Cameroun - Ministère des finances: Au cœur des réseaux mafieux d'enrichissement illicite d'Alamine Ousmane Mey et d'Ebang Mve
Yaoundé, 13 Novembre 2013
© Elie Baho | Le Soir
Aucune lisibilité sur le processus d'évolution d'un dossier et de son aboutissement et 25 000 ou 50 000 FCFA à débourser à un intermédiaire pour les avances de solde et parfois sans succès.
Balade au cœur de la corruption qui pourrit l'administration des affaires courantes au Cameroun.
L'assainissement annoncé par le Minfi est bloqué par les caïds de la maison dont la haute mafia est une feuille de route honteusement affichée. Au quartier, le plus naïf a toujours tendance à assimiler le fonctionnaire en service au Ministère des finances comme un richissime. Le constat est alarmant. L'on parle des services payant qui aboutissent aux pourcentages de 10 à 40% lors des décaissements. Ce qu'on peut retenir pour le fonctionnement de ce ministère, c'est des parrainages pour le suivi des dossiers sensibles où on se fait parfois escroquer.
Comme dans plusieurs autres administrations, dans les tribunaux ou au ministère de la fonction publique, des individus gênants interpelleraient des demandeurs de services se prenant pour des particuliers des hauts cadres de ces différentes structures. Il s'agirait des intermédiaires qui sont véritablement des proches des Ministres et des Directeurs Généraux. Ils joueraient en même temps des espions et aussi, ils ne tardent pas à récupérer et à orienter des vrais dossiers qui peuvent permettre au réseau de la mafia de s'engraisser. Ici, l'on reçoit dans les bars ou tournedos de la zone, laissant les bureaux vides. Les visiteurs qui attendent sont aux abois. Si parmi ces demandeurs de service il y a un étranger, celui-ci rentrera dans son pays avec une mauvaise image du Cameroun. Sur place, les observateurs avertis parlent de république bananière. En clair, l'on serait dans un système de corruption, de réseaux, de l'homo¬sexualité, de pillages et des recrutements canapés.
Bref, la peinture est entièrement noire. Le citoyen qui se revendique sérieux ne se reconnait pas dans ce tableau triste. Et se trouve en quelques sortes au crucifix. On comprend maintenant que l'action donne conseils à celui qui agit.
Alamine Ousmane Mey, à peine arrivé à la tête du Ministère des finances, a été applaudi par tous. Très rapidement, la mafia l'a accueilli. Présentement, des insuffisances qui tournent autour de l'incompétence sont visibles. On le tient, à ce fait, il n'a aucune possibilité de sanctionner ces hauts cadres qui sont des véritables coupables. Dans ce Ministère, «tout le monde est grand, personne n'est petit». Difficile de donner des ordres même aux plantons encore moins les sanctionner. Parmi eux, se recrutent des espions, des services de lutte contre la corruption du pays et des ONG internationaux. La compréhension est simple, avec ce système de réseaux, pourri par la tête, l'assainissement par le Ministre en poste est difficile, voire impossible. Car, dans ce cas, la raison prend peur, si les promesses sont sans limites.
LA CORRUPTION: UNE INSTITUTION AU MINFI
Un fonctionnaire, chef service de l'Agriculture dans le département du Nyong-et -Kellé, avec 22 ans de service, nous fait part qu'il est déjà à plus de 800 000 FCFA de dépenses au sujet des avancements et de la prime de non-logement. Il s'est fait arnaquer sans succès par les bandits selon ses termes du Ministère des Finances. C'est un dossier clos conclut-il.
TÉMOIGNAGES DES VICTIMES
«A la fin du mois d’août 2008, je dépose un dossier complet pour l'obtention de la prime de non logement au service du courrier du Ministère de l'Education de Base à Yaoundé. La réponse c'est l'échec parce que je n'ai rien donné. Après 12 mois sans suite, je suis guidée par une amie aussi fonctionnaire qui m'avait présenté un réseau au ministère des finances qui lui a permis d'avoir facile¬ment son argent. Le même mois, mon dossier abouti mais sans rappel.
A cet effet, J'ai déboursé la somme de 25000 FCFA à mon intermédiaire facilitateur du Minfi que m'a proposé ma copine. La même somme est dépensée premièrement pour mon dossier concernant cette fois ci le rappel, mais avec un surplus de 2000 FCFA de timbres. Après plusieurs mois d'attente infructueuse. Il faut reprendre le dossier avec les mêmes dépenses celui-ci reste également sans suite jusqu'à la prise de fonctions du nouveau Ministre des finances Alamine Ousmane Mey qui, cette fois-ci à tout bouleversé. Ce dossier de rappel reste infructueux jus¬qu'aujourd'hui après avoir dépensé plus de 100 000 FCFA dans trois réseaux à raison de 25 000 FCFA par-personne sans compter les timbres taxis et autres.
Pour finir, au début du mois de juin, en un groupe de cinq jeunes fonctionnaires, nous introduisions les dossiers de demandes d'avance de solde en remettant chacun 25 000 FCFA dans un même réseau toujours au Minfi. A la grande surprise de tous au moment des salaires du même mois, une seule fille reçoit la somme demandée. Nous qui attendons encore pensons déjà à une nouvelle arnaque.
LE CHEMIN DE CROIX DES SALARIÉS
Les salariés de l'Etat n'ont d'autres choix que de recourir au CENADI (Centre National de Développement de l'Informatique), organe de l'Etat en charge de la mise en œuvre des orientations du Gouvernement dans le cadre de l'informatique et de la Téléinformatique ainsi que des administrations publiques, parapubliques, des collectivités locales et éventuellement des entreprises privées. Le bulle¬tin de solde est obtenu dans cette structure moyennant quelques billets de banque (1000 à 3000fcfa) somme qui n'entre pas dans les caisses de l'Etat.
Le fonctionnaire en service à Niete, Moloundou, Bakassi, Akom 2 et autres, intéressé par son bulletin de solde, est obligé de se rendre au CENADI. Il doit prévenir en plus du forfait de la somme à lui exigée par l'agent sur qui il tombe, ses frais de transport, de restauration et d'héberge¬ment, sans oublier les risques d'accident, la perte de temps, l'absence à son poste de travail et la séparation avec la famille. Des ennemis de la nation tapis dans l'ombre en service au Minfi et au CENADI se contentent de maintenir du flou. Cela leur permet d'en tirer profit, dans le registre de la récolte des retombées de la haute mafia. Or, la révolution annoncée par le SIGIPES permettrait de ne plus se livrer à cette gymnastique du bulletin de solde. Tout agent public devrait savoir chaque mois, sa situation salariale. Entretenir le mystère dessus, est une insulte aux salariés publics et à l'intelligence nationale.
DÉCÈS
L'actualité pour l'heure au Minfi, tourne autour des décès bizarres qui se succèdent et s’enchaînent à la queue-leu¬leu. On enregistre environs deux décès par semaine. Les disparus sont coupables d'avoir escroqué l'argent, soit des retraités, ou des fonctionnaires, ou encore des prestataires de services. Des observateurs avertis, parlent de la punition de Dieu qui s'abat déjà dans ce ministère faute d'impunités des pouvoirs publics. D'autres croient plutôt que ce sont des pratiques mystiques dues aux règlements de comptes. Choses curieuses, dans les domiciles de ces décédés, on ne manque pas de trouver des piles de dossiers des avancements, de non logement ou des prestataires de services qui avaient pourtant mouillé la barbe, c'est-à-dire corrompu ces imposteurs avant de leur confier leurs dossiers. Du fait que tous sont coupables de vol, sur les lieux, c'est la panique totale. Ils ont tous peur de mourir, même le patron des lieux, Alamine Ousmane Mey.
© Elie Baho | Le Soir
Aucune lisibilité sur le processus d'évolution d'un dossier et de son aboutissement et 25 000 ou 50 000 FCFA à débourser à un intermédiaire pour les avances de solde et parfois sans succès.
Balade au cœur de la corruption qui pourrit l'administration des affaires courantes au Cameroun.
L'assainissement annoncé par le Minfi est bloqué par les caïds de la maison dont la haute mafia est une feuille de route honteusement affichée. Au quartier, le plus naïf a toujours tendance à assimiler le fonctionnaire en service au Ministère des finances comme un richissime. Le constat est alarmant. L'on parle des services payant qui aboutissent aux pourcentages de 10 à 40% lors des décaissements. Ce qu'on peut retenir pour le fonctionnement de ce ministère, c'est des parrainages pour le suivi des dossiers sensibles où on se fait parfois escroquer.
Comme dans plusieurs autres administrations, dans les tribunaux ou au ministère de la fonction publique, des individus gênants interpelleraient des demandeurs de services se prenant pour des particuliers des hauts cadres de ces différentes structures. Il s'agirait des intermédiaires qui sont véritablement des proches des Ministres et des Directeurs Généraux. Ils joueraient en même temps des espions et aussi, ils ne tardent pas à récupérer et à orienter des vrais dossiers qui peuvent permettre au réseau de la mafia de s'engraisser. Ici, l'on reçoit dans les bars ou tournedos de la zone, laissant les bureaux vides. Les visiteurs qui attendent sont aux abois. Si parmi ces demandeurs de service il y a un étranger, celui-ci rentrera dans son pays avec une mauvaise image du Cameroun. Sur place, les observateurs avertis parlent de république bananière. En clair, l'on serait dans un système de corruption, de réseaux, de l'homo¬sexualité, de pillages et des recrutements canapés.
Bref, la peinture est entièrement noire. Le citoyen qui se revendique sérieux ne se reconnait pas dans ce tableau triste. Et se trouve en quelques sortes au crucifix. On comprend maintenant que l'action donne conseils à celui qui agit.
Alamine Ousmane Mey, à peine arrivé à la tête du Ministère des finances, a été applaudi par tous. Très rapidement, la mafia l'a accueilli. Présentement, des insuffisances qui tournent autour de l'incompétence sont visibles. On le tient, à ce fait, il n'a aucune possibilité de sanctionner ces hauts cadres qui sont des véritables coupables. Dans ce Ministère, «tout le monde est grand, personne n'est petit». Difficile de donner des ordres même aux plantons encore moins les sanctionner. Parmi eux, se recrutent des espions, des services de lutte contre la corruption du pays et des ONG internationaux. La compréhension est simple, avec ce système de réseaux, pourri par la tête, l'assainissement par le Ministre en poste est difficile, voire impossible. Car, dans ce cas, la raison prend peur, si les promesses sont sans limites.
LA CORRUPTION: UNE INSTITUTION AU MINFI
Un fonctionnaire, chef service de l'Agriculture dans le département du Nyong-et -Kellé, avec 22 ans de service, nous fait part qu'il est déjà à plus de 800 000 FCFA de dépenses au sujet des avancements et de la prime de non-logement. Il s'est fait arnaquer sans succès par les bandits selon ses termes du Ministère des Finances. C'est un dossier clos conclut-il.
TÉMOIGNAGES DES VICTIMES
«A la fin du mois d’août 2008, je dépose un dossier complet pour l'obtention de la prime de non logement au service du courrier du Ministère de l'Education de Base à Yaoundé. La réponse c'est l'échec parce que je n'ai rien donné. Après 12 mois sans suite, je suis guidée par une amie aussi fonctionnaire qui m'avait présenté un réseau au ministère des finances qui lui a permis d'avoir facile¬ment son argent. Le même mois, mon dossier abouti mais sans rappel.
A cet effet, J'ai déboursé la somme de 25000 FCFA à mon intermédiaire facilitateur du Minfi que m'a proposé ma copine. La même somme est dépensée premièrement pour mon dossier concernant cette fois ci le rappel, mais avec un surplus de 2000 FCFA de timbres. Après plusieurs mois d'attente infructueuse. Il faut reprendre le dossier avec les mêmes dépenses celui-ci reste également sans suite jusqu'à la prise de fonctions du nouveau Ministre des finances Alamine Ousmane Mey qui, cette fois-ci à tout bouleversé. Ce dossier de rappel reste infructueux jus¬qu'aujourd'hui après avoir dépensé plus de 100 000 FCFA dans trois réseaux à raison de 25 000 FCFA par-personne sans compter les timbres taxis et autres.
Pour finir, au début du mois de juin, en un groupe de cinq jeunes fonctionnaires, nous introduisions les dossiers de demandes d'avance de solde en remettant chacun 25 000 FCFA dans un même réseau toujours au Minfi. A la grande surprise de tous au moment des salaires du même mois, une seule fille reçoit la somme demandée. Nous qui attendons encore pensons déjà à une nouvelle arnaque.
LE CHEMIN DE CROIX DES SALARIÉS
Les salariés de l'Etat n'ont d'autres choix que de recourir au CENADI (Centre National de Développement de l'Informatique), organe de l'Etat en charge de la mise en œuvre des orientations du Gouvernement dans le cadre de l'informatique et de la Téléinformatique ainsi que des administrations publiques, parapubliques, des collectivités locales et éventuellement des entreprises privées. Le bulle¬tin de solde est obtenu dans cette structure moyennant quelques billets de banque (1000 à 3000fcfa) somme qui n'entre pas dans les caisses de l'Etat.
Le fonctionnaire en service à Niete, Moloundou, Bakassi, Akom 2 et autres, intéressé par son bulletin de solde, est obligé de se rendre au CENADI. Il doit prévenir en plus du forfait de la somme à lui exigée par l'agent sur qui il tombe, ses frais de transport, de restauration et d'héberge¬ment, sans oublier les risques d'accident, la perte de temps, l'absence à son poste de travail et la séparation avec la famille. Des ennemis de la nation tapis dans l'ombre en service au Minfi et au CENADI se contentent de maintenir du flou. Cela leur permet d'en tirer profit, dans le registre de la récolte des retombées de la haute mafia. Or, la révolution annoncée par le SIGIPES permettrait de ne plus se livrer à cette gymnastique du bulletin de solde. Tout agent public devrait savoir chaque mois, sa situation salariale. Entretenir le mystère dessus, est une insulte aux salariés publics et à l'intelligence nationale.
DÉCÈS
L'actualité pour l'heure au Minfi, tourne autour des décès bizarres qui se succèdent et s’enchaînent à la queue-leu¬leu. On enregistre environs deux décès par semaine. Les disparus sont coupables d'avoir escroqué l'argent, soit des retraités, ou des fonctionnaires, ou encore des prestataires de services. Des observateurs avertis, parlent de la punition de Dieu qui s'abat déjà dans ce ministère faute d'impunités des pouvoirs publics. D'autres croient plutôt que ce sont des pratiques mystiques dues aux règlements de comptes. Choses curieuses, dans les domiciles de ces décédés, on ne manque pas de trouver des piles de dossiers des avancements, de non logement ou des prestataires de services qui avaient pourtant mouillé la barbe, c'est-à-dire corrompu ces imposteurs avant de leur confier leurs dossiers. Du fait que tous sont coupables de vol, sur les lieux, c'est la panique totale. Ils ont tous peur de mourir, même le patron des lieux, Alamine Ousmane Mey.