pas la priver des soins. Encore qu’elle reste présumée innocente », souligne-t-il. Depuis hier à 19h, Catherine Abena a passé six mois et sept jours à l’hôpital central de Yaoundé.