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Le premier forum économique et commercial est annoncé du 11 au 13 août prochain à Yaoundé.

Alors que les membres de la diaspora camerounaise en Europe sont attendus cette fin de journée à l’ambassade du Cameroun à Paris, dans le cadre d’une réunion préparatoire au forum économique et commercial de la diaspora présidée par l’ambassadeur du Cameroun en France, Lejeune Mbella Mbella, au ministère du Commerce, c’est le branle bas. On y peaufine en effet l’organisation de cet évènement annoncé sur le pif, par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, le 14 mai dernier dans le cadre de la conférence sur les cinquante ans du Cameroun organisée à l’hôtel Hilton de Yaoundé.

Quelques mois plus tard donc, c’est sous le thème «la diaspora camerounaise, un véritable acteur du développement» qu’est annoncée cette rencontre dont l’objectif général est d’amener, selon les organisateurs, la diaspora camerounaise à participer de manière plus significative au développement économique et social du Cameroun.

Les activités principales de ce forum prévoient : un dialogue thématique entre opérateurs économiques de la diaspora et des membres du gouvernement, un dialogue thématique entre opérateurs économiques de la diaspora et le secteur privé local. Au terme de ces échanges, le Mincommerce qui coordonne cette rencontre espère l’adoption d’une déclaration dite «déclaration de Yaoundé» qui devra faire de la diaspora camerounaise un véritable facteur de développement. Il s’agit donc d’améliorer l’apport de notre diaspora qui, selon des sources proches du Mincommerce se caractérise essentiellement par sa «volatilité, eu égard à son caractère éparpillé». De fait, affirme-t-on ici, il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de recyclage de leurs opérations en activités porteuse de croissance. Ceci afin de mobiliser ses membres pour en faire des investisseurs directs au Cameroun. Car, des études menées par l’Observatoire africain basé en Europe et aux Etats-unis montrent que les investisseurs, chefs d’entreprises et industriels de nationalité camerounaise vivant à l’étranger et y évoluant légalement dégagent à eux seuls un chiffre d’affaire annuel moyen de l’ordre de 550 millions de dollars US. Une somme pouvant financer des projets d’envergure dans notre pays.

Autosuffisance alimentaire

Il s’agit donc de s’inspirer de l’expérience d’autres pays africains comme le Maroc, le Mali, les Comores et le Sénégal, entre autres. Une étude menée dans 2000 ménages de ces quatre pays en 2005 fait ressortir l’impact économique et social et financier des transferts de fonds effectués par les migrants dans leurs différents pays d’origine. C’est ainsi que l’on s’est aperçu que les fonds envoyés de la France vers le Maroc ont atteint 4074 millions d’euros, soit 9% du produit intérieur brut du pays et 75% de l’aide publique au développement. Le Sénégal, lui a reçu 1254 millions d’euro de sa diaspora, soit 19% de son Pib.

Par ailleurs, sur une dizaine d’année, les immigrés maliens en France, notamment les ressortissants de la ville de Kayes, ont financé dans leur région 148 projets représentant un budget total de près de trois millions d’euros dont 2,5 millions financés sur fonds propres et qui ont abouti à la construction des retenues d’eau et de périmètres irrigués pour l’agriculture, la réalisation de forages pour l’eau potable. Le but ici étant de permettre aux populations de cette zone d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Nourrit de ces expériences, le gouvernement camerounais promet, aux membres suspicieux de la diaspora qui lui a souvent fait le reproche de ne pas prendre au sérieux leurs projets et de les traiter en paria, de leur accorder des mesures d’incitation à l’investissement autant sur les plans administratifs et institutionnels que fiscal et douanier. Ce serait déjà un pas.