Cameroun: le calme revient difficilement à Douala après quatre jours d'émeutes
YAOUNDÉ - 04 Janvier 2012
© RFI.fr
La situation semble s'apaiser ce 4 janvier 2012 à Douala après trois jours d'émeutes. Le bilan est lourd, avec 4 morts et plusieurs blessés. Les dégâts matériels sont importants. À l'origine des violences, le meurtre d'un jeune homme attribué à un chauffeur de moto-taxi dans le quartier Deido. Les résidents et les moto-taximen, que l'on accuse souvent de larcins et d'agressions, se sont affrontés en bataille rangée. Les incidents se sont propagés au reste de la ville.
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La situation semble s'apaiser ce 4 janvier 2012 à Douala après trois jours d'émeutes. Le bilan est lourd, avec 4 morts et plusieurs blessés. Les dégâts matériels sont importants. À l'origine des violences, le meurtre d'un jeune homme attribué à un chauffeur de moto-taxi dans le quartier Deido. Les résidents et les moto-taximen, que l'on accuse souvent de larcins et d'agressions, se sont affrontés en bataille rangée. Les incidents se sont propagés au reste de la ville.
Le calme est revenu dans la ville mais
dans le quartier Deido, foyer du soulèvement des habitants contre les
moto-taximen, la tension est toujours palpable.
L'impressionnant dispositif policier barre toujours les accès du quartier. Les riverains sont toujours sur les dents. Les multiples réunions de conciliation conduites par les autorités ont à peine ramené l'accalmie. Les moto-taximen, évalués à 50 000 dans la ville, et maîtres de la rue à Douala, sont plus que jamais indésirables à Deido.
Le bilan de la veille et des jours précédents est lourd: 3 morts et une dizaine de blessés, des commerces pillés, des habitations saccagées, des dizaines de moto calcinées, les moto-taximen n'ont eu d'autres choix que de battre en retraite.
Au-delà du fait divers, d'aucuns, nombreux, pensent que le problème a des fondements de conflit tribal. Certains hommes politiques sont montés au créneau et ont rappelé le caractère cosmopolité de la ville alors qu'une sorte de méfiance entre communautés semble gagner la cité.
A l’origine du conflit, l’assassinat dans la nuit du 30 au 31 décembre, la veille de la Saint-Sylvestre, d’un jeune du quartier Deido par un conducteur de moto-taxi. La mère de la victime témoigne:"On est venu me cogner (frapper à la porte) pour me dire que mon fils est mort. On ne savait pas pourquoi, de quoi il est mort. C'est cette fille qui s'est portée témoin pour nous dire qu'ils étaient ensemble, qu'ils revenaient d'une soirée, qu'ils ont été attaqués par les benskinners, comme nous les appelons, c'est-à-dire les chauffeurs de moto-taxi, et on l'a poignardé. C'est tout ce qu'elle a donné comme raison. Elle s'est fait arracher son sac. On a pris le téléphone de mon fils. Il avait une montre de valeur... on ne l'a pas touchée. Il était bien habillé mais on n'a rien pris. Rien que le portable qu'il avait amené. On se demande ce que c'est exactement, ou bien les bandits ou c'est les moto-taximen qui dérangent le monde actuellement à Douala. Je ne peux pas expliquer plus. Je sais que mon fils est mort. On l'a trouvé couché au bord de la route. Rien que ça. On lui a donné un coup de couteau sur le dos."
L'impressionnant dispositif policier barre toujours les accès du quartier. Les riverains sont toujours sur les dents. Les multiples réunions de conciliation conduites par les autorités ont à peine ramené l'accalmie. Les moto-taximen, évalués à 50 000 dans la ville, et maîtres de la rue à Douala, sont plus que jamais indésirables à Deido.
Le bilan de la veille et des jours précédents est lourd: 3 morts et une dizaine de blessés, des commerces pillés, des habitations saccagées, des dizaines de moto calcinées, les moto-taximen n'ont eu d'autres choix que de battre en retraite.
Au-delà du fait divers, d'aucuns, nombreux, pensent que le problème a des fondements de conflit tribal. Certains hommes politiques sont montés au créneau et ont rappelé le caractère cosmopolité de la ville alors qu'une sorte de méfiance entre communautés semble gagner la cité.
A l’origine du conflit, l’assassinat dans la nuit du 30 au 31 décembre, la veille de la Saint-Sylvestre, d’un jeune du quartier Deido par un conducteur de moto-taxi. La mère de la victime témoigne:"On est venu me cogner (frapper à la porte) pour me dire que mon fils est mort. On ne savait pas pourquoi, de quoi il est mort. C'est cette fille qui s'est portée témoin pour nous dire qu'ils étaient ensemble, qu'ils revenaient d'une soirée, qu'ils ont été attaqués par les benskinners, comme nous les appelons, c'est-à-dire les chauffeurs de moto-taxi, et on l'a poignardé. C'est tout ce qu'elle a donné comme raison. Elle s'est fait arracher son sac. On a pris le téléphone de mon fils. Il avait une montre de valeur... on ne l'a pas touchée. Il était bien habillé mais on n'a rien pris. Rien que le portable qu'il avait amené. On se demande ce que c'est exactement, ou bien les bandits ou c'est les moto-taximen qui dérangent le monde actuellement à Douala. Je ne peux pas expliquer plus. Je sais que mon fils est mort. On l'a trouvé couché au bord de la route. Rien que ça. On lui a donné un coup de couteau sur le dos."