Cameroun: Monsieur Essimi Menye, à propos de Yves Michel Fotso, je vous accuse
Cameroun: Monsieur Essimi Menye, à propos de Yves Michel Fotso, je vous accuse
Monsieur le Ministre,L’histoire de l’humanité, est une histoire d’hommes et de femmes qui ont su se lever, braver les vents contraires, transcender la peur, surmonter la faim, la prison et des privations infinies, pour dire la vérité, pour sauver la société, pour faire avancer les grandes causes et faire baliser les chemins de la lumière. En effet le monde ne serait que champ de ruine, terre de lâches et de traîtres indignes, si des entrailles des communautés organisées et diverses, n’émergeaient pas à des moments précis, les sons de la rédemption salutaire et de la sauvegarde de la mémoire collective. Il n’y a pas d’âge pour cette entreprise, ni de formalité exceptionnelle. L’écrivain Emile Zola fit bouleversa son temps en disant sa part de vérité sur le sort du capitaine Dreyfus avec son célèbre écrit « j’accuse ». Le jeune Guy Mocquet à seulement seize ans, offrit à son pays, l’exemple du courage, de l’abnégation, du sacrifice et de l’engagement républicain.
Ce témoignage du temps et de la sociologie du comportement humain, invite plus que jamais, la gente libre et instruite de chez nous, à faire preuve d’alerte dans la démarche, et de permanence dans la loyauté envers à la fois les valeurs qui fondent la solidité de notre cohésion nationale, et les exigences de restitution honnête des faits, des actes, et des événements du vécus quotidien. Il en va tout autant de notre santé mentale au présent et de la cohérence de l’éducation de nos enfants, que de la stabilité des institutions que nous servons ou représentons à divers titres et à divers niveaux, et qui de toute évidence encadrent notre destin.
J’en fais donc, pour moi-même, un appel pressant, car placé au cœur d’une lourde intrigue, dont la clarification de quelques repères, est devenue vitale pour la sérénité d’une opinion nationale profondément troublée, divisée, perturbée et sans doute un peu perdue.
Je me considère comme le meilleur élu pour une telle mission, concernant le cas d’un citoyen récemment privé de liberté, et donc par le lien de la terre, le lien de la langue et de la coutume, le lien d’amitié et de travail, j’ai le mérite de connaître la vraie stature morale, familiale, intellectuelle et professionnelle.
Monsieur le Ministre,
Depuis le 1er Décembre 2010, monsieur Yves Michel Fotso, patron de
plusieurs sociétés et par ailleurs promoteur du Groupe Commercial Bank,
l’un des fleurons financiers de la sous région, est en détention à la
prison centrale de Yaoundé.
Monsieur Yves Michel Fotso n’est pas un citoyen extraordinaire et il demeure un justiciable comme tout autre. Je ne m’offusque donc point qu’il soit interpellé pour répondre de fautes éventuelles devant la justice de notre pays. J’ai appris à travers la presse, qu’il serait mis en cause dans une affaire de tentative ou de détournement de deniers publics.
Pourtant, bien qu’étant rassuré sur l’existence d’un dossier justifiant sa détention, les conditions de son interpellation ce 1er décembre 2010, de son domicile de Douala à 13heures 30 puis son transfert immédiat à Yaoundé jusqu’à sa mise sous mandat de dépôt à 21heures à la prison centrale de la capitale, me laissent perplexe sur les raisons d’une telle articulation époustouflante. Il y a lieu ici, de croire, légitimement, que d’autres arguments sans rapport avec le dossier évoqué tantôt, ont prévalu dans le changement brutal de son statut d’homme libre à celui de prisonnier.
Je m’en vais donc vous apprendre, si vous l’ignoriez, que diverses sources crédibles du renseignement, accusent Monsieur Yves Michel Fotso tantôt d’arrogance, tantôt d’intelligence avec une certaine diaspora auteur des plaintes contre le Chef de l’Etat à l’étranger. Seules de telles diffamations graves à mon sens, peuvent raisonnablement apporter des repères de compréhension non seulement de la mise en scène, mais surtout du traitement d’urgence auquel nous avons assisté. Quelqu’un, quelque part, a dit quelque chose d’inacceptable au Chef d’Etat sur ce citoyen pourtant d’une loyauté exemplaire à son égard, de sa famille et de son régime.
Votre rôle et votre responsabilité dans ce contexte, sont établis par diverses sources, diverses pratiques, divers actes et déclarations qui repris et dans une synthèse analytique conséquente, laissent peu de place au doute.
Monsieur le Ministre,
Je revendique la responsabilité sociale de l’intellectuel averti ayant
la possibilité de dire une part de vérité, en étant disposé bien
évidemment, à en assumer toutes les conséquences.
Ce qui est en cause, c’est l’urgence qu’il y a à éclairer l’opinion, à traduire dans la plus transparente des restitutions, les paramètres et les facteurs qui ont pu précipiter un homme devenu une véritable bête traquée malgré lui, en prison.
Vous conviendrez avec moi, que si son arrestation avait été à l’ordre du jour dans l’agenda du Chef de l’Etat, celui-ci l’aurait fait exécuter depuis très longtemps. Dans ce contexte, la thèse de faits nouveaux, de preuves nouvelles ou de témoignages nouveaux, ne convainc aucun citoyen capable d’analyses.
C’est, monsieur le Ministre, mon intime conviction qui me guide pour vous dire sans détour ni complexe, que vous êtes la pièce maîtresse d’un complot gigantesque dont le but ultime est de détruire complètement monsieur Yves Michel Fotso.
Je vous accuse, monsieur le Ministre, d’avoir
calculé, planifié et orchestré, consciemment ou inconsciemment, le
processus machiavélique qui a abouti à forcer la main du chef de l’Etat
pour décider de l’interpellation et de l’emprisonnement de monsieur Yves
Michel Fotso.
Je vous accuse d’avoir paralysé toutes les voies de solution
susceptibles d’aboutir à un règlement des différents dossiers qui
impliquaient la relance des affaires de Monsieur Fotso, le redressement
de sa banque, et son repositionnement financier et commercial non
seulement au Cameroun, mais dans toute la sous région et ailleurs sur
les marchés financiers de la planète.
Acte 1 : vous avez contribué effectivement,
intelligemment et malicieusement, à la mise sous administration
provisoire de toutes les unités du Groupe Commercial Bank dans la sous
région. Des experts, nombreux, ont longuement démontré que cette mesure
n’était pas inévitable et qu’il était possible de procéder autrement.
Vous vous êtes précipité sur les ondes, pour déclarer que la famille
Fotso n’était plus propriétaire de la CBC, avec une hargne et une
démonstration de haine qui a fait croire que vous aviez un problème
personnel à régler avec cette famille.
Acte 2 : vous avez, en dépit semble-t-il des instructions, bloqué le
payement de la dette de CAMTEL à l’égard de monsieur YMF qui s’élève à
25 milliards de FCFA. Vous avez prétendu et continuez de prétendre que
cette dette est contestable, alors même qu’elle résulte d’une
transaction régulière validée par toutes les instances organiques de la
société. Bien évidement, vous avez refusé de payer, uniquement pour
éviter de mettre à la disposition de monsieur YMF, des moyens, de
l’argent frais qui lui aurait permit de sauver sa banque tout de suite.
C’est clair comme de l’eau de roche.
Acte 3 : La dette de la Guinée équatoriale qui s’élève à 50 milliards et résulte de la condamnation par la Cour commune de justice de la CEMAC. Il est notoire que vous vous êtes employés, avec vos multiples relations dans ce pays que vous connaissez du reste très bien, à empêcher le payement, à décourager tout arrangement, soutenu ici encore, par des comparses internes qui n’ont pas intérêt à voir YMF se relever très vite du précipice vers lequel on le pousse inexorablement.
Acte 4 : En dépit des manifestations d’opposition ouvertes des autres pays de la sous région face aux manœuvres ourdies par la COBAC avec votre concours pour conduire absolument le Groupe CBC vers la faillite et la liquidation, vous n’avez montré aucun soutien pour votre compatriote, pour l’intérêt de la CBC nationale. Vous avez persisté dans l’acharnement, pour mettre la famille Fotso hors course. Vous avez abondamment dit et répété en privé à de nombreuses personnalités vous ayant approché, ce que vous aviez déjà dit en public. YMF n’est pas sérieux ; il serait même un gangster, un détourneur, un voleur, un prisonnier, tantôt ceci, et tantôt cela.
Acte 5 : Lorsqu’après mille supplices, la COBAC consent enfin à entendre YMF après avoir refusé cette éventualité pendant deux ans, il lui est demandé de soumettre au préalable un plan de restructuration aux Commissaires. Le patron de la CBC fournira d’ailleurs trois au lieu d’un seul, c'est-à-dire plusieurs alternatives comprenant même la constitution d’une caution avec son patrimoine personnel. L’audition qui dure trois heures d’horloge, emporte la conviction de l’assistance, au grand dam de certaines personnes noyées dans le complot. Tout ce qui lui est demandé par ses auditeurs agréablement impressionnés, c’est d’aller faire adopter son plan par l’Assemblée des actionnaires et de le soumettre à la COBAC. La seule condition, la seule étape restante à ce moment là, c’est le niveau d’intervention du gouvernement camerounais dans le capital. Or le plan vous est soumis effectivement très vite, avec l’appui du premier ministre camerounais dont les services se mobilisent pour la cause du sauvetage de la banque. Votre rôle est alors de faire vite pour présenter le deal à qui de droit en haut.
Entre temps, pendant que vous traînez volontairement les pieds pour perdre le temps, des partenaires étrangers très crédibles, notamment le Groupe Quatari Islamic Bank, et le Groupe NSIA, font parvenir, grâce aux efforts de YMF, des lettres de manifestation d’intérêt qui sont communiquées à l’Administrateur provisoire, à la COBAC, au Gouvernement. Ces apports préfigurent un développement heureux qui ferait que le gouvernement camerounais ne soit plus obligé d’investir lourdement dans la banque. A ce moment là, l’Etat pouvait juste prendre une participation symbolique de 5 à 7% pour avoir un regard dans la gestion.
Or non seulement vous ne faites rien, mais plus grave, vous complotez avec l’administrateur provisoire pour achever complètement monsieur Fotso. Vous faites deux choses qui vont abattre le promoteur et actionnaire majoritaire de la banque qu’il est.
Premièrement : vous adressez à monsieur Yves Michel Fotso, une correspondance de contestation de sa propriété sur les immeubles que loue la banque. Vous engagez à propos, une procédure judiciaire pleine de surprises avec des arguments qui font froid au dos. Votre intention est de le ruiner, d’arracher tous ses biens après l’avoir mis hors de la banque par tous les moyens.
Deuxièmement : pendant que monsieur YMF lutte
encore contre cette procédure judiciaire, vous complotez avec votre
obligé, l’Administration provisoire, qui coûte à la banque pas moins de
15 millions de FCA par mois en salaires et autres peccadilles, pour
monter une ultime entreprise de calomnie et de diffamation assassine
Voyons, monsieur YMF soumet trois plans de restructuration, pas de
réponse ! Il fait venir des investisseurs sérieux qui veulent entrer
dans le capital, pas de réponse ! Vous voulez donc vraiment quoi, sinon
sa mort comme il le dira plus tard dans sa lettre ouverte ω
Et pendant que son passeport lui est déjà retiré, il apprend directement
par les partenaires choqués et stupéfaits, que l’Administrateur
provisoire, qui vous obéit au doigt, a commis tout un émissaire pour
aller le salir, leur demander de ne rien faire avec « quelqu’un qui sera
bientôt arrêté, qui n’est pas sérieux ».
Il importe encore de rappeler, que lorsque vous
engagez la procédure pour contester la propriété des immeubles, il
s’inquiète pour ses avions qui constituent la flotte de AIR LEASING et
les bloquent au sol, durant une journée. Les ennemis sautent sur
l’occasion, pour rédiger des longues notes au Chef de l’Etat encore à
l’étranger. Le pauvre patron traqué qui est la victime de toutes les
pressions et de toutes les calomnies, est présenté au président de la
république auprès duquel il jouit toujours d’une estime, comme un enfant
gâté qui en fait à sa tête, un empêcheur de tourner en rond, un farfelu
qui voudrait perturber les festivités de l’anniversaire du 6 novembre.
Monsieur le Ministre,
C’est lorsque monsieur Yves Michel Fotso, est mis au courant des démarches de l’émissaire envoyé par vous et vos subordonnées auprès des partenaires, que excédé et profondément troublée, choquée, il s’adresse ouvertement à Son Excellence Monsieur le Vice-premier Ministre chargé de la justice, pour s’enquérir des charges qui pèseraient sur lui et qui justifieraient vos différents propos dans le pays, sur les ondes, hors du pays.
Voilà reconstitué, toute la mécanique qui finit par tracer un cheminement de haut complot, pour pousser YMF à poser des actes qui finalement sont rapportés au Chef de l’Etat, comme étant du désordre, du défi à l’Etat, à son autorité, de l’arrogance.
Les rapports dressés évidemment avec minutie mélangent tout, englobent des tas de calomnies, au point d’arracher la conviction du premier magistrat du pays, sur la nécessité de l’interpellation et la détention de YMF. Les dossiers ne manquent pas, et celui de l’avion est toujours en instance.
Je n’accuse ni le Vice premier Ministre chargé de la Justice, ni le DGSN, ni personne d’autre dans cette affaire, contrairement à une opinion répandue dans la presse. Je vous accuse, d’avoir déployé une haine sans égal, pour amener YMF à craquer, à tomber dans le plus profond et le plus dangereux retranchement qui l’a conduit à poser tel ou tel acte fatidique récent.
Monsieur le Ministre,
L’interpellation et la mise en détention de monsieur Yves Michel Fotso a
suscité, nous sommes informés, des scènes de liesse dans certains
cercles claniques, politiques et financiers.
Je veux vous dire, combien il est important qu’un
ministre de la république soit respecté et combien je vous respecte en
tant que Ministre des finances de notre pays. Mais, je faillirai à un
impérieux devoir historique, si je ne vous informe pas par la même
occasion, que votre acharnement contre Monsieur Yves Michel Fotso a
laissé des traces et laissera des traces, des plaies profondes qui
auront du mal à cicatriser.
Je vous accuse d’avoir sciemment et violemment mené une politique
d’ostracisme à l’égard de monsieur Yves Michel Fotso, guidé simplement
par la haine, la jalousie, et des intérêts obscurs. Vos multiples
déclarations dans les médias, ont profondément choqué une partie
importante de l’opinion nationale et internationale, laquelle est
convaincue que vous n’agissez plus en ministre de la république, mais en
ennemis juré, promoteurs des intérêts cachés.
Ma conviction d’intellectuel libre, de citoyen soucieux de la paix dans son pays, de père de famille en permanence alerté sur le sort des prochaines générations, me conseillent de vous conseiller, de prendre la peine de vérifier ce que votre politique a occasionné dans l’ouest du pays. Je ne crois pas que vous avez aidé le Chef de l’Etat en cultivant les situations désagréables et vexantes qui ont conduit monsieur YMF en prison. Je ne crois pas que vous avez eu le souci de faire la différence entre un producteur de richesses et de ressources de cette hauteur, avec un banal agent de l’Etat accusé de malversations. Je me demande si vous avez mesuré ce que cela peut représenter, de traiter monsieur Yves Michel Fotso, de truands, de tous les noms inacceptables. Ce n’est pas un fonctionnaire devenu riche en faisant des marchés fictifs de l’Etat ou se livrant à des trafics sales. C’est un capitaine d’industrie formé à la meilleure école qui a crée des entreprises et prolonger une tradition familiale de travail, de sagesse et de loyauté à l’égard des partenaires et des collaborateurs.
Monsieur le Ministre,
Je vous accuse, et je suis d’autant plus fondé à le faire, que les
preuves s’accumulent sur l’interférence voire la place centrale de la
volonté de détruire la CBC, dans le sort de monsieur Yves Michel Fotso
aujourd’hui. La justice fera certes son travail pour ce qui est des
chefs d’accusation de détournement ou de tentative de détournement des
fonds publics dans le cadre du dossier de l’achat d’un avion
présidentiel, et le mis en cause pourra et saura enfin se défendre
ouvertement, promptement, entièrement et publiquement. Il n’attend
d’ailleurs que cette occasion. Mais il demeure incontestable que sans
votre acharnement calculé, financé et exécuté par diverses sources et
nombreux moyens, son statut eut été différent et je n’aurais jamais pris
l’initiative de formuler les présentes lignes.
Il est urgent de laver l’honneur et la dignité d’un riche, vertueux, talentueux, et rayonnant capitaine d’industrie qui pressé et enchanté de servir son pays, a été entraîné à son corps défendant, dans une véritable marre aux crabes impitoyable dont il ne maîtrisait ni les ficelles des intrigues infâmes, ni la multipolarité complexe des centres de décision fluctuants.
Yves Michel Fotso n’avait ni besoin de la défunte CAMAIR pour faire fortune, ni besoin de l’accointance de quelques hauts fonctionnaires pour avoir un nom et bâtir une réputation. Il est devenu leur otage et paye aujourd’hui un prix élevé fixé par les mêmes hauts fonctionnaires qui ont tout mis en œuvre pour le présenter comme un bad boy, et convaincre le Chef de l’Etat de l’envoyer en prison de façon expéditive.
Dans la foulée, je tiens à vous rappeler, que monsieur Yves Michel Fotso n’a pas été limogé de ses fonctions à la tête de la CAMAIR pour des fautes de gestion, mais plutôt pour avoir refusé de faire voler les avions sans couverture d’assurance. Cette vérité est aussi importante pour tout le monde.
L’autre vérité c’est que ni monsieur Yves Michel Fotso, ni son Père, ni personne de sa famille proche ou lointaine, n’a posé un acte au cours des deux dernières décennies, susceptible de contrarier la politique du Président Paul Biya. Je dois vous révéler à ce propos qu’à l’ouest du Cameroun dont je suis le fils, la famille Fotso a payé un prix fort et paye encore un prix fort pour son soutien ouvert, confiant, total, et qualitatif au Chef de l’Etat.
L’ironie veut que la plaisanterie la plus répandue
chez les Bamilékés aujourd’hui, c’est que : « le père Victor Fotso a
tellement aimé son ami le président Paul Biya, qu’il lui a donné son
fils en sacrifice. Monsieur Yves Michel Fotso s’est tellement mis au
service du président, de sa famille et de son fils, qu’il ne soupçonnait
pas d’être sacrifié au bout du chemin ».
Que des élites Bamilékés opportunistes, pressés de se conforter dans
différents postes ministériels se soient permit de vouloir monnayer
auprès du patriarche Fotso, la liberté de son fils contre l’abandon de
toute propriété sur la banque, procède de la traîtrise et de la lâcheté
pure et simple. Cette démarche révèle au passage, la dimension prise par
la restructuration de la banque, dans le destin personnel de Yves
Michel Fotso.
Monsieur le Ministre,
J’ai pris la précaution de rappeler, combien je porte un respect sans
équivoque aux institutions de la république, à ceux qui les incarnent,
et par conséquent à votre personnalité et à votre personne. Mais il va
sans dire, que m’exprimant de façon libre, pour vous dire la vérité de
façon ouverte, et de façon à éclairer une opinion très perturbée par le
sort de monsieur Yves Michel Fotso, j’ai clairement fais savoir que
j’assume l’entièreté des conséquences éventuelles de mes propos.
Les institutions de notre pays seraient mieux servies, si des citoyens, parvenus à un seuil de respectabilité sociale, par leur notoriété politique, académique ou professionnelle, assumaient la responsabilité de la vérité, en prenant le courage de démarches honnêtes, loyales, et patriotiques.
C’est vous qui avez poussé monsieur Yves Michel Fotso à certaines attitudes de circonstance pourtant légitimes, lesquelles ont été mal interprétées, mal rapportées, volontairement gonflées, dénaturées et grossies, pour construire une décision recherchée et souhaitée du président de la république. Je m’interdis de prendre des pincettes pour le dire, vous le dire, même si mes déclarations devraient faire de moi un autre pensionnaire des pénitenciers.
Vous avez réussi à contenter une petite poignée de gens, mais vous avez surtout réussi à construire la rancœur, le désir de vengeance et la réprobation d’une très grande partie de gens, d’une région entière, d’une communauté sensible qui n’avait nullement besoin de se rappeler quelques actes de marginalisation et de provocation passés, ambiants ou permanents.
Et maintenant !
Prenez donc la CBC, dépecez-là, vendez-là à qui vous voulez. Maintenant
que vous êtes seul sur le ring, comme un faux champion face à un
adversaire dont les yeux sont bandés et les poignets solidement
menottés. L’histoire témoignera et jugera, de même que vous répondrez
tôt ou tard de cette formidable, indéfendable et insoutenable
forfaiture. Quand on n’a jamais créé ni géré une boutique, c’est
compréhensible qu’on ne respecte pas le fruit du dur labeur des
bâtisseurs. Mais surtout, lorsque l’on s’est habitué à brimer une
communauté non violente, soumise et obéissante, on peut piétiner
n’importe lequel de ses symboles. L’histoire est pourtant riche des
révoltes des esclaves, des majorités silencieuses qui ont trop longtemps
souffert dans leur chair et qui un jour explosent.
Monsieur le Ministre,
J’ai tenu vraiment et franchement à vous le dire, en citoyen mais aussi
en frère, et très profondément car n’importe comment, c’est du Cameroun
qu’il s’agit, de notre destin national et de nos ambitions de cohésion
et de développement. La CBC n’est ni une affaire de Bamilékés ni de
boulous, ni de Kirdis ni de Sawa et de Mbamois. C’est le patrimoine du
Cameroun, tout comme l’était AMITY BANK, encore bradée par vous,
hâtivement, sans aucun respect des formes ni des droits des promoteurs.
Je veux garder ma conscience libre, très libre,
après vous avoir dit ces mots et fait ces révélations. J’ai dis ma part
de vérité comme jadis Zola la sienne. Demain lorsque vous ne serez plus
ministre, nous en reparlerons plus tranquillement. Vous me raconterez
sans doute qui d’autre animait la cabale et la charge de la haine, mais
quoi qu’il en soit, nous pardonnerons pour avancer et faire avancer
notre pays, comme hier en Afrique du sud. Nous pardonnerons à tous, y
compris à ces seconds couteaux serviles, ces mercenaires de la plume
habitués à un journalisme d’indigence.
Il n’empêche, que pour monsieur Yves Michel Fotso, qu’il soit jugé,
reconnu coupable ou pas, je vous assure d’ores et déjà que je resterai
dans la même position, celle d’un citoyen admiratif de son génie et de
son immense talent de capitaine d’industrie, d’un frère, d’un
observateur sincère qui voit en lui la victime d’une entreprise
d’acharnement jamais égalée dans toute l’histoire contemporaine de notre
pays.
Demain, lorsqu’il sera temps pour une conférence de Vérité et de
réconciliation, nous nous poserons tous la même question : POURQUOI ω
Monsieur le Ministre, Excellence,
Je vous souhaite bonne chance, et bonne année 2011
Aves les assurances renouvelées, de ma haute et fraternelle considération./.
Yaoundé, le 27 Décembre 2010