Cameroun : Mme Abena, un an à l’hôpital
Cameroun : Mme Abena, un an à l’hôpital
Opération épervier. L’ex-secrétaire d’Etat a été extraite de la prison après une grève de la faim.
La vie à l’hôpital central de Yaoundé au lendemain des fêtes de fin d’année a repris normalement son cours. Les usagers sont de nouveau nombreux à se faire admettre dans les différents services du centre hospitalier pour des soins. Au pavillon Haut Standing situé derrière la salle de conférence Laurence Vergne, l’on apprend d’un vigile qu’elle est toujours internée ici. Catherine Abéna, l’ex-secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaire est encore là. Le dispositif de sécurité mis en place pour elle semble s’être cependant essoufflé. Aucun gardien de prison n’est là. Seul le vigile veille aux entrées et sorties des visiteurs. D’après lui, les gardiens de prison sont toujours là, ils se sont juste déplacés. Seuls les membres de la famille et le corps médical est autorisé à visiter les patients.
Depuis bientôt douze mois, Catherine Abena séjourne à l’hôpital central de Yaoundé. Elle y arrive le 14 janvier aux environs de 17 h. Sous forte escorte, elle est conduite au pavillon Réanimation et Soins intensifs. Motif de son internement, une grève de la faim entamée dans les cellules de la direction de la police judiciaire (Pj) au quartier Elig-Essono à Yaoundé. A l’époque des faits, plusieurs personnalités et hommes d’église se dépêchent à son chevet. On apprendra d’ailleurs que le secrétaire d’Etat à l’administration pénitentiaire, Emmanuel Ngaffesson, ainsi que des hommes d’église de l’aumônerie de la prison centrale de Kondengui, et des membres de sa famille iront l’exhorter à rompre la grève. Au bout d’une demi douzaine de jours, elle met fin à sa grève, mais, n’a pas encore de tonus. Un peu plus de deux mois passés en réanimation, elle est transférée au pavillon Haut standing.
Agée de 55 ans, Marie Catherine Abena Eyenga est accusée d’avoir détourné de l’argent appartenant à l’Etat du Cameroun au moment où elle était secrétaire d’Etat au ministère des Enseignements secondaires. Elle est interpellée en janvier 2010 avec des anciens responsables du ministère. Il s’agissait d’Eboutou Akono épouse Minlo’o, maire de Mengong, ex-contrôleur financier, Akoa Akoa, Inspecteur des services, Jean Rouly Mbila, ex-directeur des Examens, des Concours et de la Certification, Augustin Mvondo Mvondo, ex-chef de la cellule Ppte (pays pauvres très endettés), Hilaire Njewel, l’actuel chef de la cellule de communication du Minsec. C’est d’ailleurs à la Pj qu’elle entame une grève de la faim pour marquer sa protestation. Quelques jours plus tard, elle est transférée à la prison centrale de Kondengui où elle est placée en détention préventive.