STRASBOURG SAMEDI 2/04/2011 à 14H
POURQUOI NOUS MARCHONS CE JOUR ?
Par une marche pacifique ce samedi 02 avril 2011 à Strasbourg, ville qui héberge le Parlement Européen, de nombreux Camerounais venus de différents pays d’Europe ont voulu manifester contre l’Etat camerounais qui les exclut des scrutins.
Leurs principales revendications portent sur :
le vote des Camerounais vivant à l'étranger ;
l'indépendance d'ELECAM (organe qui gère de bout en bout les
consultations populaires) et autres exigences de transparence
électorale.
Sur le vote des Camerounais de l'étranger :
Selon le Ministère des Affaires Extérieures du Cameroun, on compte 4,5 millions de Camerounais vivant à l'étranger qui sont exclus abusivement du droit de vote, un droit pourtant protégé par la Constitution du pays. Malgré les revendications et toutes les promesses faites par le chef de l’Etat camerounais, tout est mis en œuvre pour empêcher ces compatriotes qui vivent hors du pays de jouir de ce droit constitutionnel.
Pour le revendiquer, le RDMC, un parti politique légalisé au Cameroun, s'est vu contraint de porter l'affaire devant un juge des référés dans l'espoir incertain, vu la soumission de la justice à l'exécutif, d'obtenir une décision de justice qui contraindrait le Cameroun à laisser voter les Camerounais vivant à l'étranger, lors de la présidentielle prévue en octobre prochain. Il est clair que si par extraordinaire le juge faisait injonction à ELECAM d'inscrire nos compatriotes à l'étranger, l'application d'une telle décision de justice relèverait de la bonne volonté des pouvoirs publics qui empêchent actuellement le vote visé.
Sur l'indépendance d'ELECAM :
Le législateur avait voulu qu’ELECAM soit un organe indépendant, mais il est confisqué par M. BIYA, le chef de l’Etat, qui y a nommé les seuls pontes de son parti, dans le but inavoué d’organiser les fraudes en sa faveur et l'aider à confisquer le pouvoir après 29 ans de règne. Il y a un risque de contestation électorale qu'engendrerait la supervision électorale par un tel organe récusé par l'opposition et la communauté internationale.
Sur la transparence électorale :
Voici nos exigences en 7 points, pour une transparence électorale au Cameroun :
1–inscription sur les listes électorales et participation au vote de tous les Camerounais en âge de voter, sans distinction de lieu de résidence ;
2 – élection à 2 tours ;
3 – installation des urnes transparentes ;
4 – instauration d'un bulletin de vote unique pour tous les candidats ;
5 – instauration de procès-verbaux sécurisés, c'est-à-dire non falsifiables ;
6 – publication sur l’ensemble du territoire national des bureaux de vote et des listes des électeurs inscrits par bureau de vote, au moins 60 jours avant la date du scrutin ; distribution des cartes d'électeurs sur le territoire au moins 90 jours avant la date du scrutin ;
7 – participation des observateurs internationaux de l'ONU et de l'UA à la commission centrale des votes et publication du résultat des élections au plus tard 48 heures après la fin du scrutin ;
8 – gratuité de la délivrance de la carte nationale d'identité (actuellement exigible et payante pour avoir le droit de voter).
Sur la mise à la retraite de Monsieur Biya aux prochaines présidentielles afin de permettre l’alternance au Cameroun :
Après plus de 29 ans d’un pouvoir sans partage, couronné par un bilan plutôt négatif, monsieur BIYA est invité à prendre sa retraite en quittant raisonnablement le pouvoir. Une telle décision rendrait au peuple camerounais un grand bien et permettrait du coup au Président de la République de se placer au dessus des partis et du jeu politique.
Tel paraît être l’issue qui permettrait au Président Biya de s’inscrire dans la logique du constat qu’il a lui-même établi en mettant aux arrêts ceux qu’il considère comme étant les responsables de la dilapidation des deniers publics. Ainsi, aurait-il laissé l’Etat du Cameroun dans la paix ???!!!
Fait à TRASBOURG, ce 02 avril 2011
RDMC/DMMC
La Cellule de communication
Document à remettre sous forme de pétition au parlement Européen, aux
représentations diplomatiques des grands pays démocratiques, à l'Union
Africaine et à l'ONU.