Cameroun : Les vœux de nouvel an pas SMS du couple présidentiel attisent la polémique au Cameroun
Cameroun : Les vœux de nouvel an pas SMS du couple présidentiel attisent la polémique au Cameroun
Un député du Front social démocratique (SDF), le premier parti de l’opposition parlementaire du Cameroun, Jean-Michel Nintcheu, vient d’annoncer le dépôt d’une plainte contre le chef de l’Etat, Paul Biya, pour avoir envoyé des courts messages téléphoniques (SMS) payés par le contribuable, souhaitant ses vœux de nouvel an à ses concitoyens.
« Ceci constitue une gabegie et un détournement de deniers publics, au moment où les finances du pays sont en mauvais état ainsi que M. Biya l’a lui-même reconnu lors de son discours à la nation, le 31 décembre dernier. »
Jean-Michel Nintcheu évalue à quelque 350 millions FCFA, le coût de ces SMS envoyés à près de 7 millions de Camerounais et qui indiquaient : « Monsieur le Président de la République et Madame Chantal BIYA, vous présentent leurs vœux de santé et de bonheur pour l’Année 2011. »
Pour cet élu, les vœux du couple présidentiel « constituent une provocation », surtout de la part d’un président qui a plongé les Camerounais dans la misère en 28 ans de pouvoir et qui leur souhaite santé et bonheur.
« Ce calcul politique froid vise essentiellement à se tailler une clientèle, en cette année d’élection présidentielle », ajoute M. Nintcheu. En écho, le Réseau associatif des consommateurs de l’énergie (RACE) dénonce une « grossière tentative de manipulation à de fins politiques de l’opinion publique ».
Cette ONG se veut particulièrement incisive contre l’opérateur de téléphonie mobile Orange, dont le serveur, « sans scrupule et en totale violation de la règlementation régissant la communication commerciale au Cameroun », a été utilisé pour cette opération.
Le RACE et l’ensemble du mouvement consumériste national,appellent les usagers à la vigilance et mettent en garde le gouvernement camerounais ainsi que les trois opérateurs exerçant dans ce secteur contre les manœuvres d’instrumentalisation politicienne, ou tout autre usage abusif des données personnelles des utilisateurs de téléphone mobile, recueillies dans le cadre de cette opération.
Pour l’ONG, « les consommateurs refusent d’être du bétail électoral au service des intérêts politiques, mercantiles et pernicieux ».