Cameroun: La Plate-forme de la Société Civile pour la Démocratie exige une copie du logiciel des élections

Cameroun: La Plate-forme de la Société Civile pour la Démocratie exige une copie du logiciel des élections

 

Elecam:Camer.beDans une correspondance datant du 12 mai 2010, parvenue ce jour à la rédaction de Camer.be et adressée au Programme des Nations unies pour le développement, (PNUD,Ndlr)la Plate-forme de la société civile pour la démocratie demande à cette organisation du système des nations unies de lui remettre une copie du logiciel qui a été remis à ELECAM afin que les experts indépendants de la société civile s’assurent des fonctionnalités et objectifs des programmes informatiques mis dans ce logiciel. Lisez l'intégralité de cette communication

Son Excellence M. Thierry Mertens, Représentant Résident du Système des Nations Unies au Cameroun, Monsieur le Représentant résident, Avec les compliments de la Plate-Forme de la société Civile pour la Démocratie (La Plate-Forme), J’ai le plaisir de venir dans vos bureaux par ce biais signaler les inquiétudes de la Société Civile par rapport à la cérémonie  de remise du Logiciel de gestion électoral à Elecam en date du 04 mai 2010.

D’emblée, je voudrais transmettre la gratitude de la Plate Forme de la Société Civile Camerounaise au PNUD pour tous les efforts qui sont entrepris en vue de permettre la modernisation du Processus électoral dans notre pays. Le renforcement des capacités opérationnelles rentre bien entendu dans cette logique et nous vous en félicitons.

Comme vous le savez, le processus électoral camerounais fait actuellement face à un climat justifié de suspicion qui se traduit par l’épaisseur de l’apathie électorale que connait le Cameroun. Cette suspicion qui était déjà sérieuse au moment de la gestion des élections par le couple MINATD/ONEL a été renforcée avec la nomination des membres d’ELECAM dont beaucoup appartenaient au parti au pouvoir le RDPC. Il y a donc un doute qui naturellement persiste sur leur impartialité et ce doute ne sera que davantage renforcé si la transparence n’est pas de rigueur dans les actions de cet organe. En ce lançant dans la mise en place de la CECI, avec le partenariat pratique d’ELECAM, la Plate-forme voudrait donner une chance au règne de la présomption d’innocence des membres de cette nouvelle institution en les mettant plutôt à l’épreuve dans leur agissement futur.

Au moment où la « Caravane de la démocratie » initié par la Plate-forme sillonnait le pays et bouclait la 5ème région qui est le Nord-Ouest (avec la mise en place du Bureau Ceci Bamenda), nous apprenions par les médias que le PNUD remettait officiellement un logiciel de « gestion de tout le processus électoral »  au DG d’ELECAM. Cet acte est un tournant majeur dans la gestion de la prochaine élection présidentielle. Aussi, La Plate-forme ;
- Considérant qu’un consensus quadripartite est indispensable pour la sérénité des acteurs dans le processus d’organisation de la prochaine élection présidentielle ;

- Considérant la nécessité de redonner espoir, quant à la sincérité du scrutin, aux citoyens afin qu’ils reprennent le chemin des élections ;
- Considérant le fait que l’informatisation du fichier électoral est un processus crucial qui ne saurait être conduit dans l’opacité ;
- Considérant que la gestion du processus électoral est d’abord la gestion du circuit du vote du citoyen et que celui doit avoir la certitude que des mécanismes ne sont pas mis en place pour détourner par voie d’ordinateur son choix ;
- Considérant qu’il est démontré que des programmes informatiques (logiciels) truqués ont, ces derniers temps, permis de manipuler les résultats des élections dans certains pays ;

Demande au PNUD de remettre à la Plate-Forme une copie du logiciel qui a été remis à ELECAM afin que les experts indépendants de la société civile s’assurent des fonctionnalités et objectifs des programmes informatiques mis dans ce logiciel. Il s’agit ici de s’assurer qu’il ne peut être trafiqué dans un autre sens que celui officiellement présenté.
Demande à ELECAM de mettre en place une Commission paritaire d’experts chargée de l’étude et de la validation de ce logiciel : Cette commission devra comprendre des experts désignés par la Société Civile, les Partis Politiques, le PNUD, le Conseil Electoral d’ELECAM, l’UJC et par l’ANTIC.

Par ailleurs La Plate-forme :

-  rappelle que cette étape de validation du logiciel de gestion de tout le processus électoral est une étape cruciale de l’organisation de la prochaine élection et de ce fait, devrait emporter l’adhésion et la confiance de tous les citoyens.
- Souligne sa détermination à œuvrer pour des élections libres et transparentes au Cameroun en 2011 ;
- Appelle les partis politiques et toute la société civile engagée à se mobiliser pour exiger la maitrise  et les garanties du logiciel de gestion des futures élections
- Demande à la Communauté Internationale de s’abstenir de poser des actes dont l’effet pourrait se traduire par l’accroissement de la méfiance électorale et partant renforcer l’abstention.
- Appelle les citoyens à redoubler de vigilance  pendant tout le déroulement de ce processus électoral qui s’achève à la fin 2011.

Compte tenu de l’urgence, et au regard de la programmation de la prochaine réunion de la Coordination Nationale de Plate-forme prévue le 30 mai, la Plate-forme de la Société Civile pour la démocratie  serait très intéressée par une réponse de votre part avant lesdites assises.

Veuillez croire, Excellence, en l’assurance de ma très haute considération.

Pour le Bureau Exécutif de la Plate-Forme

Citizen Walters Tontehs
plateformenationale@gmail.com
Délégué

Ampliation :
- Président du Conseil électoral ELECAM
- Directeur Général ELECAM

Copie
- Corps diplomatique
- OSC spécialisées
- Partis politiques
- Medias

© Plate-forme Société Civile : Citizen Walters Tontehs



19/05/2010
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