Cameroun, Offensive: Le pouvoir répondra désormais à tout
Cameroun, Offensive: Le pouvoir répondra désormais à tout
Dans la bataille de l'image et de l'opinion que se livrent les pourfendeurs du régime et ses défenseurs, les coups se donnent et se prennent en temps réel.La dernière actualité de la vague d'attaques que le président Paul Biya a reçues de divers regroupements installés à l’extérieur est le classement de la plainte du Conseil des Camerounais de la diaspora (CCD). Le tribunal de grande instance de Paris, en France, a estimé que l’accusation de « recel de détournement de fonds publics », portée par M. Robert Waffo Wanto à sa connaissance le 2 février 2010, ne mérite pas d'avoir une suite.
A la vérité, le fameux CCD ne se faisait pas d'illusion. Les réactions en grande masse des médias nationaux et de certains organes de presse étrangers à la suite du dépôt de la plainte étaient déjà pain bénit. Le communiqué en guise de riposte du secrétaire général du comité central du RDPC, le 17 février, était inespéré en termes de publicité et de résonance.
Même si tout ceci a donné du pouvoir une image de fébrilité et, parfois, de paranoïa, celui-ci est pourtant prêt à recommencer tant que de besoin. La consigne est de ne plus laisser passer la moindre velléité d'atteinte à « l'honorabilité de M. le président de la République ainsi qu'à l'image du Cameroun à l’intérieur et hors de nos frontières » (dixit M. René Sadi). C’est au nom de cette riposte au coup pour coup que le Sg du RDPC est encore monté au créneau après le dépôt d'une pétition aux Nations unies pour l'ouverture d'une enquête internationale à la suite des émeutes de la faim du 28 février 2008, qui ont fait 40 morts, selon des statistiques officielles. A M. Célestin Bedzigui, auteur de la pétition du 24 février 2010, M. René Sadi répond, le lendemain: « il apparaît clairement que la démarche de ce compatriote, exilé volontaire, procède d'une tentative maladroite et opportuniste de dénigrement de son propre pays et de manipulation de l'opinion ».
La conviction au sein de l'establishment est qu’une stratégie bien pensée de déstabilisation du régime de Yaoundé est mise en œuvre depuis l’extérieur. C'est bien ce que confirme le Sg du RDPC, « en relevant une étrange similitude entre l’initiative de ce compatriote et d'autres opérations récentes ou projetées de désinformation d'intoxication sur le Cameroun et le président de la République à partir de l'étranger» Les plaintes et pétitions ne seraient donc que les prémices et débris d'une volonté plus structurée de provoquer l'alternance autrement que par les urnes.
Qu'importe, ce sera désormais du tic au tac.
Les défenseurs du Renouveau savent que l’opposition politique traditionnelle, celle qui est représentée par les partis politiques est neutralisée et ne peut constituer un obstacle à l'accomplissement d'un dessein. Le danger viendra donc de l'opposition informelle, celle qui, apparemment non structurée et sous les habits de la société civile, va porter les coups où ils font le plus mal: l’ image de marque du pays. Le Renouveau n'entend pas laisser le contrôle de l'opinion à ses contempteurs. Il pense pouvoir camper sur le terrain du bras de fer médiatique.