Cameroun - Le Bus : Plus de 500 millions de FCfa de dettes
Cameroun - Le Bus : Plus de 500 millions de FCfa de dettes
Frôlant l’asphyxie, l’entreprise vit depuis des mois sous perfusion permanente.
A la création de la société Tic Le Bus en 2006, le parc automobile de l’entreprise s’établissait à 17 véhicules pour la ville de Yaoundé. Au fil des temps, compte tenu de l’engouement des populations et des services que l’entreprise rendait, l’actionnaire américain selon des sources dignes de foi, a porté le matériel roulant de l’entreprise à 47 véhicules, en consentant l’achat de 30 nouveaux bus. Au mois de septembre dernier, 16 nouveaux véhicules sont arrivés dans le parc automobile en plus des quatre mis à la disposition de la société par l’Etat, en guise de compensation pour les dégâts subis par les véhicules de la société lors des émeutes de février 2008. Ce qui fait un total d’environ 67 bus reçus par la compagnie depuis sa création. Au 9 mai 2010, Lal Karsanbhaï, dans une correspondance adressée à Philip Du Toit, président du conseil d’administration de Tic Le Bus, indique que la société «est dans l’attente de 78 bus».
Depuis, des pannes ont cloué au sol une bonne partie de ce parc automobile réduit aujourd’hui à une quarantaine de véhicules mis en exploitation au quotidien. Selon les explications des responsables de Tic Le Bus, la société compte aujourd’hui 43 bus pour environ 500 employés. La consommation moyenne de carburant s’établit à 200 litres par véhicule chaque jour. «Les 43 bus que nous avons consomment 4000 litres de carburant par jour ; lorsqu’on parvient à avoir des moyens pour 10 000 litres, cela fait à peine deux jours quand la société tourne à plein régime», explique Me Mathieu Etaba.
Actionnaires
Les dettes de l’entreprise plafonnent aujourd’hui à 413
millions de Fcfa pour l’administration des douanes, à environ 60
millions de Fcfa pour les arriérés de salaires, 140 millions de Fcfa
pour le carburant, sans oublier le fisc qui réclame le paiement des
impôts.
D’après les responsables, les recettes journalières de la société qui
s’établissent à environ 3,5 millions de Fcfa, ne permettent pas de
supporter les charges liées à l’achat des pièces de rechange commandées
directement de Chine, à rechausser les véhicules, à payer les
fournisseurs, bref, à faire face aux différents problèmes de
l’entreprise. «C’est pour cette raison que la troisième tranche de la
subvention qui ne vient pas depuis six mois (évaluée à 450 millions de
Fcfa, ndlr) va aider Le Bus à se refaire», explique Lal Karsanbhaï.
«Même si on la reçoit aujourd’hui, dès qu’on a payé les dettes, on
replonge dans un cycle d’endettement», explique Me Etaba.
Au quotidien, la société consomme environ 2,5 millions de Fcfa de
carburant. Aussi les responsables trouvent que l’équilibre entre
recettes et dépenses ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre pour
autonomiser le fonctionnement de l’entreprise. Les actionnaires locaux
de la société, lors de l’assemblée générale du 7 janvier 2011, devront
trouver d’autres mesures. Taug, l’actionnaire américain selon le Dg,
s’étant montrée incapable de lever des fonds pour le développement de
l’entreprise.