Cameroun : Les députés camerounais demandent des comptes, après la débâcle des Lions au Mondial
Cameroun : Les députés camerounais demandent des comptes, après la débâcle des Lions au Mondial
Le ministre camerounais des Sports, Michel Zoa, devra répondre vendredi prochain à une invitation des députés, à l’occasion d’une séance de questions orales relative à la mauvaise prestation de la sélection de football à la Coupe du monde « Afrique du Sud 2010 », a appris APA mardi auprès de l’Assemblée nationale.
Le gouvernement est ainsi interpellé par l’honorable Abakar Mahamat, député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), dont la préoccupation rejoint non seulement celle de ses pairs de l’hémicycle, mais aussi de la plupart des supporters des « Lions indomptables ».
En effet, depuis sa sortie peu honorable du Mondial qui se poursuit en Afrique du Sud, avec trois défaites enregistrées en autant de rencontres, l’équipe nationale camerounaise est sur la sellette et alimente les débats à travers le pays.
L’ire des fans des Lions Indomptables est d’autant plus compréhensible qu’aucune réaction officielle n’a été enregistrée depuis le retour des joueurs à Yaoundé.
La sélection, rappelle-t-on, a également connu une Coupe d’Afrique des nations (CAN) poussive en février dernier en Angola et les perspectives ne sont pas plus réjouissantes, avec notamment les éliminatoires de la même compétition dont le démarrage est prévu en septembre prochain.
Le ministère des Sports avait déjà, selon plusieurs sources, planté le décor voici quelques jours avant le retour de la délégation d’Afrique du Sud.
« Chacun doit assumer ses responsabilités, l’entraineur tout comme le sélectionneur national et la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), organe technique. En tant que ministre des Sports, j’estime avoir fait tout ce qui était humainement possible pour que le Cameroun aille loin dans cette compétition », avait alors déclaré Michel Zoa.
Et de poursuivre : « Je sais que ce n’est pas le coach qui a demandé aux joueurs de ne pas s’engager, de rater les buts devant les goals, de se détester. On ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé ».
Le département des sports, tout en promettant de tirer toutes les conclusions de ce qui s’est passé en Afrique du Sud, avait promis d’assumer sa part de responsabilités devant sa hiérarchie.
Mais avant même les explications du ministère devant les députés, c’est son chef de la cellule de communication, également chargé des relations avec les médias (« Team Press Oficer »), Linus Pascal Fouda, qui est monté au créneau pointant du doigt les responsables de la « noyade générale » des « Lions indomptables » en Afrique du Sud : les officiels, les journalistes et la FECAFOOT.
Interrogé par APA, il s’en est pris davantage aux joueurs qui sont « responsables en grande partie » de cet état de choses.
Pour lui, « certains athlètes, avec leurs problèmes d’ego surdimensionné, ont cru qu’ils avaient acquis des titres fonciers au sein de l’équipe nationale ».
« Quelques uns, sur le banc de touche, jubilaient lorsque la sélection encaissait un but. Il y eu des querelles de personnes, beaucoup d’hypocrisie, un manque criard de sérénité, une haine tenace entre coéquipiers mais aussi une méconnaissance des ‘réalités locales’ par l’entraîneur Paul Le Guen ».
Ce à quoi l’ancien directeur de la FECAFOOT et ancien chef de service des Sports à la télévision publique (CRTV), Jean Lambert Nang, répond par une formule radicale en demandant à tout le monde de démissionner.
A commencer par le président de lé fédération, Iya Mohammed, pour qui ce serait « un acte de courage et d’honneur ».
« Comme son homologue français Jean-Pierre Escalettes, le temps est venu pour lui de servir d’exemple et de marquer l’Histoire, estime-t-il. Ce serait la meilleure façon d’absoudre toute la peine infligée à ses compatriotes depuis une décennie avec des contre-performances en cascade ».