Cameroun: La politique d’immigration de Sarkozy fait grincer les dents
YAOUNDE - 21 MARS 2012
© Mohamadou Houmfa (Radio Nderland ) | Correspondance
Alors que la France pleure ses morts, victimes probablement de motifs racistes ou xénophobes, l’Afrique s’inquiète des discours sur l’immigration tenus lors de la campagne présidentielle française.
© Mohamadou Houmfa (Radio Nderland ) | Correspondance
Alors que la France pleure ses morts, victimes probablement de motifs racistes ou xénophobes, l’Afrique s’inquiète des discours sur l’immigration tenus lors de la campagne présidentielle française.
Les récents propos du président
français, Nicolas Sarkozy, candidat à sa propre succession, qui a
récemment proposé de réduire de moitié l’immigration des étrangers en
France, font grincer les dents dans la jeunesse camerounaise.
A l’Institut français de Yaoundé, l’Espace Campus France - qui accueille les étudiants camerounais désirant étudier en France – désemplit rarement. Comme Jean-Paul Effa, étudiant à l’université de Yaoundé 2, ils y viennent avec le rêve de poursuivre leurs études universitaires en France. Pas question pour eux de se laisser impressionner par la proposition du président français.
"Il y a aura toujours l’immigration vers les pays européens. Ça ne va jamais s’arrêter. Il ne faut pas que ça dissuade tous ceux qui, comme moi, veulent aller faire leurs études à l’étranger", soutient Jean-Paul. Il croit savoir, comme beaucoup de Camerounais, que la promesse du président français est une promesse électoraliste. "C’est un prétexte politique. En fait, il lui faut trouver des arguments pour sa campagne. Cette proposition n’en est qu’une", argumente Jean-Paul.
Propagande électoraliste
"Je pense que Nicolas Sarkozy utilise le problème de l’immigration comme une manœuvre électorale car il est désespéré", approuve Marthe Ngo Nyagné, étudiante à l’université de Yaoundé 1. "Depuis le Moyen Age, on a assisté à des vagues d’immigration importantes. Plusieurs immigrants devenus citoyens dans leurs pays d’accueil ont fondé des familles et ont œuvré pour le développement de ces pays. Ce n’est pas Sarkozy, qui est d’origine hongroise, qui viendra empêcher l’immigration en France", ajoute-t-elle, remontée contre le candidat de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP).Comme Marthe et Jean-Paul, plusieurs Camerounais croient que cette promesse est électoraliste et impossible à réaliser.
"Nicolas Sarkozy crée une espèce de moule, un stéréotype dans lequel les gens ne se retrouvent pas en ce moment où la mondialisation fait l'actualité", explique Christian, un jeune ingénieur camerounais. Pour lui, la dynamique du monde actuel ne permet plus de dresser des barrières et se replier sur soi-même.
Marcel Die Mama, enseignant, trouve également irréaliste la proposition du président français. "Ce projet de réduire l’immigration poserait un problème crucial à l’économie française dans la mesure où la population française est une population vieillie. La France a besoin de main-d’œuvre. Cette population vieillie ne parvient pas à être remplacée par la jeunesse à cause du faible taux de natalité", argumente-t-il. Marcel ajoute aussi qu’il y a des petits métiers que boudent les Français et qui trouvent toujours une main-d’œuvre parmi les immigrés.
Une Europe saturée
Malgré le rejet que suscite la proposition du président français dans les rues de Yaoundé, il y a tout de même des jeunes Camerounais qui comprennent et approuvent. C’est le cas de Landji Daouda, informaticien. "Le président Sarkozy est loin d'être un modèle de leader pour moi. Mais je pense qu'il est franc et honnête. L’Europe est saturée, l'Europe est étouffée. En tant que dirigeant conscient, il n'est pas là pour gérer les émotions. Il doit préserver et privilégier les intérêts de ses électeurs", explique-t-il.
Ancien pays sous tutelle de la France, le Cameroun reste très intéressé par la situation politique française. Non seulement en raison de la forte présence de la presse française dans l’espace médiatique local, mais aussi parce qu’une importante communauté camerounaise vit dans ce pays et apporte son appui à ceux de leurs compatriotes restés au pays.
A l’Institut français de Yaoundé, l’Espace Campus France - qui accueille les étudiants camerounais désirant étudier en France – désemplit rarement. Comme Jean-Paul Effa, étudiant à l’université de Yaoundé 2, ils y viennent avec le rêve de poursuivre leurs études universitaires en France. Pas question pour eux de se laisser impressionner par la proposition du président français.
"Il y a aura toujours l’immigration vers les pays européens. Ça ne va jamais s’arrêter. Il ne faut pas que ça dissuade tous ceux qui, comme moi, veulent aller faire leurs études à l’étranger", soutient Jean-Paul. Il croit savoir, comme beaucoup de Camerounais, que la promesse du président français est une promesse électoraliste. "C’est un prétexte politique. En fait, il lui faut trouver des arguments pour sa campagne. Cette proposition n’en est qu’une", argumente Jean-Paul.
Propagande électoraliste
"Je pense que Nicolas Sarkozy utilise le problème de l’immigration comme une manœuvre électorale car il est désespéré", approuve Marthe Ngo Nyagné, étudiante à l’université de Yaoundé 1. "Depuis le Moyen Age, on a assisté à des vagues d’immigration importantes. Plusieurs immigrants devenus citoyens dans leurs pays d’accueil ont fondé des familles et ont œuvré pour le développement de ces pays. Ce n’est pas Sarkozy, qui est d’origine hongroise, qui viendra empêcher l’immigration en France", ajoute-t-elle, remontée contre le candidat de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP).Comme Marthe et Jean-Paul, plusieurs Camerounais croient que cette promesse est électoraliste et impossible à réaliser.
"Nicolas Sarkozy crée une espèce de moule, un stéréotype dans lequel les gens ne se retrouvent pas en ce moment où la mondialisation fait l'actualité", explique Christian, un jeune ingénieur camerounais. Pour lui, la dynamique du monde actuel ne permet plus de dresser des barrières et se replier sur soi-même.
Marcel Die Mama, enseignant, trouve également irréaliste la proposition du président français. "Ce projet de réduire l’immigration poserait un problème crucial à l’économie française dans la mesure où la population française est une population vieillie. La France a besoin de main-d’œuvre. Cette population vieillie ne parvient pas à être remplacée par la jeunesse à cause du faible taux de natalité", argumente-t-il. Marcel ajoute aussi qu’il y a des petits métiers que boudent les Français et qui trouvent toujours une main-d’œuvre parmi les immigrés.
Une Europe saturée
Malgré le rejet que suscite la proposition du président français dans les rues de Yaoundé, il y a tout de même des jeunes Camerounais qui comprennent et approuvent. C’est le cas de Landji Daouda, informaticien. "Le président Sarkozy est loin d'être un modèle de leader pour moi. Mais je pense qu'il est franc et honnête. L’Europe est saturée, l'Europe est étouffée. En tant que dirigeant conscient, il n'est pas là pour gérer les émotions. Il doit préserver et privilégier les intérêts de ses électeurs", explique-t-il.
Ancien pays sous tutelle de la France, le Cameroun reste très intéressé par la situation politique française. Non seulement en raison de la forte présence de la presse française dans l’espace médiatique local, mais aussi parce qu’une importante communauté camerounaise vit dans ce pays et apporte son appui à ceux de leurs compatriotes restés au pays.