Cameroun : Lettre à Suzanne Kala Lobé, pour la patrie.

Chère compatriote,

 
A première vue du titre de votre missive, nous nous sommes résolus à offrir un click additionnel à cet espace de liberté ou s’attèlent de nombreux compatriotes, à l’exercice de la démocratie sous la réalité d’un insaisissable support virtuel affranchit de censure.

Chère Suzy, nous avons lu votre courrier, espérant trouver une leçon de vie, ou un précepte idéologique adapté aux exigences du temps. Hélas… votre discours complaisant, cousu de fil blanc est une copie conforme des arguments réchauffés que de nombreux flagorneurs adeptes de la mangeoire nous offrent à longueur de journée, ceux là même qui prônent l’adhésion à la  démocrature.

Votre posture inquiète, nous ne reconnaissons  plus cette femme engagée que vous étiez par le passé en dépit de votre statut de fille à papa et nonobstant les dérives érotiques de votre vie privée. Vous seriez restée du coté de votre classe sociale que vous ne vous seriez pas trompée de combat.  Vous êtes donc une oligarque travestie en révolutionnaire, ayant le prolétariat pour fond de commerce, et croyez nous, ça nous peine.

Vous auriez pu vous taire, au lieu de donner cette leçon de morale sans vertu à la diaspora. Vous auriez pu rester cloitrée dans votre bulle pervertie sous le regard narquois et cynique de ceux qui jubilent du spectacle de la dépravation des mœurs chez nous ! Nous tenons à vous rappeler que le combat pour un Cameroun nouveau et dynamique est une affaire de tous. La vanité de votre propos qui consiste à dire « moi-je » est contre productif et égocrate. Vous n’êtes pas maitresse de cérémonie et encore moins modératrice. La seule vedette ici est le Cameroun entier sans discrimination quelconque. Il s’agit ici, de sous-peser avec justesse les maux qui minent notre société afin d’y apporter des solutions idoines.  Il s’agit d’œuvrer pour un débat républicain sur la décrépitude des mentalités afin que la gestion du bien public soit comprise de tous pour que le citoyen lambda se sente chaque jour plus citoyen afin que resplendisse l’allégresse.

Notre questionnement tend à responsabiliser ceux qui ont à charge la gestion du patrimoine commun. Il s’agit de faire cesser la corruption, les détournements, la tricherie, l’impunité, le tribalisme, le favoritisme, le trafic d’influence et les autres dérives qui polluent les mœurs... Il s’agit de créer un état où règnent ; l’espoir, la paix, la justice équitable, le respect des autres et une juste répartition des biens.

En vous lisant, l’on comprend que c’est vous la décalée, vous êtes hors du contexte. Depuis deux décennies le monde a évolué. Si vous êtes restée à l’ère d’une révolution qui n’avait pour haute technologie que le télex, le téléphone et le mandat poste, sachez que nous sommes à l’ère d’un activisme citoyen extra-révolutionnaire, qui fait usage de la révolution technologique. Twitter, skype, facebook et d’autres supports nous permettent d’être au fait des vicissitudes et tribulations que subissent nos familles dans une conjoncture économique sans cesse déprimante, et dont le bout du tunnel est pour l’instant, fruit de l’imaginaire. C’est vous qui fantasmez dans votre révolution de pacotille au point de la renier sur la place publique, prenant sans pudeur aucune, la défense des oppresseurs.

Nous constatons avec amertume que vous êtes de cette génération qui pensait que les compatriotes restés au pays sont ignorants, la notre compose avec eux, consciente du potentiel de la dynamique de ce concert de forces locales et extérieures. Le compatriote de la diaspora est celui qui ne rêve pas, il vit le réel. A l’étranger on ne rêve pas, on lutte ardemment. Nous sommes les explorateurs des temps modernes au contre sens des pas de Thomas Livingstone et de Savorgnan de Brazza. Nous ne voulions pas partir, mais la réalité nous a forcé de le faire. Que l’on soit vendeur de friperie, footballeur, ingénieur, médecin, prostituée, feyman, demandeur d’asile, ou religieux comme Jean-Marc Ela, on ne rêve pas. Allez donc faire le bilan des transferts de fonds étrangers vers le Cameroun, pour mieux comprendre comment nous aidons le président Paul Biya à nourrir ceux qui l’on voté ou non, alors que nous n’avons pas le droit de vote. La diaspora veut davantage s’investir dans le développement du tissu industriel du pays, mais les mécanismes procéduraux de l’administration, ajoutés aux critères fiscaux s’érigent comme des panneaux restrictifs au progrès.

Cependant, vous encouragez les voyous à col blanc qui pillent notre patrimoine pour le cacher à l’étranger. Nous comprenons que vous ne subissez pas le système c’est pour cela que vous le défendez. Vous trouvez que la démarche de la diaspora est puérile ? Permettez-nous de vous demander de quelle diaspora s’agit-il ? Tous les fils et filles des prévaricateurs de la république, font leurs études dans des écoles couteuses d’Europe ou d’Amérique, roulant carrosse à gros cylindre et résidant dans des quartiers cossus.  Que se passe t-il sister ? Etes-vous devenue stérile d’idées alors que vous étiez connue de tous comme une activiste râleuse par nature face à l’injustice.

Quelques  griots du système écriraient qu’on se tairait, car ce « Kilavage » serait vu comme du Bill O’Reilly chantant pour Bush les litanies d’une gloire éphémère. Mais non... pas vous qui nous avez vendu votre profile de Jeanne d’Arc Camerounaise malgré votre coté pervers que nous tolérons au nom de la liberté démocratienne. Depuis quand, la contestation, la dénonciation ou l’inquisition sont devenues des instruments d’inflammations populaires, depuis quand, une femme engagée comme vous, arrose t’elle les fleurs du mal ?
La diaspora veut que le Président Biya que l’on reconnait intègre déclare ses biens selon la constitution. La diaspora veut que les ministres de la république, les députés et tous les fonctionnaires assermentés  déclarent leurs biens selon la constitution qu’ils ont adoubée. La diaspora veut que les pilleurs rendent gorge et répondent de leurs actes devant la justice. La diaspora veut que tous les éperviables soient logé à la même enseigne et que l’on relâche ceux qui sont devenus des boucs émissaires d’une politique d’épuration, afin que le droit soit lu et appliqué.

La diaspora veut des routes, un système de santé et de sécurité sociale pour tous, des infrastructures dignes, des écoles modernes, des reformes agraires, de l’électricité et de l’eau potable, et que chaque Camerounais puisse manger à sa faim.
Chère Suzy, vous qui avez bu la potion de la révolution, ne devriez pas vous offusquer du courage des Compatriotes de la diaspora, qui agissent dans l’intérêt d’un peuple muselé dans la promiscuité et le chômage.  

Quelle considération devrions-nous donner à un leader d’opinion comme vous qui qualifie de vétuste les initiatives des compatriotes qui agissent pour l’avenir d’une nation ? Le Cameroun doit se développer et s’inscrire dans la modernité. Allez-vous donc empêcher l’avènement de la fibre optique au Cameroun pour que la technologie ne défavorise plus l’imposture ? La révolution Marxiste-léniniste étant dépassée, nous vous conseillons de faire un tour en Chine, vous la constaterez plus libertine, plus économique et plus techno-industrielle que certaines nations de l’ouest. Si vous n’êtes plus des nôtres, veillez ne pas tuer notre combat par des trahisons viles qui ne vous créditent pas.

Nous souhaitons que vous reveniez dans 39 ans, pour nous parler de notre fougue fragile, pour savoir si le Cameroun aura changé. Permettez-nous aussi de prendre « notre ignorance », pour le savoir absolu et vivre nos expériences pour que le verdict des générations futures s’applique à nous. Nous avons la  capacité de faire bouger les lignes à distance sans subir la cruauté de ceux qui agissent au nom de Mr Biya alors qu’il ne sait rien de leurs exactions.
La communication déstabilise n’importe quel régime d’imposture, car les tricheurs n’aiment pas le procès du peuple. Les camerounais ne suivent plus les télévisions locales parce qu’ils ont d'autres rêves. Ils se sont lassés des monotonies qu’on leur diffuse en boucle. Ils rêvent d'une vie adaptée à leur siècle tout en restant attachés aux valeurs traditionnelles. Vous ne pouvez pas arrêter cette marche vers le progrès. Les enjeux sont énormes, de grâce, ne sous-estimez pas la passivité du peuple Camerounais. 

Ceux qui se sont érigés contre la visite d’état du président Biya en France ont la liberté de leurs actions autant que ceux qui soutiennent cette visite. Tous ces arrangeurs qui utilisent des méthodes orthodoxes pour justifier leur dépendance au statut de refugié, ou leur intérêt pour le régime, crachent ainsi de manière ignoble sur l’image de notre pays. Ils sont tous (partisans comme opposants) dans une voie honteuse qui correspond à la démarche des hommes égoïstes. Ils étalent ainsi leur ignorance sur la démocratie et la souveraineté.

Tout Camerounais lucide, conscient et éclairé sait qu’aucun état étranger n’a le droit d’interférer dans nos affaires internes. Que Mr Biya fasse une visite officielle à l’étranger… quoi de plus légitime ? Il est le président de la république ! Mais que des Camerounais fassent appel aux dirigeants d’autres états pour s’ingérer dans nos affaires révèle de l’absurde, et c’est réducteur.  Le Cameroun n’a pas d’ordre à recevoir de la France ou d’un autre état. Le Cameroun est souverain. La diaspora est  la représentation de la diversité Camerounaise. Dans la communauté, la contestation, l’activisme, et les divergences dans le débat, sont les ingrédients révélateurs sur les progrès d’un peuple vers  ce projet imparfait qu’est la démocratie. Alors, veillez ne pas cataloguer la diaspora à travers les frasques de certains individus !
Réjouissez-vous que le silence éternel vous épargna des foudres verbales de feu Mongo Béti.

Le mutisme de Mr Monga, de Mr Bedzigui, de Mr milla Assouté et de certains compatriotes présents au Cameroun par le cœur mais absent physiquement, donne d’avantage valeur à la liberté d’expression suite à votre incartade libertine…

Chère Suzy, veillez vous rappeler que le Cameroun, c’est l’héritage de nos enfants que nous empruntons le temps d’une vie. Donnons le meilleur de nous avec les différences qui nous unissent dans la rigueur et la moralisation pour l’effectivité du libéralisme communautaire.Mr Biya a promu la démocratie, il lui revient donc de l’assumer sous le respect des lois de la république.

Nous espèrerons que votre lettre était une blague. Si c’en était une, sachez qu’elle fut de mauvais gout !

Loïc  KODIE, Communicateur, Stratège  Los Angeles USA
Raphael EBANGA-MBALLA, Journaliste, écrivain et chef d’entreprise, Washington DC USA

© Correspondance de : Loïc  KODIE
Paru le 27-07-2009 00:54:31


27/07/2009
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