Cameroun: Les jeunes veulent marcher sur le parlement

Cameroun: Les jeunes veulent marcher sur le parlement
Le conseil national de la jeunesse du Nord-Ouest menace d’assiéger l’Assemblée nationale, pour faire entendre sa colère.

Le Messager

Recrutement des 25000 diplômés. Les jeunes veulent marcher sur le parlement

Le conseil national de la jeunesse du Nord-Ouest menace d’assiéger l’Assemblée nationale, pour faire entendre sa colère.

Malgré l’interdiction de leur réunion par le gouverneur de la région du Nord-Ouest, c’est dans une bureautique non loin de la délégation de la jeunesse à Ayaba Street que les membres du conseil national de la jeunesse (Cnj), antenne du Nord-Ouest ont tenu leur conclave jeudi dernier 24 novembre. Sous la coordination de leur président régional Prince Ngwieh Michelson Sah, les membres du Cnj ont pris l’engagement de transformer l’esplanade de l’Assemblée nationale aujourd’hui mardi 29 novembre en « place Tahrir ».

Et pour cause, ils s’insurgent contre le flou mieux les critères peu orthodoxes utilisés lors du recrutement spécial des 25000 jeunes diplômés à la fonction. Dans ce mémorandum de quatre pages adressé au chef de l’Etat, les sept cosignataires dont (Julius Tata Nfor du Donga Mantung, Jiban Emmanuel Ayeah du Boyo, Muluh Elvis Penn de la Menchum, Fontembu Drake Ngufor de la Momo, Julius Nchini du Ngoketunjia et Penn Wilson. M de la Mezam) six présidents départementaux du Cnj (exceptés celui du Bui) et le président régional dénoncent le non respect de l’équilibre régional et le quota stipulé dans le statut général de la fonction publique. Ils rappellent à toute fin utile, qu’ils avaient accueilli avec joie le discours du chef de l’Etat annonçant le 10 février 2011, le recrutement de 25000 jeunes dans la fonction publique.

Pour saluer cette annonce, ils ont organisé une marche dans la rue de Bamenda le 1er mars. A cette occasion « nous soulevions notre inquiétude et appelions à plus de précaution afin de minimiser les frustrations parmi les jeunes. Parmi celles-ci, le problème de l’équilibre régional qu’il fallait ménager avec beaucoup de prudence ». Pour eux, la commission de recrutement a tout simplement ignorer cet équilibre et même la notion de quota contenu dans le statut général de la fonction publique « aucun quota n’a été prévu dans ce recrutement en application de la notion de quota du statut général de la fonction publique qui attribue 12% à la région du Nord-Ouest. Excellence, 12% de 25000, signifie par simple arithmétique faite que, 3000 jeunes diplômés originaires du Nord-Ouest devraient bénéficier de votre largesse dans ce recrutement. Cela n’a pas été le cas et sur la liste des 25000 candidats présélectionnés, moins de 923 jeunes sont du Nord-Ouest ». Ce qui est une aberration pour eux, ce d’autant que poursuivent-ils, « le statut général de la fonction publique n’a ni été abrogé ni modifié ».

2100 places exigées encore

Là où le bât blesse, précisent-ils dans leur mémorandum, c’est que cette frustration qui a exacerbé part de la conférence de presse donné par le ministre Emmanuel Mbonde le 11 novembre « répondant à une question de journaliste le ministre de la Fonction publique a clairement déclaré que l’équilibre régional n’était pas le principal critère de sélection des 25000 jeunes diplômés. Nous nous souvenons que dans l’un de ses précédentes interventions au journal de 13h sur la Crtv, il avait clairement indiqué que l’équilibre régional sera respecté. Qu’est ce qui justifie ce revirement spectaculaire ? Selon le ministre, le comité technique en charge du recrutement tenait compte du niveau et de la compétence des candidats ; ce qui donne l’impression que les milliers de jeunes du Nord-Ouest qui avaient déposé leur dossier étaient ni qualifiés non moins compétents ? Ceci est certainement une grossièreté inavouée ».

Comment comprendre selon eux que, le recteur de l’Université de Buea avait été viré en Octobre 2006 pour non respect du quota dans la proclamation des résultats d’admission à la faculté de médecine et que cet équilibre régional ne soit pas appliqué pour ce recrutement de 25000 jeunes. C’est dire si c’est la politique de deux poids deux mesures qui est appliquée « Nous croyons que l’application du quota dans les recrutements à la fonction publique ne sauraient toujours constituer un problème quand cela concerne les Camerounais d’expression anglaise ». Par conséquent tempêtent-ils « aucun Camerounais n’est supérieur à un autre ». Ils lâchent le lest dans ce mémorandum en exigeant « un recrutement spécial de 2100 jeunes originaires de la région du Nord-Ouest » afin de compléter le quota de 12% qui reviendrait selon eux à cette région.

Cela ne serait que justice et « réduira l’actuelle tension et frustration dans la région » concluent-ils, non sans rappeler qu’ils feront de feu de tout bois pour que leurs préoccupations soient entendues. C’est pourquoi, ils annoncent pour demain mardi, une manifestation devant l’Assemblée nationale. La curiosité c’est que, aucun de ces présidents du conseil national de la jeunesse signataire de ce mémorandum, n’a été retenu dans les 25000 présélections. Ce qui traduit toute leur indignation et choque leur conscience.

Donat SUFFO   




29/11/2011
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