Cameroun: La Suisse dit niet à l'extradition de Justin Zeh Zeh
Cameroun: La Suisse dit niet à l'extradition de Justin Zeh Zeh
L’Office fédéral de la justice attaché au Département fédéral de justice et police suisse vient de signifier une fin de non-recevoir à la demande de la justice camerounaise d’extrader Justin Zeh Zeh vers le Cameroun. Justin Zeh Zeh était le directeur général par intérim du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (Feicom). Il avait été condamné pour détournement de fonds public par le tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi à Yaoundé le 29 juin 2007 par contumace à 30 ans de prison, puis à 20 ans de prison par la Cour d’appel du Centre, 1,1 milliard Fcfa, confiscation des biens et déchéance des droits civiques dans l’affaire ministère public et Feicom contre Emmanuel Gérard Ondo Ndong et compagnie.
Depuis cette condamnation, la justice camerounaise peine à retrouver les traces Justin Zeh Zeh ainsi que celles de Alain Monebang Eto, Bonaventure Ndema Assomou ... toujours en cavale
Informée l'année dernière par les services de renseignements camerounais à Genève de la présence de Justin Zeh Zeh sur le territoire suisse, la justice camerounaise n'a pas tardé de demander aux autorités hélvétiques d'extrader ce dernier. Demande qui a été rejettée in illico.
La justice suisse a motivé cette décision selon nos investigations par le statut de réfugié politique qui est désormais celui de cet administrateur civil principal.
Existe t-il d’accord d’extradition entre la Suisse et le Cameroun ?
Aucune convention bilatérale portant sur la coopération dans ce domaine ne lie le Cameroun à la Suisse nous confie une autorité consulaire Helvétique.
«On ne peut pas extrader un individu s’il n’y a pas un accord de réciprocité entre l’Etat demandeur et le destinataire de la demande», indique un cadre de la justice. Du côté d’Inpterpol, on précise que la coopération policière internationale chapeautée par un accord entre Etat, permet d’aller cueillir des condamnés en cavale où qu’ils se trouvent. «Dès que le procureur saisit Interpol avec un mandat d’arrêt international, des recherches, des enquêtes, et la diffusion s’engagent dans les Etats membres de l’organisation Interpol», souligne un cadre de la délégation générale à la sûreté nationale. Seul bémol, indiquent des sources au ministère des Relations extérieures, la demande d’extradition prend une coloration politique, à cause de l’intervention du chef de l’Etat dans le processus de demande.
«C’est le ministre des relations extérieures qui transmet la demande d’extradition auprès d’un Etat après que le président a marqué son accord. Ce qui alourdit la procédure, au regard des relations qui lient les Etats et du diktat des organisations de défense des droits de l’homme en Occident et ailleurs», précise Maître Bouopda Neabo Elie, membre de l'asbl LIBERAL Cameroun. Elle est aussi soumise à la délibération des tribunaux de l’Etat requis, qui juge souverainement de la recevabilité de la demande et de l’opportunité de l’extradition. De ce côté on indique aussi que le Cameroun est lié par ce type d’accord avec divers pays de l’Union européenne notamment la France, ceux de la Cemac et bien d’autres mais pas la Suisse.
Selon une des proches de la famille de Monsieur Justin Zeh Zeh, les autorités camerounaises ont cru que la Suisse "pouvait violer la convention de Genève sur les droits de refugiés comme on en a l'habitude au Cameroun". Monsieur Zeh Zeh Justin étant refugié politique, devient sur le champ protégé par les autorités helvétiques