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Face à la représentation nationale vendredi dernier, le ministre des Sports s’est expliqué sur l’élimination prématurée des Lions à la coupe du monde.

«Monsieur le ministre, face à la représentation nationale et en votre âme et conscience, quelle est votre part de responsabilité dans la débâcle des Lions indomptables à la Coupe du monde 2010» ? A ce volet de la question posée au ministre des Sports vendredi dernier à l’hémicycle de Ngoa-Ekellé par Abakar Mahamat, député Rdpc du Logone et Chari, Michel Zoah n’a apporté aucune réponse. Relancé par le député Sdf Jean Michel Nintcheu, le ministre des Sports n’a toujours dit mot. Ce qui lui a valu d’être hué par les députés, dont quelques uns ont lancé à Michel Zoah des «Démissionnez ! Démissionnez !». Jean Michel Ninthceu et Abakar Mahamat, eux, ont en vain tenté de reprendre la parole pour interroger le ministre des Sports, mais Cavaye Yéguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale, en refusant d’accéder à leur requête, n’a pas voulu prolonger ce qui, sur la fin, s’est apparenté à un supplice pour Michel Zoah, qui a ainsi pu regagner l’espace réservé aux membres du gouvernement invités a passer le grand oral devant les députés.

Mais avant cette phase très chaude du passage de Michel Zoah devant les députés au sujet de la débâcle des Lions indomptables à la Coupe du monde 2010, le ministre des Sports a expliqué ce qu’il croit être les raisons de l’échec au mondial sud-africain, la gestion des fonds mis à la disposition de la délégation camerounaise par les pouvoirs publics, et les mesures urgentes en voie d’être prises par le gouvernement pour redorer le blason des Lions indomptables qui engagent dès septembre prochain la phase des matches éliminatoires pour la Can 2012.

A en croire le Minsep, l’équipe nationale est rentrée bredouille du mondial principalement parce que le groupe s’est transformé en véritable pétaudière en Afrique du Sud. «Au fur et à mesure de la progression de la compétition, un climat délétère s’est installé entre les joueurs et l’entraîneur sélectionneur. Des séances de travail organisées avec l’ensemble de l’équipe ont permis de relever l’existence de clans dans l’équipe, une mauvaise fusion entre les anciens et les jeunes, un rejet systématique des consignes de l’entraîneur par un groupe de joueurs», a révélé Michel Zoah.

Luttes ésotériques

Et le ministre des Sports de poursuivre : «Les victoires des Lions d’hier sont l’expression de l’esprit d’équipe, de solidarité et d’harmonie qui a toujours prévalu entre les joueurs et entre les joueurs et l’encadrement technique. Les défaites d’aujourd’hui sont l’expression des divisions, des jeux de clans, des querelles intestines et du manque d’harmonie qui règnent entre les joueurs, des querelles et des combats interpersonnels, des haines et des jalousies qui ont fait leur lit dans le cœur de certains joueurs, des égo surdimensionnés qui n’acceptent pas la présence d’autres talents autour d’eux et des luttes ésotériques dont les ficelles sont tirées par des acteurs externes et dont la finalité n’a rien à voir avec le sport. Il est possible que ces situations aient été favorisées par quelques erreurs de casting ou par des insuffisance dans la gestion de la dynamique du groupe»

Un tableau donc finalement noir sur toute la ligne, alors que, a indiqué Michel Zoah, «les pouvoirs publics auront fait tout ce qui dépendait d’eux pour assurer une participation à la hauteur du rang du Cameroun à cette Coupe du monde».

En effet, en plus des vols spéciaux affrétés pour assurer le déplacement des joueurs, les conditions d’hébergement optimales, le payement des primes aux joueurs avant le départ en Afrique du Sud, le ministre des Sports a indiqué que «une délégation de crédit a été effectuée par le ministère des Finances au bénéfice du Haut commissariat du Cameroun en Afrique du Sud où un compte spécial a été ouvert», lequel compte devait être alimenté au fur et à mesure de la progression de l’équipe nationale du Cameroun dans la compétition. Toutes choses qui n’ont pas empêché que la prestation des Lions soit inversement proportionnelle aux soins que les pouvoirs publics leur ont apportés.

Et selon Michel Zoah, le gouvernement entend «tirer toutes les leçons de cet échec sportif».
C’est ainsi qu’il est par exemple annoncé le lancement du processus de recrutement d’un nouvel encadrement technique et surtout, a confié Michel Zoah, la révision des textes fondateurs de l’équipe nationale qui datent de 1972, afin «d’y insuffler plus de professionnalisme, plus de discipline et de renforcer la culture des valeurs patriotiques, civiques, morales et intellectuelles qui ont quelque peu semblé faire défaut» aux Lions pendant le mondial sud-africain.